Politique

Par exemple, au cours des évènements qui, en 1917 conduisent à la révolution bolchévique, les ouvriers sont souvent moins nombreux dans les rues que les fonctionnaires ou les soldats. Or, c'est la révolution prolétarienne que le gouvernement veut magnifier.

Certaines photographies connaissent alors « de discrètes retouches, afin de les faire coïncider avec l'histoire officielle : ajouts de drapeaux rouges à des manifestations, élimination des banderolles de groupes politiques « bourgeois », voire d'étendards religieux, maquillages d'affiches ou d'insignes sur des uniformes », écrit Alain Jaubert.

Les manipulations d'images sont enfin au service du culte de la personnalité : « Rien de sale, rien d'ambigu ne viendra troubler la majesté du despote », explique Alain Jaubert. Les retoucheurs éliminent les traits du visage de Staline tirés par la petite vérole, les froissures de la veste de Mao, suppriment la cigarette qui pend aux lèvres du dictateur albanais Hodja et font disparaître les détails comme un micro, qui « gâcheraient » le portrait de Mussolini.

La technologie numérique n'a donc rien inventé en termes de falsification de l'image. Elle perpétue donc cette tradition de « glorification » des hommes politiques.

Elle leur apporte du dynamisme, de la jeunesse, et même une certaine clairvoyance, dans certaines mises en situation.

Rachida dati.