Commentaire Madame Bovary
Commentaires Composés : Commentaire Madame Bovary. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoireslanceraient en hamac ; et leur existence serait facile et large comme leurs vêtements de soie, toute chaude et étoilée comme les nuits douces qu'ils contempleraient. Cependant, sur l'immensité de cet avenir qu'elle se faisait apparaître, rien de particulier ne surgissait ; les jours, tous magnifiques, se ressemblaient comme des flots ; et cela se balançait à l'horizon, infini, harmonieux, bleuâtre et couvert de soleil. Mais l'enfant se mettait à tousser dans son berceau, ou bien Bovary ronflait plus fort, et Emma ne s'endormait que le matin, quand l'aube blanchissait les carreaux et que déjà le petit Justin, sur la place, ouvrait les auvents de la pharmacie.
Flaubert - Madame Bovary
Analyse :
I- Le rêve caricatural d'un esprit romanesque
On sait que Emma a vécu une enfance plongée dans les livres. Ceux-ci sont à l'origine du rêve " idiot " de ce passage. Idiot car tous les clichés romanesques et romantiques habituels s'y trouvent: Flaubert souligne les excès et les faiblesses du courant romantique dont il ne peut nier l'influence sur son écriture (autodérision ?).
Emma s'imagine un pays nouveau (une sorte de méli-mélo d'éléments conventionnels), une vie à l'opposée de la sienne donc belle ; elle rêve d'un grand amour (mais celui-ci reste un cliché, il est indéfini). Son goût pour la richesse se retrouve aussi dans ce passage.
II- Un rêve porteur des aspirations du romantisme
- abolition des limites spatiales et temporelles.
- phrases longues => respiration
- ponts, navires => abolition des limites.
- la contemplation: pas de participation (" sans parler ")
III- L'échec de la rêverie
- le rêve s'épuise peu à peu (le " cependant " amorce la cassure)
- le " mais " annonce le retour au réel, médiocre (toux, ronflements...), qu'Emma n'apprécie pas.
- cet échec s'aperçoit tout au long du texte : abaissement du pdv, les constructions se rabaissent, les temps grammaticaux passent au conditionnel, moins de couleurs, d'actions...
Conclusion :
Cette page est représentative du style de Flaubert : il se moque du Romantisme, d'Emma, mais en même temps autodérision ("la Bovary c'est moi"). Il y a en même temps un flou général (voulu), une ambiguïté qui empêche de porter un jugement. Peut-être ne valons-nous pas mieux ? La rêverie est sans doute nécessaire pour survivre.
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