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Le Baroque

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Par   •  2 Novembre 2024  •  Compte rendu  •  4 104 Mots (17 Pages)  •  69 Vues

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Le Baroque

Classicisme et baroque, formes fixes et formes libres

B. Gibert Le Baroque ds la litt française A Colin, collection U, 1997

I : Notion de Baroque

J. Rousset,         formes et signification

                La Litt de l’âge baroque en France (Corti)

                        « Circé et le paon »

G. Gennette :         Figure I, sur l’Astrée

Fin XVI, début XVII

Baroque = mot importé de la peinture, de l’architecture, de la sculpture, par analogie, on parle de baroque littéraire

Inscrit dans une polémique : remise en question d’un classicisme intangible, relecture du XVII à partir d’une conception importée des Beaux-arts

Spécificité de cette forme et de cette sensibilité

Etymologie : portugais barrocco : perle irrégulière (terme de joaillerie), ce qui entraîne par analogie un sens péjoratif : irrégularité => production artistique irrégulière, bizarre et inégale =  Def : Dictionnaire de l’Académie au milieu du XVIII.

Réhabilitation par une étude de Wölffie ( ?) en 1888 : Renaissance et Baroque, trad en 1940 (concerne les Beaux-arts)

  • pose comme une catégorie à part une esthétique qui s’est développé de la fin du XVI au milieu du XVII

Architecture liée à idéologie : contre la réforme,  de la Contre-Réforme ; concile de Trente (1563) : combat contre la Réforme => nouveau type d’architecture : montrer la splendeur de la création => splendeur des ouvrages : la terre doit refléter les splendeurs du ciel

  • Baroque catholique contre austérité protestante

Baroque musical : l’oratorio fin XVI à Rome

  • opéra Monteverdi Orphéo 1607 représenté chez les Médicis

Jésuites : ordre fondé en 1540,

mouvement commandé par une polémique contre Calvin (mort 1564) ; 1572 massacre St Barthélemy

1664 Les plaisirs de l’île enchantée, à Versailles, organisé par Louis XIV

1672 : dernier ballet de cours par Molière et Lully

Littérature Baroque chez les poètes protestants, fin XVI, D’Aubigné et Sponte

XVII : La Fronde 1648-1652 (dernière révolte nobiliaire avant que louis XIV prenne le pouvoir)

1643 : mort de Louis XIII, Régence d’Anne d’Autriche et de Mazarin

1661 : prise de pouvoir, installation de la monarchie absolue par Louis XIV à la mort de Mazarin

Victoire du classicisme après 1661

1630 à 1660 : coexistent pulsions classiques et tradition baroque


II apogée du Baroque : 1580-1630

  • formidable diversité de formes
  • éléments esthétiques : Circé esthétique de la métamorphose ; Paon : esthétique de l’ostentation : de la façade, du décor
  • époque qui va mettre le genre théâtral à une place que le Classicisme va entériner : L’Illusion comique 1636 : éloge du théâtre, archétype du théâtre baroque
  • Protée : sous le signe d’un perpétuel mouvement ; contre une certaine stabilité revendiquée par le Classicisme ; va de pair avec l’acceptation  du mystère et du mensonge : interrogation sur l’abîme du moi, dédoublement perpétuel

Cf Les Sosies de Rotrou « je doute qui je suis / je me perds, je m’ignore/ moi-même je m’oublie/ et ne me connais pas » >< cogito cartésien

                        /-> expérience de la gémellité

Lien entre l’universel mouvement et le décor sur le théâtre, se développe le thème du théâtre du monde : la vie est une farce et le mode est un théâtre (La Vie est un songe, Coldéron)

/=> théâtre va jouer sur tous les degrés de réalité, dans une universelle illusion, fusion possible du réel et de l’imaginaire

exhibition de la souffrance et de la mort

        /=> »théâtre de la cruauté » : théâtre élisabéthain, fins catastrophiques chez Shakespeare = présentation spectaculaire de la souffrance et de la mort >< Classicisme et la bienséance

        /=> Clitandre, Corneille, tragi-comédie : spectacle pathétique et outré de la souffrance

Poésie : liée à la métamorphose et au mouvement (voir Bachelard : L’Eau et le feu) ; thématique inspirée d’Héraclite, les fontaines = figures baroques : parc de Versailles = incarnation d’un topos baroque : l’écoulement de l’eau

Rousset p180, critères :

  • l’instabilité : refus de l’équilibre à tout prix, l’instabilité des formes ne recule pas devant l’inachèvement
  • la mobilité : le mouvement dynamique, privilégie l’écriture du choc et la surprise
  • la métamorphose : rien n’est stable, la figure humaine se perd dans de multiples reflets qui font douter de son unité
  • prolifération du décor aux dépens de la structure

L’œuvre baroque donne à son destinataire des éléments concernant sa création : œuvre en progression, on voit le travail poétique à l’œuvre

Le Baroque joue sur l’instabilité, sur la variation, va jusqu’à une écriture de l’amplification et du foisonnement :

Amplification poétique >< art de la litote (Classicisme : écriture du resserrement)

L’art du baroque = art de l’épopée :         {la Franciade (Ronsard)

                                        {Les Tragiques (D’Aubigné)

                                        {Moïse sauvé (St Amand)

Complexité des intrigues : tragi-comédie ; 1636 : querelle du Cid, absence d’unité de lieu et de temps

Complexité romanesque aussi : esthétique baroque va permettre l’avènement du Roman : L’Astrée (1607-1627), jeu du mouvement, de la thématique du feu et de l’eau (ce qui signale l’écriture d’une époque 1580-1630)

Préciosité = version mondaine du Baroque selon Rousset

Importance du mot / à la chose

Illusion comique : esthétique de la façade, interrogation sur l’identité

Au milieu du XVI, interdiction des mystères ; 1553, Cléopâtre de Jodelle ; après 1580, nouvelles formes d’expressions théâtrales ; 1570 arrivée des comédiens italiens, popularité de la Commedia dell’arte : improvisation des dialogues => expression aux antipodes du classicisme où fixée d’avance.

Pastorale : mise en scène de bergers et de bergères, également dans le roman

Dans le premier tiers du XVII, succès de la tragi-comédie : contre la règle des trois unités, représentation d’actions périlleuses, mais avec une fin heureuse = forme nouvelle de comédie dont Corneille va être un des plus éminents représentants. Jeu sur deux formes d’expression du baroque.

Clitandre = 1631-32, précède immédiatement L’Illusion comique

                                                /=> illusion théâtrale ; 3 étages de fictions différentes : père éploré à la recherche de son fils, va consulter le magicien Alexandre (personnage baroque), amours de Clindor, vie de son fils = intrigue principale de la pièce. Angélique = femme courtisée par Matamore, Acte v, Clindor tué dans une querelle selon magicien ; en fait, Clindor est vivant, il est comédien et jouait une tragédie : ici intervient l’éloge du théâtre. Réalité gigogne des différents degrés

Personnage de Matamore : issu de différents paradigmes, à la fois populaire et savant : celui qui tue les morts (Espagne). Incarnation du Capitan dans la Commedia dell’Arte (// le miles, le gloriosus dans Plaute) ; image du gascon, quelqu’un qui a le verbe haut.

/=> Enorme succès publique ; Matamore = fou complet, c’est un personnage qui ne se réduit pas à ses sources.

Comique de situation ; incarnation vivante d’une poétique : celle de la victoire des mots sur les choses => une sorte de poète qui veut vaincre la réalité par la force de son verbe.

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