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Commentaire composé Madame Bovary : la promenade d’Emma

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se répétait » « elle se demandait » « elle cherchait à imaginer » ou les modalisateurs « semblaient » « sans doute ».

Enfin l’utilisation des phrases interrogatives, déclaratives et exclamatives rendent compte du trouble et de l’émotion du personnage.

Ce trouve qui anime Emma est avant tout lié à son désir d’échapper à un quotidien qui l’oppresse.

B- Le rêve d’un ailleurs

La promenade est, pour le personnage, l’occasion de rêver et de se projeter dans des destinées différentes de la sienne. Ce fantasme apparaît d’abord dans la répétition du mot « autre » : « elle se demanda s’il n’y aurait pas eu moyen, par d’autre combinaisons du hasard de rencontrer un autre homme ». Il s’exprime aussi à travers le champs lexical du changement « événement non survenus » « vies différentes » et l’emploi du mode conditionnel : « aurait eu » « eusses été ».

Rêver sa vie, c’est aussi la rêver loin de Charles, désigné par le pronom péjoratif « celui-là ». Le portrait très valorisant des époux supposés des ses anciennes camarades de couvent, soutenu par une énumération hyperbolique, dessine a contrario une critique sans appel de Charles « il aurait pu être beau, spirituel, distingué … »

Ainsi Emma idéalise la vie de ses anciennes camarades où la lumière et le bruit remplacent l’ennui et le vide de sa propre existence : « A la ville avec le bruit des rues, le bourdonnement des théâtres et les clartés du bal » (relever champs lexicaux du bruit et de la lumière ainsi que l’énumération).

Toute fois, Emma ne se contente pas d’imaginer d’autres vies que la sienne, elle réécrit aussi sa propre histoire. Sa vie au couvent se mue, sous l’effet de son imagination, en aventure princière « petites couronnes » « cour » « calèches ». Seule au milieu d’une nature banale et possiblement hostile, elle se revoit comme au centre de tous les regards : « les messieurs se penchaient pour lui faire des compliments » « On lui disait adieu par les portières ».

La promenade d’Emma la conduit donc bien à rêver d’un ailleurs qui par contraste souligne la vison mélancolique et déçue de sa vie.

C- Une vison mélancolique et déçue de sa vie

L’illusion s’accompagne ici de désillusion : la métaphore convenue du grenier et de l’araignée désigne son sentiment d’oppression et d’ennui : « sa vie était fade comme un grenier dont la lucarne est au nord, et l’ennui, araignée silencieuse, filait sa toile dans l’ombre, à tous les coins de son cœur ».

--> Champ lexical de l’obscurité

--> Métaphore filée de l’araignée dont la toile préfigure les barreaux d’une prison, métaphore carcérale déjà présente au début de l’extrait « volets clos » etc.

--> Antithèse avec ce qui précède, soulignée par la répétition du mot « cœur » : « où les cœurs se dilatent et où les sens s’épanouissent. »

La mélancolie est par ailleurs présente dans la description du chien comme nous avons déjà eu l’occasion de l’observer.

Emma se vit donc en privation de vie où l’inertie et le silence qui caractérisent la chute du texte.

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