Dossier

plus de vingt ans de péripéties.

Le Cantique des cantiques occupe donc une place tout à fait singulière dans l’œuvre de Kupka, tant sur le plan artistique que d’un point de vue biographique. Si les premières esquisses autour de 1905 annoncent les créations à venir, à son achèvement de vingt-cinq ans plus tard, le livre semble profondément anachronique en comparaison de l’évolution artistique de Kupka. Par ailleurs, nul autre livre n’aura concentré autant d’énergie intimes : voilà une œuvre qui canalise l’expression amoureuse de l’artiste et forme un enjeu sensible ans le soutien que lui accorde Jindrich Waldes, son plus important collectionneur et mécène, devenu son ami. Le Cantique des cantiques, de tous les ouvrages d’artiste de Kupka, est celui qui aura exigé le plus long travail et la plus ferme ténacité. Œuvre de paradoxes, de retournements et de patience à la fois, le Cantique croise l’histoire personnelle de Kupka et de ceux qui ont accompagné l’artiste.

1871

Frantisek ou Frank Kupka né à Opocno dans une famille modeste de Bohême, en Théchoslovaquie. A 17 ans, il s’inscrit dans les cours du peintre suédois Alois Strudnicka (1842-1927)

1889

Il entre à l'Académie de Prague et y reste jusqu’en 1892.

Puis, il s'inscrit à des cours de peinture à Vienne, tout en complétant son éducation en autodidacte, par des lectures d'ouvrages de philosophie, et d'occultisme. Cette période l'amène à dessiner et à peindre des portraits.

1896

Il arrive en France en et s'installe à Paris dans le quartier de Montmartre. Il tente de gagner sa vie en étant illustrateur, tout en continuant de peindre. Il va réaliser des affiches pour des cabarets comme Le Chat Noir ou L'Ane Rouge, et il travaille pour Aristide Bruant tout en réalisant des oeuvres d'après nature pour des proches. Il prend position pour les idées anarchistes comme le feront à son époque Stenlein, ou Valloton et collabore à diverses publications dont "L'Assiette au beurre" et "L'illustration" pour lesquelles il réalise des dessins satiriques jusqu'en 1907. Il compose aussi de nombreuses gravures et dessins pendant cette période, ainsi que des illustrations pour des éditions bibliophiliques.

1906

Il s'installe dans une petite maison à Puteaux où il vit avec Eugénie Straub. Il suit des cours de sciences naturelles à la Sorbonne, convaincu que cela peut l'aider à perfectionner son art.

1909

Les premières structures verticales et géométriques sans perspectives apparaissent, chez Kupka. Technique que l'on retrouvera un peu plus tard chez Delaunay, chez Léger aussi que chez les futuristes italiens .

Kupka refuse d'être rattaché au mouvement pictural qui apparaît sous le vocable de "cubisme" donné par Jacques Villon aux peintures de Duchamp, Archipenko, La Fresnaye, Gris, Léger, Delaunay, Picabia, tandis que Guillaume Appolinaire de son côté baptise « d' orphisme » les peintures en compositions circulaires, libérées des modèles du réel, ce qu'il refuse tout autant. Kupka veut défendre sa position de précurseur dans la peinture de l'époque et se tient à distance de ces différents mouvements. Il a la particularité avec Georges Braque de ne pas dater ses toiles.

1935

Kupka s'intéresse à la musique. Il a été marqué par "Pacific 231" d'Arthur Honegger, mais aussi par le jazz qui fait son apparition dans ces années.