Psycho
Mémoire : Psycho. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires36 1.2.1.2.1 - Tomber amoureux (version passionnelle 1.2.1.2.2 - Les conditions de l'amour passionnel 1.2.1.2.3- Les variétés de l'amour - Les six styles d'amour -Le modèle triangulaire de l'amour 1.2.1.2.4 Les destins de la passion amoureuse 1.2.1.2.5- La prédictibilité de la durée de la relation amoureuse 1.2.1.2.6 - Des affects ligotants aux affects attachants: lien et attachement 1.2.2 - La haine et les violences. 49 1.2.2.1 - La violence et les violences 49 1.2.2.1.1 - Ethologie des comportements agonistiques 1.2.2.1.2 - La psychosociologie de l’agressivité 1.2.2.1.3 - L’approche psychanalytique
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1.2.2.1.4 - Quelques formes particulières de l'agressivité : compétition et jalousie 1.2.3 -Warum Krieg ? Pourquoi la guerre ? 59
2-L'éthologie des affects quotidiens 63
2.1. - Continuité ou discontinuité 63 2.2 - La protection de la face 66 2.3 - Les affects mis en scène : affects vécus et affects affichés 67 2.4 - De l'échange au partage : empathie et dyspathie. 70 2.4.1 - Définition de l'empathie 2.4.2 - La théorie de la perception motrice des affects d'autrui 2.4.3 - L'empathie et les motivations affinitaires 2.4.4 - Dyspathies et antipathies 2.5 - La théorie de l'empathie généralisée 76 2.6-Analyseur corporel, représentation et conditionnement 81 2.7-L’Intelligence Emotionnelle 82
3- Les émotions contrôlées 85
3.1 - Le contrôle individuel. 86 3.1.1 - Les mécanismes de défense. 3.1.2 - L'organisation verbo-viscero-motrice 3.1.3 - La rhétorique expressive des mécanismes de défense 3.2 - Le contrôle social : les “feeling rules" et l'"Ethos“ 96 3.3 - Le champ sémantique affectif 98 3.3.1 - La connotation 3.3.2 - L'évaluation hédonique et le principe de plaisir-déplaisir 3.3.3-L’épigénèse des expressions émotionnelles
4 - Les ratés du contrôle
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4.1 - L’anxiété et l’angoisse 106 4.1.1 - D’abord du point de vue temporel 4.1.2 - D'un point de vue diagnostic clinique 4.1.3 - Enfin d'un point de vue psychodynamique 4.1.4 - Les aspects positifs de l'anxiété .4.2 - Le stress 111 4.2.1 - Un phénomène très connu, difficile à définir 4.2.2 - Les médiateurs 4.2.3 - Petits tracas et petites satisfactions : le stress au quotidien 4.2.4-Le syndrome de stress post-traumatique 4.2.5 - Quelques modèles animaux 4.2.6 - La gestion du stress quotidien 4.3 - Les émotions absentes : Alexithymie et pensée opératoire 125 4.4-Les Psychothérapies et les Emotions 127
5 - Théories générales 131
5.1 - Quelles théories ? 131 5.1.1 - Les théories des mécanismes ou théories processuelles. 5.1.2 - Les théories de la pragmatique émotionnelle, ou théories fonctionnelles. 5.2 - En guise de synthèse : retour à la théorie de l'empathie généralisée 146
Glossaire 148
BIBLIOGRAPHIE 154
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„PSYCHOLOGIE DES EMOTIONS ET DES SENTIMENTS
Version 2006
0 – Introduction
0.1. Des termes multiples pour des concepts flous Question de termes Le champ affectif de la vie quotidienne est vaste mais difficile à définir. Quelles en sont les unités constitutives : les émotions ? les affects ? les sentiments ? les passions ? sans parler des émois, humeurs et autres " thymies ". Le vocabulaire des émotions est très riche, on en a recensé plusieurs centaines en langue anglaise, et, on peut en relever jusqu’à 150 en français . Beaucoup de mots donc pour parler de ce que l'on connaît mal et qui pourtant anime chacun de nous quotidiennement (" Emotion " vient de e-movere : mouvoir au-delà, é-mouvoir). Depuis Platon qui considérait les émotions comme perturbatrices de la raison, en passant par Kant pour qui elles étaient maladies de l'âme, Darwin pour qui elles s'intégraient dans de précieux comportements adaptatifs et évolutifs des espèces, Sartre pour qui elles étaient " un mode d'existence de la conscience ", et pour beaucoup d'autres encore, le champ des émotions se présente cacophonique en philosophie comme dans les représentations populaires. Tantôt on recherche les émotions, tantôt on les fuit. Ne plus en avoir est le but de certaines philosophies du Nirvâna, tandis que les " libérer "et les faire " librement circuler " est l'objectif de certaines thérapies " humanistes ", les unes comme les autres étant censées rétablir, maintenir ou développer le bonheur de vivre. Par ailleurs, il est de bon ton dans les entreprises de savoir les utiliser « intelligemment » et dans les milieux du sport d’apprendre à les «gérer». Les scientifiques eux-mêmes tiennent à leur sujet des discours qui peuvent paraître contradictoires, voire auto-contradictoires, comme si, dans ce domaine chacun, était libre de sécréter son propre savoir et de redéfinir termes et concepts, c’est ainsi que Kleinjinna et Kleinjinna (1981) ont recensé onze catégories de définitions des émotions ! ! Citons quelques exemples de ces contradictions tirés des meilleurs auteurs. Pour un physiologiste comme Dantzer (2002, p.7) " le terme d'émotion désigne des sentiments que chacun de nous peut reconnaître en lui-même par introspection ou prêter aux autres par extrapolation ", mais dans la même page, le même auteur remarque que le fait " de ne pas rester purement cérébrales mais d'être accompagnées de modifications physiologiques et somatiques " constitue une " caractéristique [...] importante [qui] permet de différencier les émotions des simples sentiments" ... Pour un psychosociologue clinicien comme Max Pagès (1986, p.70-71) il convient de distinguer " l'affect " de l'expression émotive, en réservant au
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premier le sens de l'expérience psychique et en limitant la seconde aux aspects comportementaux, gestes, mimiques, cris, larmes, et aux dispositions physiologiques qui les sous-tendent ". Quant au " sentiment ", il est pour lui " une différenciation de l'affect ... son critère distinctif et son association à un discours intérieur qui nomme et l'objet et la nature de la relation ... le sentiment se construit dans la durée et lie les personnes " ... tandis que " l'affect ... est vécu de façon ponctuelle dans l'instant ". Pour un psycho-comportementaliste comme Ekman (1992) les émotions sont des entités psychophysiologiques et comportementales discrètes (individualisées) en nombre fini : les émotions de base (" basic emotions ") qui ont en commun un déclenchement rapide, une courte durée, une survenue spontanée, une évoluation automatique, et des réponses cohérentes. Ce qui les distinguent des " autres émotions " telles les " attitudes émotionnelles " (ex :amour, haine) les humeurs (ex : l'appréhension, l'euphorie, l'irritation), les " traits émotionnels " (je dirais plutôt " caractériels ") (ex : hostile, timoré ...) les " désordres émotionnels " (ex : dépression, manie ...), les " traces émotionnelles " (" emotional plots "), " émotions complexes " liées à des situations particulières et à une histoire relationnelle (ex : jalousie, rancune ...). Pour un psychologue fondamentaliste comme Frijda (1986, p.4) les " phénomènes émotionnels" sont " des comportements non opératoirement finalisés, des traits non instrumentaux de comportement, des changements physiologiques, et des expériences évaluatives, reliées au sujet, le tout provoqué par des événements externes ou mentaux, et en premier lieu par la signification de tels événements ". Ce même auteur distingue les émotions des passions, pour lui, ces dernières n'ont pas besoin de déclencheur événementiel, mais s'expriment spontanément et sont attachées durablement à des buts. Les dispositions et les états d'esprit associés aux passions ou révélés par l'accès émotionnel sont des " sentiments ". Ceci dit, ce même auteur, dans de récentes études, (2001, p.15) met en valeur les émotions comme des " états motivationnels " : " Le plus singulier, le plus marquant dans les émotions, et ayant le plus de conséquences pour la conduite et la construction de la vie, c’est d’être des états de motivation" Quant au neurophysiologiste J.D. Vincent, passions et émotions sont pour lui synonymes, et sa Biologie des passions (1986) propose une " nouvelle théorie des émotions " basée sur l'étude du " désir ", du plaisir et de la douleur, de la faim et de la soif, de l'amour, du sexe et du pouvoir ... Devant cette polysémie des termes et cette pluralité des définitions (nous aurions pu citer encore de nombreux auteurs…), on ne s’étonnera pas que les théories soient multiples et parfois même, antagonistes comme dans la célèbre opposition1 James-Cannon ouverte au début du siècle dernier dont nous aurons l’occasion de reparler plus loin..
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En fait James (1884) et Lange (1885)
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