Sociologie du Travail
Commentaire de texte : Sociologie du Travail. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Romain Ghv • 2 Mai 2021 • Commentaire de texte • 2 300 Mots (10 Pages) • 583 Vues
Sociologie du Monde du Travail
Le Code Civil de 1804 n’améliore pas juridiquement le statut de la femme et la condition de la vie privée. La mise en place du divorce pouvant être perçu comme un élément émancipateur de la femme est en réalité un danger pour elle car elle n’existe qu’uniquement en tant que mère de famille. Sans mari elle n’a plus ce rôle, son identité est alors dans une impasse. Mais la révolution industrielle qui émerge à la moitié du XIXème siècle caractérisé par la machine à charbon va créer un élément perturbateur dans l’histoire du féminisme qui semblait stagnait depuis des siècles. Cette révolution peut comme la plupart des révolutions être perçus comme une crise. Alors que certaines crises provoquent le manque de main d’œuvre celle-ci influence une demande importante. Les femmes vont alors être mobilisé au service de l’industrie. Ainsi son rôle va se segmenter entre une responsabilité domestique mais aussi le statut de salarié en usine ou en distribution. On rappelle que les conditions de travail de l’époque sont extrêmement éprouvantes et la femme parvient en endosser les difficultés du monde salariale du XIXème siècle avec parfois même plus de facilités que les hommes. Pourtant dès cette première avancée dans l’abolition du stigmate féminin réduit à un rôle maternel on observe des différences de traitements entre la femme et l’homme. Dans Le Regard Sociologique, Hugues argumente l’idée selon laquelle dans l’activité humaine (ici la profession est notre objet d’étude) il y a une volonté puissante de s’affirmer en tant que personnalité autonome pouvant choisir sa condition. Cependant le regard de la femme se tourne vers la différence de traitement et philosophiquement elle ne pouvait pas se sentir autonome si sont salaires est inférieurs et qu’elle n’en dispose pas librement.
Le développement personnel de la femme est mis en danger par des inégalités de genre. Il semble se développer une culture de l’inégalité qui risque de ralentir l’émancipation de la femme.
Le texte que nous allons analyser est l’extrait d’un article de Sophie Viguier-Vinson apparu dans L’express le 25/03/2020 intitulé « Coronavirus : quand la crise rend plus criantes les inégalités salariales femmes-hommes ». Dans cette partie introductive il fut intéressant de voir comment une crise (plus particulièrement une Révolution) à permis l’émancipation de la femme. Il va être alors pertinent de se demander dans quelle mesure la crise sanitaire du coronavirus rends visible les inégalités hommes-femmes ou femmes-hommes comme l’autrice se plait à dire.
L’extrait de cet article débute par un rapport des proportions de femme dans différents métiers. Les métiers qui sont ici rapporté à des statistiques, sont tous des métiers de premières lignes en termes de crise sanitaire du coronavirus. Il y a donc d’abord l’envie chez l’autrice de mettre en évidence l’importance du rôle de la femme actuellement mais aussi en général. Puisque l’on va juger la situation d’un pays à sa capacité de gestion de crise et à son comportement dans des moments d’exceptions. Ces chiffres montrent une immense majorité de femme dans certain secteur. Dans une certaine mesure on ne dit pas ici que la femme est aussi importante que l’homme mais dans cette crise elle est plus importante que l’homme. Les débats égalitaires n’ont pas leur place à l’heure où il faut sauver des vies. Aucun débat n’a en réalité sa place, il est urgent d’agir et il faut trouver la meilleure manière de le faire. Cependant, il est flagrant que si les femmes étaient encore uniquement à leur rôle maternel comme avant XIXème, certains pays n’auraient pas la tête haute durant cette crise. L’intérêt sociologique de l’article n’est pas uniquement là. Dans un second temps on est en mesure de se demander ce qui explique que la femme soit précisément impliquée dans certains secteurs du monde salariale et par définition pas dans d’autres ?
Dans La fonction des femmes de l’industrie, Madeleine Guibert établit une liste des compétences féminines qui explique leur orientation professionnelle. Cependant il serait inégalitaire à son tour de considérer ces compétences comme biologique. Ce n’est pas la théorie qu’elle soutient. Elle explique que ces compétences sont les fruits des années d’inégalité culturelle et d’apprentissage du rôle domestique de la femme par des stigmates du monde patriarcale. Caricaturalement, la femme fait à manger et le ménage. Tout est comme si on avait choisi les qualifications de la femme à sa place avant même sa naissance. Il est donc par « habitude » que la femme va se diriger vers certaines branches professionnelles. C’est les politiques familiales conservatrices qui sont le vecteur de cette redirection des compétences domestiques dans le monde professionnel.
Aujourd’hui, on prend conscience de la valeur intrinsèque des êtres humains sans modification culturelle, sans manipulation de masse. Les femmes peuvent alors se diriger vers tous types de secteur et la vision des autres ne leur fait pas peur. Même si on sait que la femme connait des difficultés dans certaines formations comme les écoles d’ingénieurs, elle persiste pour faire ce qu’elle aime faire et non ce que soi-disant « elle sait faire de mieux ». Malgré ça selon un principe sociologique de segmentation du travail, elle se retrouve dans certains secteurs en immense majorité. En l’occurrence ces secteurs-là sont ceux dont la société a le plus besoin aujourd’hui mais comme le précise l’autrice les inégalités salariales persistent. En ce sens la crise du coronavirus est une bonne chose car comme toutes les autres (sauf 1789) elle va pousser l’histoire du féminisme. Il y a ici une mise en évidence de la qualité du travail des femmes, par conséquent aucune justification à un salaire inégale qui aidera peut-être à renoncer à une idéologie culturelle inégalitaire qui n’a plus lieu d’être.
Grace aux apports de l’analyse de l’extrait précédent, il est inutile de reprendre une contextualisation professionnelle de la crise sanitaire du coronavirus. On a remarqué que ce genre d’évènement provoque des interrogations pouvant déboucher sur des améliorations morales de la vie en société. Bien que tout progrès sous entends une régression quelque part, il pourrait y avoir des changements sur l’organisation du travail et sur sa perception. Chaque profession a droit à ses privilèges et ses inconvénients. Si on entend souvent la maxime « il n’y a pas de sous métier » c’est qu’il existe des métiers plus valorisés que d’autres aux yeux de la société. La crise du coronavirus par son impact planétaire sur les modes de consommations et donc les modes de travails pourraient faire réagir l’action des entreprises et de tous les décideurs. C’est une supposition que nous allons essayer d’argumenter grâce à l’étude analytique de cet extrait de AFP « Après le coronavirus, le reve d’un autre monde au travail », dans La croix parut le 02/04/2020.
La sociologie du travail à démontrer une compartimentation entre métier et profession, Howard Becker remarque au sein de l’hôpital une frontière nette entre des taches « prestigieuse » et des taches « ingrates ». Il existe une hiérarchie formulée par un vocabulaire (profession – métier – vocation – poste – activité). On peut lire « l’idée des métiers essentiels va sans doute faire son chemin » cela indique un problème pertinent. Certains métiers seraient plus importants que d’autres mais ne seraient pas forcément plus valorisé. La crise va peut-être permettre de réguler le moral du travail. En effet, depuis l’importance croissante du profit dans la logique capitaliste, le moral républicain est bafoué au profit de la morale du rendement. Hannah Arendt parle d’économie politique. Marx dénonce cette situation. Mais il y a un autre acteur qui réclame des changements depuis longtemps : les syndicats. Si le syndicalisme lutte pour le salaire, il s’engage aussi dans une démonstration et une mobilisation visant à faire entendre la valeur de la qualification concernée. C’est le syndicalisme des métiers. Le libéralisme a trop souvent décrédibilisé la parole syndicale en la considérant comme un ralentissement pour le marché. Or comme le précise l’article selon un sondage Viavoice à présent, avec cette crise, 69% des francais jugent nécessaire de réduire le productivisme. Dans cette nouvelle mentalité de consommation, le combat des syndicats a plus de facilité à se faire entendre, puisque on peut réfuter que le ralentissement de la croissance de la productivité est une mauvaise chose. De plus, le confinement, viens apporter pour ceux qui en ont la chance un retour au lien familiaux non polluer par la vie professionnelle. Les individus ont alors la possibilité de s’interroger sur l’impact de leur acharnement professionnel. Ils ont l’occasion de se demander s’ils veulent toujours plus d’argent et de bien ou si leur confort peut résider dans une vie qui « stagne ». C’est une remise en cause de leur identité. Alors qu’une meilleure productivité pour un meilleur salaire était la devise de beaucoup la société est forcée de se remettre en question et prends le recul pour observer ce qu’elle laisse derrière elle. Notamment une sensibilité à l’écologie se dégage de cette crise qui nous provoquera peut-être les grands décideurs dans l’enclume d’un nouvel ordre moral.
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