Lecture Analytique D'Un Extrait D'Erasme Tire De « GRANDeUR Et Limites De L'Humanisme » (1935) De Stephane Zweig

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Elle est présentée comme « magique » (l.13). L’invention de l’imprimerie apparaît comme un instrument phénoménal de civilisation et de création.

Conclusion partielle :

Zweig souligne par des question rhétoriques ce qu’il y a de civilisateur et de créatif dans les faits historiques caractérisant la Renaissance. On comprend mieux, à partir de là, l’espoir de progrès moral qui a pu naître et l’optimisme des hommes qui croyaient en l’amélioration de l’être humain. Les termes (l.15 et 16) : « instruite », « consciente », « mission morale » et les termes (l.17 et 18) : « paix », « fraternité », « joie de vivre », traduit ce que pouvait ressentir ces hommes. Le terme « délivrance » (l.22) qui termine le paragraphe suggère la sortie d’une longue nuit obscure.

II. La présence sous-jacente de menaces et leur annonce précise.

Stefan Zweig avait vécu au XXè siècle, il sait donc comment l’espoir immense, né avec l’enthousiasme humaniste a sombré dans les cataclysmes des guerres de religion, ainsi, avant même d’aborder ses menaces dans le 2nd § , il suggère, par différents moyens, des raisons de s’inquiéter.

1°) L’expression indirecte des menaces :

On peut remarquer tout d’abord, dès la ligne 2, l’emploi du mot « illusion » ; c’est une manière d’annoncer que les espoirs et les enthousiasmes des humanistes avaient quelque chose d’utopique.

Le choix du mot « prophètes » (l.6) va dans le même sens exprimant des annonces, des croyances, des attentes insuffisamment fiables et dont on n’avait pas perçu alors le caractère irréalisable.

On peut aussi noter la série de questions posées sous forme interro-négative : en forçant la réponse affirmative, ces questions l’orientent dans le sens souhaité, sans insister sur certains aspects inquiétants mais laissés dans l’ombre au nom de l’optimisme.

Exemple : la déstabilisation religieuse créée par les découvertes scientifiques comme celle de Copernic ou celle de l’imprimerie par Gutenberg.

Autre exemple de questions laissées dans l’ombre : l’origine réelle de l’argent venu des pays nouvellement découverts. Enfin, l’expression « qui semble enfin annoncer » (l.21) laisse planer un doute sur la réalisation des attentes.

2°) L’expression directe des menaces :

Le 2nd § utilise un lexique tout à fait différent pour parler de la réalité qui attend l’Europe. On peut regrouper les termes « incendie » et « détruire » (l.24)n « envahisseur » (l.25), « fanatique » et « déchaîné » (l.26), « briser leurs rêves » (l.27), et enfin « briser de son marteau de fer » (l.29). Ces mots connotent la violence, la destruction, et l’horreur dont l’auteur apporte un démenti à tous les espoirs précédents et donne l’image d’une Europe à feu et à sang sous l’influence de la pensée de Luther et de son nationalisme.

A la notion d’idéal et d’Utopie viennent s’opposer la réalité des invasions barbares et la ruine de la civilisation.

CONCLUSION :

Le texte de Zweig reprend, explique et illustre deux versants de la Renaissance : le côté optimiste et utopique, et à la fois aussi le côté destructeur au nom de la religion. S’agissant d’un extrait de la biographie d’Erasme, il est logique qu’elle comporte des analyses historiques, de plus en tant que biographe du XXè siècle, Zweig sait ce qui s’est passé, alors que pour Erasme, il s’agit d’un futur encore inconnu.

Stefan Zweig a donc la possibilité de faire comprendre ce qui va arri ver et donc il ne se contente pas de décrire la grandeur de l’humanisme, il en montre aussi les limites.

(Ouverture->) En 1935, Zweig est conscient des menaces qui pèsent sur l’Europe et qui peuvent remettre en question le niveau atteint par la civilisation.

Les guerres de religion