Laclos, Les Liaisons dangereuses, lettre première
Dissertation : Laclos, Les Liaisons dangereuses, lettre première. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar sykingdom • 26 Juin 2016 • Dissertation • 506 Mots (3 Pages) • 1 972 Vues
Objet d’étude : le roman et ses personnages Sur le roman de la première moitié du XVIIIe siècle, on se reportera au manuel de Lagarde & Michard du XVIIIe siècle, p. 60 et suivantes. Sur la seconde moitié du siècle, lire les pages consacrées aux récits de Diderot, à la Nouvelle Héloïse de Rousseau, ainsi que la présentation de Bernardin de Saint-Pierre.
Laclos, Les Liaisons dangereuses, lettre première
La publication des Liaisons dangereuses, en 1782, provoque le scandale et rend célèbre un auteur parfaitement inconnu, Pierre Choderlos de Laclos (1741-1803). Capitaine d’artillerie, ce dernier a effectué une carrière honorable et obtenu l’année précédente un congé de six mois qu’il met à profit pour achever son roman. Proche des Jacobins pendant la Révolution, il est commissaire aux armées, avant d’être arrêté, mais la chute de Robespierre lui épargne l’échafaud. Arrivé au pouvoir, Napoléon le réintègre dans l’armée. Les Liaisons dangereuses sont un roman épistolaire, forme de récit à la mode au XVIIIe siècle (songez aux Lettres persanes de Montesquieu). La marquise de Merteuil, une veuve qui mène une vie affranchie de la morale, vient d’être quittée par son amant. Celui-ci lui préfère la jeune Cécile Volanges, avec qui il doit se marier. Mme de Merteuil demande donc à un ancien amant, Valmont, de séduire et déshonorer cette jeune fille, afin de se venger de son futur époux. Le roman s’ouvre sur une lettre de Cécile à son amie Sophie : tout juste sortie du couvent où elle a été élevée, Cécile doit bientôt se marier. Bien entendu, dans la fiction épistolaire, cette lettre joue le rôle d’un incipit de roman, à travers ce qui ressemble à une conversation badine entre deux jeunes filles du même âge. Cependant, dans la mesure où Laclos s’était intéressé à l’éducation des jeunes filles, rédigeant même un traité sur ce sujet (Des femmes et de leur éducation), on ne peut manquer de lire cette lettre comme une critique et de l’éducation dispensée aux femmes et l’éducation féminine. Par ailleurs, texte liminaire de roman, cette lettre édifie également l’horizon d’attente du lecteur.
I. LA LETTRE UNE CONVERSATION ENTRE ABSENTS C’est la définition traditionnelle en rhétorique. La lettre est conçue comme la prolongation ou le substitut d’une conversation familière, dont elle doit reproduire le naturel et la spontanéité. Elle doit être spirituelle, et bannir tout pédantisme. Cette lettre ne répond que partiellement à ces exigences. En effet, elle constitue bien un badinage épistolaire (I. 1.), mais ce naturel est tel qu’il devient ici le miroir du caractère de son auteur (I. 2.)
I. 1. UN BADINAGE ÉPISTOLAIRE La lettre se présente de prime abord comme une lettre familière. En effet, elle commence, par exemple, sans formule d’adresse, directement à la 2e
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