Lecture linéaire, acte 1, scène 1, le malade imaginaire, Molière
Commentaire de texte : Lecture linéaire, acte 1, scène 1, le malade imaginaire, Molière. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Pauline.lnd • 7 Novembre 2023 • Commentaire de texte • 2 249 Mots (9 Pages) • 912 Vues
LL1- LECTURE LINEAIRE 1 LE MALADE IMAGINAIRE, ACTE I, fin de la scène 1 INTRODUCTION
Au XVIIe siècle, un dramaturge classique connu pour ses comédies invente un nouveau genre, créé pour servir la gloire du roi Soleil et pour le divertir. La première comédie ballet Les Fâcheux rencontre un franc succès mais la dernière LE MALADE IMAGINAIRE, peut être considérée comme la plus aboutie, offrant un spectacle total mêlant de manière cousue, danses, musique, et théâtre, tout en étant une satire des travers de la société. Plus précisément, cette pièce de théâtre constitués de trois actes accompagnés chacun d’un intermède met en scène in medias res, Argan, un vieux père de famille hypocondriaque qui veut à tout prix marier sa fille Angélique avec un médecin. Dans cette scène d’exposition, il est seul sur scène, occupé à faire ses comptes sur le coût de ses soins médicaux. Je vais à présent procéder à la lecture du texte..............................
La lecture de cet extrait nous amène à nous demander en quoi ce monologue est comique.
Pour répondre à cette problématique, nous commencerons par nous intéresser aux comptes d’Argan DE LA LIGNE 1 A LA LIGNE 9. Puis, nous mettrons en exergue ce vieillard acariâtre et autoritaire qui appelle ses domestiques DE LA LIGNE 9 A LA FIN DE L EXTRAIT
DEVELOPPEMENT
*Ce passage commence par comme Argan lit une suite d’ordonnances écrites par son apothicaire M. Fleurant. Il agit comme si c’était l’auteur des factures qui le lui disait, et il lui répond. Cela crée une dynamique qui rompt la monotonie du monologue en le déguisant en dialogue fictif avec les marques du dialogue à savoir Ah ! Monsieur Fleurant, à
et on imagine le jeu du comédien
travestissant sa voix ou encore changeant de place,
*Ce premier mvt fait référence aux comptes d’Argan, ce que l’on peut voir dès la première phrase avec la construction composée de l’adverbe plus, de la date du vingt-huitième, , de la description des produits commençant par une prise ... et du prix. vingt sols.
*L’anaphore PLUS aux lignes 1 et 2 et la construction similaire qui s’en suit provoquent un comique
Débutons avec le premier mouvement
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de la ligne 1 à 9 – Il présente Une scène comique qui
introduit les thèmes de la pièce à savoir la médecine et l’argent
des guillemets
l’ interpellation de l’interlocuteur
la ligne 4,
la présence du pronom
vous
ligne 4 encore
de répétition, et introduit la surenchère constante des frais médicaux et de prescriptions médicales quotidiennes
*Quant à l’’Énumération de verbes à l’infinitif « adoucir, lénifier, tempérer et rafraîchir », ce sont des termes redondants qui créent un effet exagéré, décrédibilisant l’ordonnance
* A cela s’ajoute une surabondance de termes savants incompréhensibles.Dans ce contexte, on peut relever un barbarisme avec une prise de petit-lait clarifié, et édulcoré, à la ligne 1 qui n’est autre qu’un produit laitier sucré. M. Fleurant agit ainsi pour donner du sérieux à ses ordonnances qui sont en réalité des produits basiques
Il s’agit donc d’un comique de mots avec ce jargon médical présenté d’emblée comme une langue de non-communication dont le caractère incompréhensible a pour seule fonction de permettre au malade de croire magiquement à des effets dont le sens lui échappe.
*Par ailleurs Ce monologue souligne la bêtise d’Argan qui parle tout seul et parle de lui à la troisième personne se désignant par monsieur dans la bouche de M. Fleurant ce qui permet de le ridiculiser tout en étant un procédé astucieux pour justifier le monologue.
* La phrase suivante « bon dix sols » est nominale comme celle à la ligne 5 « vingt et quarante sols ». Cela marque un temps de bilan. Argan cherche à négocier les prix ; par exemple, pour les vingts sols ; il propose la moitié soit dix sols. En plus de sa bêtise, il apparaît donc un autre défaut : l’Avarice. Argan se montre en effet mauvais payeur et discute le prix de chacun des traitements. Se faisant, il montre qu’il n’est pas malade réellement : un malade se soucierait d’autre chose !
Et, on comprend qu’on a bien affaire à un *malade imaginaire souffrant d’ Hypocondrie : à travers les énumérations traduisant la grande quantité de traitements avec le décompte des jours. jamais il ne dit le nom de sa maladie, toute son attention est concentrée sur la thérapeutique et le coût de cette dernière.
La phrase « on ne voudra plus être malade » aux lignes 4-5 est un paradoxe permettant de cerner le personnage principal : l’ ironie de Molière perce ici son personnage, celui-ci se trahissant : sa maladie dépend de sa volonté!
En plus dans le fait que le malade conteste la facture non pour l’exagération manifeste des soins, mais pour leurs coûts avec le champ lexical des chiffres et de la monnaie : « dix sols » « vingt sols » , « douze », »cinq livres », ou encore « quatre francs. »
A travers le dialogue fictif, Argan s’adresse à l’apothicaire : « Ah ! M. Fleurant, tout doux », s’étonnant des prix trop élevés et le fait comprendre avec humour.L’impératif « contentez vous de 4 francs » à la ligne 5 insistent sur la négociation et sur le fait qu’Argan décide des réductions de prix avec ses calculs comme « Trois et deux font cinq et cinq font dix, et dix font vingt. » à la ligne 5
On arrive ensuite à un vrai monologue annonçant la conséquence avec la conjonction de subordination si bien que et la conj de coordination donc à la ligne 6
Cela Permet de confirmer ce qui a déjà été vu auparavant : l’hypocondried’Arganobsédéparlasurenchèredemédicaments,comparantdeuxmoisdesoin sur un rythme binaire comme le montrent les CCT « ce mois » et « l’autre mois » : il se sent moins bien dès qu’on lui donne moins de traitements.
Il adopte d’ailleurs une Attitude enfantine : en effet, il compte à voix haute et un par un ses traitements aux lignes 6-7: « une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit médecines ; et un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze et douze lavements » ce qui fait ressortir le nombre exorbitant de traitements et d’ordonnances
La litote « Je ne m’étonne pas » dans la phrase « je ne m’étonne si je ne me porte pas si bien ce mois-ci que l’autre » ligne 8 souligne le lien qu’il établit entre la diminution des traitements et l’augmentation de son mal être . Le paradoxe réside dans le fait qu’il se plaint de ne pas être assez malade : pour lui, les médicaments sont nécessaires pour être en bonne santé. Que Le malade
des comiques de caractère, on relève le
Comique de situation
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conteste la facture non pour l’exagération manifeste des soins, mais pour leurs coûts, créant l’effet comique.
L’ angoisse monte donc quand il réalise qu’il a reçu moins de traitements ce mois-ci que le mois précédent. Le malade est ici mécontent à travers la phrase au futur de l’indicatif« Je le dirai à Monsieur Purgon » ligne 9.
On retrouve également le comique de mots avec le nouveau personnage nommé Purgon rappelant le verbe purger.
La prop sub circonstancielle de but « afin qu’il mette ordre à cela » insinue qu’Argan va réclamer plus de médecines et de lavements à son médecin : pour lui, son manque de soin est un manque d’ordre ; ce qui confirme l’hypocondrie. Monsieur Purgon apparaît comme un directeur de conscience : celui auprès de qui on rapporte ; Argan déclarant « je le dirai » et celui qui régente les autres. Le médecin est considéré comme un dieu tout puissant qui profite de la crédulité du malade : on peut y voir l’allégorie religieuse, derrière la satire des médecins ( les docteurs des corps), il pourrait y avoir aussi la satire des prêtres ( les docteurs des âmes): d’ailleurs Argan semble avoir une attitude de croyant face à la médecine.
est
Poursuivons avec le 2e mouvement de la ligne 9 à la fin présentant un dialogue fictif très vivant
entre Argan et ses domestiques, en rupture avec le monologue précédent
Cela commence avec « Allons » à et « qu’on m’ôte »
soulignant qu’Argan, est habitué à se faire obéir.
Dans la phrase, « on m’ôte tout ceci » , le pronom indéfini on désigne le personnel chargé de l’aider, ce qui sous-entend qu’il a un rang assez élevé.
La didascalie à la ligne 11 explique qu’il utilise une sonnette pour les appeler (ce qui renforce sa position
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