Le Survenant - La Vie Sédentaire Idéalisée

pour de bon. En fait, par le partage de ses biens et de sa succession, cette dernière aurait pu lui procurer une vie abondante et sécuritaire à la campagne. D’ailleurs, puisqu’elle souhaitait qu’il reste près d’elle, elle profita d’un moment seul à seul avec pour lui pour faire une proposition:

- «[…] je voulais t’apprendre que mon père est prêt à passer la terre à mon nom. On doit rien dessus, tu sais. Et sans être des richards, on est en moyens. Celui qui me prendra pour femme sera pas tellement à plaindre. » (p.195, l.29). Certes, Angélina offre au Survenant un avenir sans préoccupations financières, matérielles ou affectives. Encore une fois, cette simplicité, cette tranquillité d’esprit, lui est offerte par le biais d’une vie sédentaire à la campagne.

Conclusion

En conclusion, nous pouvons affirmer que, dans le roman Le Survenant, la vie sédentaire est idéalisée. En effet, la vie à la campagne est valorisée à plusieurs reprises, tout au long du roman, par des thèmes précis. Dans un premier ordre d’idées, elle est avantagée par l’importance du sens du devoir dans la vie des personnages. Dans un autre ordre d’idées, elle est embellie par la tranquillité d’esprit qu’elle procure aux habitants du Chenal. Certes, la sédentarité était bien ancrée dans l’idéologie de conservation dominante à l’époque où le roman fut écrit. Néanmoins, ce long courant littéraire tirant à sa fin, le personnage du Survenant ne représenterait-il pas le désir de mouvement qu’aurait pu ressentir le peuple québécois en mal de modernisation?