Analyse de situation de stage
Étude de cas : Analyse de situation de stage. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Chienyoyo • 15 Septembre 2023 • Étude de cas • 1 733 Mots (7 Pages) • 338 Vues
Analyse de situation de stage 1
Je vais tout d’abord décrire mon lieu de stage et ma patiente, puis je vais analyser la situation et enfin je proposerai des solutions d’actions qui auraient pu être apportées pour faire évoluer la situation décrite.
Les événements se déroulent en pleine matinée, le 13 novembre 2014, dans un service de soins de longue durée de type maison de retraite (gériatrie), dans le salon commun à tous les résidents.
La résidence accueille des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles similaires, en séjour permanent. Les résidents sont au nombre de 89 et la moyenne d’âge est de 84 ans. L’équipe soignante est composée d’une IDEC, de trois infirmières (IDE), onze aides-soignantes, cinq agents hospitaliers ainsi que deux kinésithérapeutes, un psychomotricien, une psychologue et une pédicure. Il y a également une secrétaire et une directrice. Des personnes extérieures interviennent régulièrement, notamment deux médecins et une animatrice.
La résidente, madame KML, est âgée de 90 ans et pèse 44,3 kg. Elle est semi autonome et se déplace en canne. Elle a été accueillie en raison d’une perte d’autonomie et suite à des chutes répétées à son domicile avec rhabdomyolyse et insuffisance rénale. Elle souffre d’une démence de type Alzheimer avec un MMS 20/30. Elle présente un GIR 2, c’est-à-dire qu’elle est autonome dans ses déplacements mais que ses fonctions mentales sont altérées. Il lui est nécessaire d’avoir une aide ponctuelle pour la toilette, la préparation des repas et le ménage. C’est donc une femme relativement autonome qui sollicite peu d’aide. Son entrée s’est faite le 18 janvier 2013. Sa fille unique est très présente pour elle.
Après que les deux aides-soignantes et moi-même ayons procédé au réveil des 14 résidents dans notre étage fermé en unité Alzheimer, nous avons commencé à donner les petits déjeuners vers 8h30.
Arrivé au tour de madame KML, je constate qu’à chaque fois que je la croise, elle semble confuse, désorientée et tremblante. Son regard est vague et elle erre dans les couloirs. Il lui arrive de s’enfermer dans sa chambre. Elle est amnésique: elle a une mémoire à court terme uniquement.
Ce matin-là, madame KML était vraiment perturbée. Elle se posait beaucoup de questions au sujet de sa situation (ce qu'elle faisait là, qui s'occupait d'elle), de sa fille, du financement de sa maison de retraite ainsi que de la maison qu’elle occupait avant. L’aide-soignante qui était assise près d’elle n’y prêtait pas trop attention (changement de la direction de son regard et position de non écoute, dos à la résidente). Ses crises semblent fréquentes en raison de sa perte de mémoire.
Je m’approche alors de la patiente et lui donne le petit déjeuner. Je commence à lui parler
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et me penche vers elle pour le lui expliquer. Je lui parlais le plus calmement possible mais elle ne m’écoutait pas. N’ayant pas accès au dossier à ce moment-là, je n’avais pas de réponses à apporter à ses questions. J’ai attendu quelques minutes et j’ai préféré me tourner vers mon aide-soignante référente pour lui expliquer la situation et mieux comprendre comment réagir face aux troubles liés à cette maladie. En effet je me suis posé énormément de questions concernant l’attitude que je devais adopter face aux crises d’angoisse éprouvées par la patiente. Je lui ai notamment fait part de mon sentiment d’impuissance face aux interrogations de la patiente et l’ai interrogée pour connaître le comportement à adopter.
Celle-ci s’est alors dirigée vers la patiente et lui a parlé lentement, lui laissant suffisamment de temps pour répondre. Elle l’a emmenée dans le couloir afin de pouvoir discuter dans un endroit calme et éviter les bruits et l’agitation. Avant de partir auprès de la patiente dans le salon, l’aide-soignante s’est assurée qu’il n’y avait personne dans les couloirs et a vérifié quelles étaient les personnes présentes dans le salon). Elle a fait au mieux pour stimuler sa mémoire en lui laissant l’occasion de répondre seule aux questions qu’elle se posait. Elle évitait de répondre directement à ses questions. Elle lui reposait des questions ouvertes. Son attitude était bienveillante, elle a su se montrer réceptive et faire preuve d’empathie, notamment face aux émotions exprimées par la patiente. Elle a prêté attention aux messages non verbaux de la résidente : respiration irrégulière, tremblements, regard hagard (elle ne fixait pas d’endroit précis) ; et a su les utiliser à son tour pour la rassurer et la calmer : elle a pris les mains de madame KML et les a caressées doucement. Elle lui a demandé de respirer doucement et de la regarder lorsqu’elle lui parlait.
Au cours de la matinée, cette aide-soignante a pris un rendez-vous chez le coiffeur afin d’apaiser madame KML qui, à son retour, semblait effectivement plus détendue et plus confiante. Elle était plus coopérative et semblait moins soucieuse de sa situation. En effet, elle ne posait plus de questions et s’investissait dans les activités mises en place.
L’action mise en place par l’aide-soignante m’a beaucoup étonné car elle a su mobiliser les connaissances de l’UE 3.1, relevant des besoins fondamentaux mis en évidence par Virginia Handerson ainsi que les connaissances liées à la maladie d’Alzheimer de l’UE 2.2 (le système nerveux).
L’observation de la première aide-soignante m’a amené à me questionner sur son manque de réaction face à la confusion temporo-spatiale de la patiente qui peut être liée à sa pathologie ou bien aux informations concernant son dossier médical. Savait-elle que madame KML était amnésique ? Quelqu’un le lui avait-il dit ultérieurement ? Considérait-elle que madame KML était en capacité de répondre seule à ces questions ? Peut-être refusait-elle de lui répondre car elle l’avait fait une heure avant?
Madame KML avait peur et ne faisait pas confiance à cette structure. Cette situation met en évidence le fait que madame KML est une personne vulnérable : seule, malade et désorientée et que certains soignants ne prennent pas le temps de l’écouter (législation éthique déontologique UE 1.3). Cette même connaissance me pousse à m’interroger sur
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l’écoute du patient, sur le respect de sa dignité et sur la responsabilité professionnelle.
Les patients ont des droits, rappelés dans la charte du patient hospitalisé et la charte des personnes âgées. Il en incombe à l’éthique et à la déontologie des infirmiers et des aides-soignants de les respecter. Un patient ne doit pas être laissé dans cet état, sans explications même si sa démence implique de
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