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Culture générale et expression

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à ce qui est fourni).

En ce qui concerne le contenu, on dispose d’une longue introduction dont on ignore qui l’a écrite. Elle présente d’abord le fait divers qu’évoque Prévert et, sans ces précisions, il serait difficile pour le lecteur de comprendre le sujet du texte. Il s’agit donc d’une révolte de jeunes enfants enfermés dans une maison de correction à Belle-Île-en–Mer ; accablés de mauvais traitements, ils mettent le feu aux locaux, prennent la fuite, mais sont tous rattrapés après une « battue », à l’exception d’un seul qu’on n’a jamais retrouvé. Dès lors, le titre du poème Chasse à l’enfant s’éclaire. Prévert retrace cette battue et le singulier du nom enfant indique qu’il s’intéresse plus particulièrement au seul petit qui n’a pas été repris. Ce texte introductif donne aussi une précision chronologique, en fournissant la date de cette révolte. Elle a eu lieu au mois d’août 1934, ce qui expliquera, lors de la lecture, la présence de touristes ; par la même occasion, on réalise que Prévert a rédigé son texte l’année même de l’événement. Cette dernière indication montre qu’il a divulgué les faits sans tarder et qu’il a sans doute été frappé par cette chasse. Le passage introductif signale d’ailleurs que cette révolte n’est pas passée inaperçue et que les journaux ont fait grand bruit autour de ce drame, ce que certaines remarques des autres documents confirmeront. Viennent en second temps des considérations sur Prévert lui-même dont la seule qui importe, à ce stade du travail, est le positionnement systématique du poète en faveur des opprimés. Avant d’aborder le texte, on sait déjà qu’il prendra la défense du garçonnet qui n’a pas été retrouvé. 1.2. Même exercice pour le document 2. (7 points) Solution proposée La présence du nom d’un organe de presse, Le Monde diplomatique, permet de déduire d’emblée la nature du texte : c’est un article. La date, juin 2002, indique que Le Monde diplomatique est un mensuel. On dispose de plusieurs éléments sur l’auteur. Son nom est Jacques Bourquin et les divers « titres » qui lui sont attribués à la fin de l’extrait montrent qu’on a affaire à un spécialiste de la question des mineurs délinquants, qui plus est féru d’histoire. Il peut donc faire autorité dans ce domaine. L’article est précédé d’une introduction courte, mais riche. Elle fournit le double thème ― la jeunesse délinquante et les maisons de redressement ― et la problématique : doit-on éduquer ou réprimer ? Elle précise d’autre part que cette problématique n’est pas nouvelle et qu’on a toujours hésité entre les deux options. Toujours sur un plan objectif, on apprend quel a été le facteur déclenchant l’intervention écrite de J. Bourquin. En effet, Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, aidé de Ferry, ministre de l’Éducation nationale, ont décidé, en 2002, qu’il fallait revenir à la politique de l’incarcération pour les enfants. Par ailleurs, ces quelques lignes ne sont pas neutres ; on voit déjà que l’article s’opposera à une telle mesure par des expressions qui montrent la vanité de l’enfermement : « …comme si l’on pouvait éduquer un délinquant en l’enfermant… Depuis le 19ème siècle, toutes les politiques d’enfermement ont échoué… ». Le titre de l’article, dans ce contexte, vient juste rappeler la problématique : Jeunes délinquants entre éducation et punition. Quant au chapeau, Le fantôme des maisons de redressement, il montre clairement que Bourquin redoute la position répressive des deux ministres en question, le mot fantôme n’évoquant pas de joyeux souvenirs. Remarque : il est évident que, lorsque vous serez devant un dossier de synthèse, il ne sera pas question d’écrire tout cela. Mais il faut arriver à ce que le décodage des éléments du paratexte devienne une sorte de gymnastique mentale presque automatique. En effet, à partir de ces deux réponses rédigées, on constate qu’on a déjà beaucoup avancé dans la connaissance des documents et même opéré certains recoupements de l’un à l’autre. De plus, si ce travail est fait avec minutie, il y a peu de risques qu’on fasse des contresens sur les textes euxmêmes. Question 2. Identification des genres, des types et extraction du propos directeur

(12 points)

2.1. Reprenez le premier document (uniquement le poème de Prévert, doc. 1. 2/2) et, en une seule phrase, identifiez son genre et le type auquel il appartient. Dans une seconde phrase, cernez son propos directeur, c’est-àdire exprimez l’essentiel de son contenu. Vous veillerez à être très précis sur les lieux et époques concernés. (4 points) Remarque : si l’on vous demande de réaliser chaque temps de la réponse en une seule phrase, c’est pour vous habituer à l’introduction de la future synthèse. En effet, vous devrez (entre autres choses) y présenter tous les éléments du dossier en en précisant, pour chacun, le genre, l’auteur, la date de parution, ainsi que l’idée directrice. Il faut donc dès maintenant apprendre à être précis tout en restant très concis, une introduction de synthèse n’étant pas destinée à couvrir deux pages.

Solution proposée Le document soumis à notre étude est un poème [genre] de type narratif [type], écrit par Jacques Prévert en 1934 et publié en 1946 dans un recueil de poésies Paroles. L’auteur narre la battue qui a lieu à Belle-Ile-en-mer en août 1934 [précisions sur le lieu et l’époque], battue menée par tous les adultes présents sur ce lieu, afin de rattraper de jeunes enfants évadés d’une maison de redressement où leur sont infligés des traitements d’une réelle cruauté [propos directeur et présentation des principaux protagonistes de la scène]. Remarque : à travers le propos directeur, votre professeur correcteur doit pouvoir comprendre ce qui est en jeu, où et quand, sans avoir lui-même lu le poème de Prévert. 2.2. Vous ferez le même exercice pour le document 2 (4 points) Solution proposée Le second document est un article [genre] informatif [type] de Jacques Bourquin, paru en juin 2002 dans le mensuel Le Monde diplomatique. Dans un historique allant de 1830 à 2002 [période précisée], l’auteur retrace l’évolution, en France [lieu précisé], des politiques et mesures successives adoptées face aux mineurs délinquants, en insistant sur le fait qu’en 2002, on assiste à une régression qui efface près de deux siècles de lutte en faveur d’une politique éducative [propos directeur]. Remarque importante : le type indiqué ci-dessus est le type informatif parce que l’essentiel du propos consiste à mettre au courant le lecteur de l’évolution d’une situation ; toutefois, vos professeurs correcteurs accepteront également « un article argumentatif », le texte étant émaillé de remarques par lesquelles Bourquin montre très nettement l’échec du tout répressif. 2.3. Vous ferez le même exercice pour le document 3 (4 points) Solution proposée Le troisième document est un article [genre] informatif [type] écrit par Emmanuelle Bouchez et paru dans l’hebdomadaire Télérama en septembre 2006. Emmanuelle Bouchez résume l’intrigue d’un téléfilm, Les Vauriens, qui porte sur les conditions d’existence dans la maison de redressement de Belle-Ile-en-mer dans la première moitié du 20ème siècle [lieu et date], résumé qu’elle fait suivre d’un commentaire critique dévoilant l’horreur de ce bagne pour enfants [propos directeur].

Question 3. Sélection d’idées dans un document

(14 points)

D’après le document 2, quelles sont les principales étapes historiques du rapport éducation-répression ? Attention ! Vous devez reformuler les étapes retenues dans un langage personnel. Il faut donc bannir les citations ou le « recopiage » du texte initial et, bien sûr, tout rédiger. Remarque : à partir de cet exercice, on entre dans un travail plus propre à l’exercice de synthèse, donc de tri des idées initiales, reformulées sans trahison et sans l’adjonction de remarques ou de commentaires personnels. La synthèse de documents est un exercice neutre et objectif ; on rend compte d’un dossier, on ne le commente pas, on ne juge pas les auteurs, ni les faits ou idées rapportés. Solution proposée Avant 1860, face aux mineurs délinquants, l’accent est mis sur l’éducation : l’enfant est considéré comme un être foncièrement bon que certaines circonstances ont poussé à la faute. On va donc essayer de l’accompagner par l’apprentissage de façon à l’entourer de repères.

Mais, selon Jacques Bourquin, l’année 1860 marque un virage net et on entre brusquement dans le tout répressif. Cette période s’étale de 1860 à 1912 et s’appuie sur une image de l’enfant radicalement différente : le délinquant est, en quelque sorte, programmé génétiquement pour devenir un criminel. Il n’est donc plus question de l’éduquer, il faut abriter la société de sa présence nocive et, pour cela, on crée des maisons de correction où les pensionnaires sont incarcérés longtemps et logés comme des animaux en batterie. Dans ces lieux, on « redresse » ceux qui ont été conçus déviants, on les « reprogramme » ; et s’ils sont rétifs, on les envoie dans des sections disciplinaires de l’armée qui achèvera la tâche. L’arme majeure du dressage est le travail, non plus en tant qu’apprentissage, mais en tant qu’outil apte à mater les esprits forts. Au début du 20ème siècle, par l’action combinée de la

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