Louis Aragon Strophes Pour Se Souvenir
Mémoire : Louis Aragon Strophes Pour Se Souvenir. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresuge est comparée à une "tâche de sang". Le poète indique ainsi comment les nazis tentaient d'associer l’action des résistants à des actes criminels et barbares. Cette affiche diabolise ainsi la résistance dont le sombre portrait est renforcé par les photos figurant sur l'affiche : " noirs ", " nuit " et " menaçants " servent le champ lexical du danger et de la peur qui invite à se méfier de ces résistants. La nuit tend à représenter un mouvement clandestin et obscur : l'écho " noir "/"nuit " et " hirsutes "/" menaçants " vient amplifier l'idée de mal à laquelle on tentait d'associer ces hommes.
De plus l’auteur souligne qu'ils étaient étrangers avec ce vers « parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles ». On comprend aisément l’intention xénophobe de l'affiche qui tente de créer un sentiment de méfiance de la population à l’égard de ces résistants, sentiment reposant sur la peur de l’étranger.
Ainsi le poète en associant l’idée de l’inconnu à la métaphore de la tâche de sang et à la descriptions de portraits sombres et peu engageant dénonce les procédés utilisés pour effrayer la population et discréditer le mouvement résistant comme le suggère ce vers :
« Y cherchait un effet de peur sur les passants »
Cependant, Louis Aragon fait un réel éloge de ces résistants. Il les présente comme des hommes courageux, des hommes guidés par leurs convictions et qui ne craignent pas de donner leur vie au nom des valeurs qu’ils défendent.
« La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans ».
Ils n’attendent en retour ni gloire, ni honneur.
« Vous n’avez réclamé ni la gloire ni les larmes »
Par le sacrifice de leur vie, ils ont donné un sens à la notre
« MORTS POUR LA FRANCE »
Leurs combats, leurs vies données ont changé l’Histoire « Et les mornes matins en étaient différents »
Le poète utilise un registre pathétique, quasi lyrique dans sa dernière strophe. En plus de les admirer pour leurs exploits, leurs émotions sont suscitées, compassion, affection... les lecteurs sont amenés à s’attacher à ses hommes.
Les résistants au seuil de la mort ayant donné leur cœur voient le but de leur lutte face à eux -la quête de liberté-, très poétiquement exprimé par l'antithèse " amoureux de vivre à en mourir ". En accord avec la chronologie des événements, Aragon effectue une mise en scène : la chute des résistants devient celle du poème.
Mais au-delà des résistants en général, c’est à ces étrangers, « ces français de préférence » qui se sont battus pour la France à qui le poète rend hommage. Leur amour et leur attachement à ce pays est souligné par « français de préférence » qui montre bien que malgré leur nationalité étrangère, ils ont choisi ce pays par amour, pour ses valeurs... Ce fait est accentué encore par leur sacrifice évoqué avec « MORTS POUR LA FRANCE » et « Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant ». Ainsi leur combat prend une tournure plus héroïque encore, ils se sont battus pour un pays qui n’était pas le leur, avec plus d’acharnement et de conviction qu’un bien grand nombre de Français. Ils ont tout donné jusqu'à leur propre vie.
Aragon, à la fin du poème fait de ces hommes nos frères. « Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant ». D’étrangers, il leur confère le statut de frère.
Ainsi le poète nous rappelle l’Histoire, la deuxième guerre mondiale, ses temps sombres, ses héros mais il nous rappelle aussi qu’avant même d’être des héros, ces résistants sont des hommes, des hommes pleins d’espoir et de rêves.
L’auteur donne la parole à Manouchian. Le passage est une sorte de poème dans le poème: c'est une adaptation de la dernière lettre de du résistant sous forme d'un discours direct introduit par « Et c’est alors que l’un de vous dit calmement ».
Manouchian dévoile ses rêves et ses regrets.
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