Il Faut Écrire Pour Nous Apprendre A Parler Avec Les Autres

ainsi que Guy de Maupassant dénonce la condition de la femme au XIXe siècle dans son roman Une vie par le personnage de Jeanne ignorante et soumise a son mari. C’est par l’écriture que tous les évènements, tous les problèmes nous sont rapportés. Les injustices et autres problèmes de société dévoilés. C’est encore par les écris scientifiques que se propage la connaissance surtout au siècle des Lumières dans lequel la diffusion du savoir sur le monde pour effacer les préjugé est devenue primordiale. L’encyclopédie est l’exemple le plus représentatif de cette idée de dévoiler le monde aux Hommes comme lorsque Voltaire écris « Moi j’écris pour agir ».

Pour Mohamed Dib écrire c’est « se mettre à l’épreuve, et mettre du même coup l’homme à l’épreuve, tout l’homme… ». En effet en écrivant on se confronte au monde, à ses idées reçues à ce que l’on peut penser de nos écris. Mais aussi confronter le monde à ce que l’on a écrit. Lorsqu’on est petit nos parents nous éduquent et nous préparent pour la suite de notre vie en nous aidant a affronter le monde, en nous apprenant les lois qui régissent notre société. De plus en écrivant et en s’investissant dans nos écrits, on a peur que ça ne plaise pas ou que les lecteurs nous critiquent et n’adhèrent pas à ce que l’on a écrit, même si on écrit plus difficilement n’importe quoi que lorsque l’on parle.

L’écriture ne sert pas simplement à apprendre à parler avec les autres mais aussi à apprendre à se connaître.

D’une part écrire c’est en quelques sorte une quête de soi, de sa personnalité et de notre nous profond. En écrivant on recherche qui l’on est vraiment on se met a nu sans les faux semblants, on redécouvre ce que l’on cachait au plus profond de nous. Cette quête est l’un des principaux objectifs des poètes surréalistes qui, à travers leurs écrits, se demandent ce qu’ils pensent d’eux-mêmes, qui ils sont et revenir a qui ils étaient auparavant. On écrit pour pouvoir se trouver. Ecrire permet aussi d’aller plus loin dans ses idées, aller chercher au plus profond de soi c’ est donc un moyen d’action sur soi.

D’autre part écrire c’est se confesser. L’écriture sert à nous avouer nos erreurs. En effet elle sert à se rendre compte de cela en revenant sur son passé sans faire l’impasse sur celui-ci, au contraire elle nous pousse à nous les avouer pour ensuite devenir quelqu’un de meilleur et assumer ce que l’on a fait et le mettre à profit et se faire pardonner. Verlaine, dans Les faux beaux jours, s’exprime à travers un lyrisme symbolique, personnel, et renvoie à son passé dans un désir de rédemption. En s’expliquant on se confesse, on avoue ce que l’on a fait aux autres pour se sentir « plus léger ».

Enfin écrire c’est exprimer ses sentiments. On écrit pour exprimer ce que l’on ressent, que se soit de l’amour, de la haine, de la tristesse, de la souffrance et tout autre sentiment ou état d’esprit où l’on se trouve. C’est dans ce but que les lettres d’amour existent, elles sont faites pour exprimer à l’écrit ce que l’on ressent sans pouvoir l’exprimer à l’oral. De plus les sentiments écrits sur papier sont beaucoup plus forts et resteront pour toujours, contrairement aux paroles volatiles qui une fois prononcées ne restent pas. Dans ses Méditations poétiques, Lamartine exprime sa subjectivité, son émotion personnelle grâce au lyrisme en nous disant « Je n’imitais plus personne, je m’exprimais pour moi-même, ce n’était pas un art, c’était un soulagement de mon propre cœur, qui ce berçait de ses propres sanglots. Je ne pensais à personne en écrivant ces vers si ce n’est à une ombre et à Dieu » (Préface des Méditations).

Comme le disait Marguerite Duras « Ecrire c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit. ». Pour ainsi dire écrire c’est un silence, écouter les autres et avoir une réflexion. En écrivant on apprend à se connaître et donc a parler avec les autres en les écoutant pour les comprendre et les connaitre. Le silence est aussi le meilleur moyen d’écouter ou de réfléchir, on ne peut arriver à rien dans le bruit. C’est pour cela que les plus grands poètes comme Baudelaire, Verlaine ou encore Rimbaud se réfugient dans la solitude pour écrire et en sortir