Le Deserteur

la fille aînée des De Mézières, était autoritaire et exigente. Elle prenait un grand plaisir à répartir les tâches entre ses frères et ses sœurs. Elle profitait de l’absence de ses parents pour être la plus odieuse possible ! Anatole et Aristote, forcés de travailler avec ardeur la terre, n’avaient pas besoin de prendre soin de leur corps puisqu’ils devaient toujours faire les corvées les plus difficiles : ils auraient pu alors remercier leur grande sœur pour leur corps sculpté mais l’envie de la tuer les avaient animés plus d’une fois, la colère leur donnait leur force. La tâche redondante qui leur incombait était le jardinage. Rose et Rosalie devaient quant à elles arroser quotidiennement les plantes, c’était dès lors l’occasion inopinée pour laisser la langue de vipère de la reine des hypocrites de se délier. Bien évidemment Rose avait l’art et la manière de ne rien laisser paraître devant sa grande sœur. Rosalie aurait préféré rester à ne rien faire, la paresse étant sa meilleure amie alors elle restait là debout sans écouter les critiques sans relâche de sa jumelle et ne participait pas à l’effort.

Élisabeth et son amie devaient planter de nouvelles graines, ce travail agaçait Suzy qui ne supportait pas de se salir, la terre était l’ennemie de la propreté. Sa manucure souffrait de ce travail manuel.

Un après-midi, tous étaient au travail à leur manière quand un bruit sourd provenant de la terre se fit entendre : ils furent tous surpris. Élisabeth, la commandante, se précipita pour savoir ce qu’il en était :

* Mais qu’est-ce que cela peut-il être ?

* C’est sûrement un trésor, ajouta Anatole, j’ai lu récemment dans un livre emprunté à la bibliothèque municipale que les Grecs avaient bâti un temple pour la déesse Héra.

Serait-ce alors la statue d’Héra ? renchérit Rosalie, passionnée d’Antiquité qui expliqua aux autres ce qu’elle avait retenu sur Héra. « Dans la Grèce antique, Zeus partageait le pouvoir avec son épouse Héra, la déesse du mariage. Elle lui donna quatre enfants : Arès, le dieu de la guerre, Hébé, la déesse de la jeunesse, Ilithye, la déesse de l’enfantement, Héphaïstos, le dieu des forges. Mais Zeus ne limita là pas sa progéniture. D’autres enfants notamment des divinités aussi célèbres qu’Athéna et Apollon ou des héros comme Héraclès et Persée, furent conçus avec des déesses, des nymphes ou de simples mortelles. Mais Héra fut prise d’une telle rage à l’égard de cet époux infidèle qu’elle décida de le quitter. Zeus fabriqua alors une statue de femme en bois et il la présenta à Héra comme sa nouvelle épouse. Héra se précipita pour frapper sa rivale. Mais, une fois les voiles ôtés, elle partit d’un tel éclat de rire qu’elle en oublia sa colère ».

*

* Hâtons-nous alors de découvrir ce qu’il en est exactement ! proposa Aristote.

Tout le monde participait même Suzy qui le temps d’un instant oubliait « la saleté », la poussière. Ils creusaient avec beaucoup de précaution et de minutie fidèles aux techniques employées par les archéologues, en reprenant la méthodologie utilisée par leurs parents avec patience et minutie.

Deux heures plus tard, Elisabeth, leader du groupe s’exprima:

* Doucement, la voilà enfin, elle est cassée mais reste vraiment magnifique !

* Personnellement, je la trouve très laide et son odeur et insupportable, nauséabonde, répliqua Rose qui retrouvait sa nature critiqueuse.

* C’est normal, cela fait des siècles qu’elle est sous terre, expliqua Suzy. Mais je trouve que cette statue est ravissante, comme moi, n’est-ce pas ?

* Vite allons montrer à nos parents ce que nous venons de déterrer, via la webcam, ils seront certainement contents de pouvoir voir cette statue et de nous informer davantage sur cette découverte, proposa timidement Rosalie.

* D’accord, dit Élisabeth, elle s’empressa de la prendre.

Accompagnée de ses frères et sœurs, ils allèrent dans le bureau de leurs parents et se connectèrent. Sucy en profita pour faire un brin de toilettes.

Qu’as-tu dans les mains ? demanda M. ..intrigué par l’objet qu’il a repéré immédiatement.

Nous avons trouvé une statue dans la terre. C’est la déesse grecque Héra, répond Élisabeth.

-Pas de conclusion hâtive, nous quittons nos bureaux à l’instant, nous rentrons directement, s’empressa de dire son père, excité par cette découverte.

A peine arrivés, les parents rejoignèrent les enfants dans le salon où toute la famille attendait avec impatience.

Ils prirent la statue, l’observèrent et ils étaient certains que cet objet n’était en rien précieux ! Il ne s’agissait en aucune façon de la divinité à laquelle les enfants pensaient. Ils savaient excatement de quoi il s’agissait : une statuette qu’ils avaient offerte à Elisabeth alors qu’elle était petite. Elle avait vraisemblablement voulu limiter ses parents en enterrant son cadeau pour le déterrer plus tard. Les jours, les années s’étaientt écoulés et l’objet était tombé aux oubliettes jusqu’à ce jour…

Cette découverte avait fait tant espérer la famille qui souhaitait ardemment être dignes de leurs parents réputés. Elle a réveillé de vieux souvenirs…

* L’histoire de Zeus et Héra s’il te plaît Élisabeth, dit Anne-Claire.

* D’accord, commença Élisabeth,

« Dans la Grèce antique, Zeus partageait le pouvoir avec son épouse Héra, la déesse du mariage. Elle lui donna quatre enfants : Arès, le dieu de la guerre, Hébé, la déesse de la jeunesse, Ilithye, la déesse de l’enfantement, Héphaïstos, le dieu des forges. Mais Zeus ne limita là pas sa progéniture. D’autres enfants notamment des divinités aussi célèbres qu’Athéna et Apollon ou des héros comme Héraclès et Persée, furent conçus avec des déesses, des nymphes ou de simples mortelles. Mais Héra fut prise d’une telle rage à l’égard de cet époux infidèle qu’elle décida de le quitter. Zeus fabriqua alors une statue de femme en bois et il la présenta à Héra comme sa nouvelle épouse. Héra se précipita pour frapper sa rivale. Mais, une fois les voiles ôtés, elle partit d’un tel éclat de rire qu’elle en oublia sa colère ».

C’est la fin de l’histoire vous pouvez aller vous coucher je vais débarrasser avec Suzanne-Mary.

* Bonne nuit, dirent-ils en chœur.

* Bonne nuit, dit Élisabeth en déposant un baiser sur le front de chacun de ses frères et sœurs.

Le salon débarrassé, Élisabeth et son amie allèrent se coucher.

ll était 9 heure 30 quand le coq chanta, le soleil se leva et la famille De Mézières se réveilla. Les chambres étaient remplies de rayons de soleil. Élisabeth et sa mère, Roseline, prépara la table pour le petit déjeuner. Quand toute la famille fut réunie, Élisabeth annonça :

* J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer, je vais me marier à Argos dans deux semaines et nous irons donc cet après-midi chez Hugo, mon