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Le trouble d'Asperger

Étude de cas : Le trouble d'Asperger. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  13 Octobre 2017  •  Étude de cas  •  10 616 Mots (43 Pages)  •  1 092 Vues

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Domaine de compétences 1

« Accompagnement social et éducatif spécialisé »

Situation N° 1 :

Ma première situation va illustrer ma pratique pour instaurer une  relation avec un jeune.  Je vais rendre compte de comment j’interviens auprès de Lucas.

a)-présentation:

Lucas est un élève de 15 ans quand il   arrive à la Fondation  pour suivre un bac professionnel en production graphique de  3 ans. Il est accueilli pour sa rentrée en 2nde professionnelle  à l’internat éducatif et scolaire sur un lieu de vie « collectif »  de  30 garçons répartis sur 2 groupes de vie de 15 adolescents. Il  partage sa chambre avec un autre jeune de sa classe. Il est encadré par 4 ETP éducateurs dont 1 en poste le matin  et 1 ETP maîtresse de maison qui est présente tous les matins. Son quotidien est  rythmé dans une vie en groupe qui favorise  le vivre ensemble, un des objectifs du projet éducatif de l’IES en lien avec un des objectifs du projet personnel du jeune  (PPJ) qui est  de favoriser l’intégration sociale.

Au mois de juin, les éducateurs référents se réunissent pour faire une transmission d’informations  sur les jeunes qui changent de lieu de vie d’une année à l’autre. Le but est  d’apporter une continuité éducative dans l’accompagnement. Chaque éducateur recueille les informations relatives à chaque jeune dont il aura la référence l’année suivante. Les maitresses de maison ne participent pas à cet échange. Les informations générales et/ou importantes  leur sont transmises au mois de septembre au moment où l’équipe éducative dont elle fait partie organise la répartition des chambres.

En 1ère bac professionnel,  Lucas est hébergé sur le « village de kermeinguy » le lieu de vie ou je travaille. Comme énoncé dans la présentation des différents modes d’hébergements de l’IES, c’est un accueil plus individualisé par rapport aux autres unités. Les jeunes doivent faire la démarche de sortir de leur logement pour aller à la rencontre des autres.  Ils  occupent  des appartements  individuels ou doubles. Chaque logement dispose d’une chambre ou deux, d’une salle de bain et d’une cuisine aménagée et équipée (frigo, plaques électriques, placards…) ils doivent en assurer l’entretien au quotidien. Pour ce faire, un mode de fonctionnement est mis en place pour les accompagner au mieux dans les gestes de la vie quotidienne. L’équipe éducative se compose de 2  ETP éducateurs pour 32 jeunes et d’1 ETP maîtresse de maison. Je suis seule  en poste le matin.  Mon rôle, en tant que professionnel est d’adapter ma posture   en tenant compte des capacités de chacun. Le projet éducatif du lieu de vie est axé sur l’autonomie du jeune en lien avec le projet de l’établissement qui associe le projet personnel et professionnel du jeune.

Lucas a un handicap. Il présente des troubles autistiques. Il souffre du « syndrome d’asperger ». Nous accueillons de plus en plus de personnes  porteuses d’un handicap au sein de la fondation. Nous en avons d’ailleurs l’obligation si je fais référence à la loi de 2005[1]

« Le droit à l'éducation pour tous les enfants, quel que soit leur handicap, est un droit fondamental. La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a consacré ce droit et permis le développement d’actions en faveur de la scolarisation des élèves en situations de handicap. Désormais, de plus en plus d’élèves en situation de handicap sont scolarisés en milieu scolaire ordinaire grâce à la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République du 8 juillet 2013 ou figure désormais, dès l’article premier du code de l’éducation, le principe de l’école inclusive pour tous les enfants, sans aucune distinction. »

  • La loi a été mise en place en août 2007.

Je fais le choix d’orienter mon écrit  dans le champ du handicap. Parmi les jeunes   que nous accueillons,  certains ont  une reconnaissance définie par la Maison Des Personnes Handicapées, (MDPH). Ces profils représentent un  nombre  croissant parmi les élèves  à l’Internat Educatif et Scolaire. De plus,  en tant que professionnelle, je suis en capacité de proposer un accompagnement adapté à chaque adolescent quel qu’il soit pendant tout son parcours dans notre structure

b)-Le syndrome d’asperger:

Pour me documenter, j’ai effectué des recherches pour avoir des informations complémentaires sur ce trouble neurologique (Annexe 1 : un exemple de document sur lequel je me suis appuyée)[2] 

Le « syndrome d’asperger » n’est pas une maladie mentale d’origine psychologique. C’est un trouble du développement neurologique d’origine génétique. La principale difficulté chez  les personnes atteintes, est l’intégration dans la vie sociale dans sa globalité (vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle). Elles ont du mal à comprendre le sens des mots ou les consignes d’où les problèmes relationnels qu’elles rencontrent. Elles ont besoin d’un cadre routinier et non changeant ce qui les rassure énormément. Il est nécessaire que les sujets soient accompagnés.

A la rentrée de septembre, je rencontre son ancienne éducatrice référente. Nous faisons  un point ensemble sur les capacités de Lucas. Le bilan de la situation  va pouvoir me donner  une base sur les acquis  de  l’année passée.  Il définira les axes sur lesquels je vais travailler avec Lucas afin de rentrer en relation avec lui, et  qu’il puisse s’intégrer et trouver sa place au village. Pour rappel, il quitte un lieu de vie « collectif »  pour intégrer un lieu de vie « individuel ».  Le jeune poursuit sa progression avec ses acquis de l’année précédente pour répondre à un des objectifs du projet éducatif de l’IES  qui est, je le rappelle,  « favoriser l’apprentissage de l’autonomie » par la socialisation  à travers l’intégration. Ses objectifs pour l’année en cours sont inscrits dans son contrat d’accueil établi à chaque rentrée scolaire entre l’éducateur référent, le jeune  et la famille.

c)-Mes constats et analyses :

Il  intègre un logement en binôme avec un autre  jeune qui  ne suit pas la même formation que lui. En début d’année, on ne se connaît pas. Comme avec tous les autres, je suis bienveillante avec lui. Même s’il connaît l’institution, il  poursuit sa scolarité dans   un nouvel environnement avec un mode de fonctionnement un peu différent de ce qu’il a connu l’année passée. Il  est accompagné d’une nouvelle équipe éducative. Dès les premières semaines, je relève chez Lucas certaines attitudes et comportements.  

1-La relation à l’autre :

a)-Envers les adultes : Il sollicite très  peu l’adulte voir pas du tout. Il est distant. Il n’ose pas venir vers moi  simplement pour dire bonjour le matin avant de partir en cours ou le midi  quand les éducateurs prennent leur service. Le professionnel  présent doit l’interpeler et le solliciter.  

b)-Envers les jeunes : Ses relations se limitent au « groupe classe » sur les temps de journées. Elles sont inexistantes sur les temps de soirée hormis le temps du repas. Il reste en repli dans sa chambre. Il y a très peu d’échange avec son colocataire. Il prend son petit déjeuner seul. Il ne parvient pas à communiquer.

  • Les sujets atteints par ce syndrome ne parviennent pas  à se sociabiliser et à interagir avec les autres personnes comme tout autre individu.

2-La gestion de la vie quotidienne : 

Dans chaque appartement une trame explicative sur la gestion du logement sur une semaine est affichée dans la cuisine. C’est un support  écrit qui a été construit par l’équipe éducative. (Educateurs et maitresses de maison du lieu de vie)  Elle est accessible à tous. (Annexe 2 : la trame de la « gestion du logement durant la semaine). Dès la première semaine, je me rends compte que Lucas a acquis des automatismes tels que ranger sa valise le dimanche dès son arrivée par exemple.  Mais, il  présente  aussi des difficultés à intégrer le mode de fonctionnement. Il est nécessaire de l’aider dans l’organisation. Quelques exemples : venir récupérer les petits déjeuners de la semaine le lundi matin,  le temps du lever, le temps du ménage le  jeudi soir  ou encore le départ en cours du vendredi matin.

  • Les personnes atteintes du syndrome d’asperger ont du mal à comprendre le sens des phrases.
  • il ne faut pas les submerger d’informations qu’ils n’arriveront pas à mémoriser ; j’émets l’hypothèse que la trame est un peu complexe et inaccessible pour intégrer le mode de fonctionnement au même  titre que les autres jeunes accueillis sur le site.

3-L’hygiène : 

En dehors de moments ritualisés, il n’a pas de prise d’initiative en lien avec l’hygiène. Si je  prends pour exemple le sport, il ne prendra pas de douche à l’issue  de l’activité.

  • les personnes atteintes du trouble d’asperger ont besoin de régularité dans leur mode de fonctionnement.
  • Lucas est un adolescent avant tout. Beaucoup d’entre eux  n’ont pas du tout envie de se laver. Non pas parce qu’ils sont devenus sales avec l’âge mais tout simplement parce qu’ils entretiennent un rapport compliqué avec leur corps qui change pendant la  période de la puberté.

4-La participation à la vie du village : 

L’internat propose un panel d’activités sur des temps de soirée. Il est demandé à chacun de s’inscrire  au moins à une activité/semaine. Il ne participe à aucune. Je lui propose de venir à l’activité cuisine avec des jeunes de sa classe.  Plusieurs soirs par semaine, j’anime un atelier  pour favoriser l’apprentissage de la cuisine.  Il ne  veut pas. Au cours du mois de novembre, il y a  beaucoup moins de jeunes sur le site. Je lui  propose une nouvelle fois d’y participer avec encore une fois les  jeunes de sa classe. Il  accepte d’y venir. Dans ces moments-là, je suis sur un temps d’animation où je prends du plaisir avec eux à préparer à manger. C’est un moment très convivial qui favorise les liens et les échanges entre nous.  Malheureusement, Lucas  y participe qu’une seule fois. Quand je lui  demande pourquoi il ne veut pas poursuivre, il me dit « je n’aime pas ». Il ne m’en dit pas plus dans un premier temps. Un peu plus tard, il me dit que ça a été long.

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