Lecture Analytique Le Rouge Et Le Noir

nant des hussards.

Le fils de charpentier devient ainsi Monsieur le chevalier Julien Sorel de La Vernaye.

Mais les projets de Julien sont ruinés à néant par une lettre de Madame de Rênal destinée au marquis de la Mole dénonçant l’immoralité de ce jeune homme.

Le marquis refuse donc catégoriquement cette union.

Furieux, Julien se rend à Verrières et tire deux coups de pistolet en pleine cérémonie sur son ancienne maîtresse et premier grand amour, Madame de Rênal.

Son entreprise est un échec puisque celle-ci est seulement bléssée.

Arrêté, Julien est incarcéré afin d’être jugé.

Dans l’extrait étudié, Julien s’adresse aux jurés qui veulent le condamner à mort.

Son discours est émouvant et sincère, il ne cherche pas à se défendre et semble accepter son triste sort.

C’est pourquoi il convient de se demander en quoi le discours de Julien lui permet d’afficher une certaine authenticité ?

Dans une première partie, nous aborderons l’étonnant discours de Julien.

Dans un second temps, nous montrerons en quoi cet extrait met en valeur le héros romantique.

Le discours de Julien est marqué par :

→ Le respect de Julien envers les jurés au début du texte: ils sont nommés

« Messieurs les jurés » (l. 1 et13) ou tout simplement « Messieurs » (ligne 3 et 22)

→ Son Mea culpa traduit son pessimisme : il s’accuse de son acte et ne se fait pas d’illusion sur son sort, c’est la mort qui l’attend (lignes 7 à 9)

Julien est opposé en tant que « paysan » (ligne 5) à « des bourgeois » (lignes 25-26)

Il est donc issu d’un « ordre social inférieur » (ligne 17) contrairement à ceux par qui il est jugé, bien qu’il soit en mesure de se défendre il ne le fait pas. (voir lignes 12-13)

Il est conscient aussi que son acte sera plus séverement puni encore puisqu’il a voulu porter atteinte à la vie d’une jeune femme issue d’un milieu social aisé, les jurés étant des bourgeois.

Madame de Rênal est idéalisée : superlatif « la femme la plus digne » (ligne 10), femme vertueuse, elle était comme « une mère » et donc un modèle pour Julien (lignes 11-12).

L’acte de Julien ne semble pas être pardonnable.

►Julien renonce et assure son acte et son amour envers Mme de Rênal.

→ L’éloquence du personnage. Julien introduit la raison de sa prise de parole (lignes 2-3)

Il parait doué d’une certaine aisance orale, son discours est auto-condamnateur et provoque diverses réactions : l’avocat général est choqué par les propos du jeune homme « bondissait sur sa chaise » (lignes 29-30), « les femmes fondaient en larmes » (lignes 31-32) et madame Derville, amie de Mme de Rênal « elle-même, avait son mouchoir aux yeux » (ligne 32)

Elle symbolise la conscience morale puisqu’elle s’évanouit suite à l’annonce de Julien.

► Interaction Julien/foule

→ Une critique de la société de son époque

Il revendique sa condition de personne pauvre.

La société ne peut pas évoluer puisqu’elle est bloquée par la Restauration, on retourne dans une situation de l’Ancien Régime : seuls les plus riches peuvent accéder aux postes les plus importants de la société.

C’est la position sociale qui détermine le rang dans la société et non pas l’éducation.

→ Les qualités qu’il semble avoir.

Sagesse morale : il s’accuse, méditation, repentir, respect, adoration filiale etc.(lignes 33-34)

Aisance orale : « affermissant sa voix » (ligne 8) et « parla sur ce ton » (ligne 27)

Les caractères et les valeurs du héros romantique :

→ « Ma jeunesse » (ligne 15) Julien insiste sur le fait que Mme de Rênal a été comme « une mère » (ligne 12) pour lui. Dans ce texte, passage de Julien à l’âge adulte : il se défend seul.

→ Déclassement « la bassesse de ma fortune » (lignes 5-6)

→ Ambition «décourager à jamais cette classe de jeune gens (…) qui ont le bonheur de se procurer une bonne éducation. » (lignes 16 à 21) = antithèse (hypocrisie)

→ Rébellion contre une société qui l’opprime

→ Sentiment amoureux : « Il avait (…) » = relation amoureuse avec Mme de Rênal.

→ Egoisme et orgueil, Julien s’appuit sur les femmes pour s’élever socialement, il les attire et joue sur leur faiblesse.

→ Idéal politique (que Julien prend soin de ne pas nous