En Quoi Le Langage Dans Gargantua Participe t-Il à Une Vision Du Monde ?
Documents Gratuits : En Quoi Le Langage Dans Gargantua Participe t-Il à Une Vision Du Monde ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresiété. La religion, elle, est aussi tournée en ridicule notamment lors de la scène où frère Jean défend ardemment les vignes qui permettent à l’abbaye d’obtenir son vin. De cette façon des aspects de la sociétés qui semble formels et « sérieux » sont désacralisés car mis en opposition avec des termes obscènes et humoristiques, bien plus triviaux.
B. La multiplication
Gargantua est nourri par 17 000 vaches, ses études durent environ 25 ans. Les hyperboles sont, tout comme les accumulations qui usent quelques fois des chapitres entiers - comme Les jeux de Gargantua -, très présentes dans l’oeuvre. Elles font rire et finalement réfléchir le lecteur sur le sens des mots et de leur composition. De plus, ces accumulations vont souvent en crescendo dans l’absurde voir le non-sens. La taille de Gargantua, évolue elle aussi selon les situations - En effet, Gargantua mange des gens par poignées, mais communique avec eux normalement.- ce qui empêche souvent le lecteur d’imager ces scènes et donne un surplus d’absurde à l’histoire. (Gargantua et Pantagruel ont d’ailleurs été sources d’une série de tableaux de Salvador Dali visant à tenter de concrétiser la taille des personnages dans des oeuvres surréalistes et, pour certaines, complètement grotesques). Ces multiplications rendent absurde l’image de l’oeuvre et permettent ainsi au lecteur de rire de scènes plus sérieuses et formelles.
C. Les Grand Mots
Tout comme le Pangloss de Voltaire, les scolastiques usent d’un vocabulaire pseudo-philosophique pour exprimer des idées fausses ou illogiques. « Tout cloche clochable clochant dans un clocher (…) » Ce qui amène à des absurdités de langages, des paroxysmes et sophismes qui font rire.
Rabelais montre ainsi à plusieurs reprises à son lecteur, que, à première vue, des Grands Mots peuvent impressionner et sembler prouver une grande intelligence, mais lorsque l’on se penche sur le réel sens des paroles des ecclésiastiques, et que l’on en décrypte la logique, la substantifique moelle est absente, et la réflexion est très limitée. Il tend de cette façon des pièges à son lecteur pour lui prouver qu’il reste, malgré cette leçon, aveuglé par les beaux mots. (ref : III.A)
II. La caricature d’un langage
A. Les Sorbonnards
Le caricatural des Sorbonnards est ici clairement mis en valeur. Rabelais use d’hyperboles, d’absurdités et de sophismes de façon excessive pour se moquer de ces beaux-parleurs que sont les ecclésiastiques. Il les poste dans des situations d’argumentation dans lesquelles ils peuvent user au mieux de leurs « talents d’orateurs » et formuler ainsi des requêtes et demandes complètement grotesques qui font rire et remettent en question cet art du langage qui camoufle bien des lacunes d’éducation. Car dans ce type de personnages reflétant parfaitement une certaine classe sociale, Rabelais nous montre bien qu’il n’y a le langage et que le langage … (ref : chapitre des cloches)
B. Les gouverneurs
Picrochole et son langage autoritaire et irrespectueux critique ici le côté dominateur de certains dirigeants. Rabelais met en place un sentiment d’injustice chez le lecteur et une empathie claire pour ce roi, à la limite de la folie meurtrière. Il use d’un langage mal formulé, familier, non censé convenir à un roi. Les talents d’orateur de Picrochole sont mis au même niveau que son intelligence face à l’ennemi.
Grandgousier, lui s’exprime calmement et symbolise le gouvernant humaniste idéal. Il sait formuler ses sentiments, ses idées et problèmes sans jamais s’emporter et aborder un langage plus impulsif comme le fait son ennemi, Picrochole.
III. Une invitation à développer notre sens critique
A. Une provocation incitant à développer nos connaissances
Rabelais nous tend des pièges, il nous fait rapidement comprendre que les beaux mots ne cachent pas toujours des connaissances bien profondes et préfère nous éduquer par le rire et le divertissement comme le conçoivent les préceptes humanistes plutôt que par une éducation formelle et agaçante. Il nous invite ainsi à un parcours initiatique enrichissant, formant notre esprit en même temps que celui de Gargantua.
B. Le retour au sources invitant réviser nos classiques et à développer notre sens critique
C’est par ses nombreuses références à des oeuvres, philosophes (Platon, Socrate etc) et faits culturels que Rabelais nous invite à réviser nos classiques, pour, comme
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