Le développement de la personne et de la personnalité

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PARTIE 7 : Le développement de la personne et de la personnalité

I. Le développement de la personne

1. Définitions

• la personnalité fait partie de la personne
• personne (latin persona « masque de théâtre », « rôle, personnage ») = individu en général, être humain sans distinction de sexe ; a conscience d’exister, comme être biologique, moral et social
• personnalité (latin persona « masque porté au théâtre puis rôle joué par l’acteur ») = ce qui est unique et spirituel chez l’individu, ce qui est caractéristique de l’individu, de son histoire de vie
• actuellement, personnalité = caractère, qualités ou défauts personnels et/ou image que souhaite présenter l’individu
• différentes approches de la personnalité :

• approche biophysique (Allport) : « ensemble de traits et d’attitudes observables en lien avec les relations avec autrui », « organisation dynamique interne à l’individu et des systèmes psychophysiques qui déterminent son adaptation particulière à l’environnement »
• approche bio-sociale : le rôle de la personne ou sa place dans la société, de l’apparence physique aux interactions avec l’environnement

• la définition actuelle découle de l’interaction entre les deux types d’approche
• développement = croissance, évolution, progrès d’un organisme ; dvp humain = changement quantitatif et qualitatif au cours de l’évolution
• pour l’H, différents domaines de dvp : psycho-affectif, moteur, cognitif, social, ect...

1. Développement : concepts

• phylogenèse (collectif) : désigne le dvp de l’espèce, l’histoire de son évolution
• ontogenèse (individuel) : dvp de l’individu, de sa conception à sa mort ; en psychologie du dvp, le dvp psycho et les transformations structurelles (bio, intellectuelles…) observées dans un système vivant lui donne son organisation ou sa forme finale
• micro genèse (dans un contexte donné) : dvp de l’individu à travers des situations d’apprentissage ; émergence de l’expérience immédiate

II. Les différentes théories du dvp

        A) Dvp psycho-affectif

1. Théorie de Freud : les zones érogènes

• stade oral (0-1 ans) : plaisir de sucer et de mordre → 1er zone érogène = cavité buccale ; exploration de l’environnement par les sens
• stade anal (2-3 ans) : plaisir lié à la rétention ou l’évacuation → 2e zone érogène = l’anus ; distinction sujet/objet
• stade phallique (3-6 ans) : complexe d’Oedipe → 3e zone érogène = organes génitaux ; angoisse de castration
• stade de latence (6-12 ans) : construction de la pensée sociale, de la logique et de la morale → pas de zone érogène
• stade génital (ado) : réactivation des intérêts sexuels ; restructuration définitive

1. Théories de Spitz : les organisateurs du psychisme

• stade pré-objectal (à la naissance) : décharges en relations avec le déplaisir (faim, douleur…)
• stade de l’objet précurseur (3-6 mois) : réaction par le sourire
• stade de l’objet libidinal (8-10 mois) : angoisse face à une personne étrangère
• stade de la maîtrise du plaisir (2 ans) : confirmation d’une autonomie relative

1. Théorie des lignes de dvp (Freud)

• dépendance au cartaker (personnes qui prennent soins)
• représentation du caretaker absent → effort et ambivalence pour se séparer → déplacement de l’investissement émotionnel (parents = pairs) → adolescence : lutte pour l’indépendance → confiance en soi (ÉVOLUTION)
• la prise de confiance tient compte de la réceptivité et l’attention maternelle, de la variabilité des soins maternels et de la variabilité des profils de normalité/risque

1. Théorie des crises psychosociales d’Erikson (1980)

• construction de l’identité de l’enfant à travers le contexte social, les relations de parenté et la culture
• « personnes soins » → confiance → indépendance

1. Théorie de l’attachement de Bowlby (1969)

• l’individu grandit à travers ses échanges avec son caretaker
• la qualité des échanges influe sur la qualité des échanges qu’il aura avec le monde
• le caretaker instaure un lien d’attachement (2 types : sécure et insécure)
• si la figure maternante offre du réconfort, le nourrisson sera curieux lorqu’il explorera le monde
• si la figure maternante n’offre pas de réconfort, le nourrisson sera craintif et hésitant lorsqu’il explorera le monde

1. Paradigme de la situation étrange : Ainsworth (1978)

• 24 couples mère/enfant (enfants âgés de 12 mois et vus tous les mois)*
• observations en 7 étapes :

1. mère/enfant seuls
2. mère/enfant + présence d’un étranger
3. enfant/étranger (sans la mère)
4. mère/enfant seuls
5. enfant seul
6. enfant/étranger (sans la mère)
7. mère/enfant seuls

• observations des réactions émotionnelles de l’enfant, de la présence ou non d’exploration dans chaque étape et les retrouvailles mère/enfant
• résultats 2 figures d’attachement :

• sécure : curieux, figure maternante = base de sécurité, réceptif aux parents, recherche de réconfort quand retrouvailles ; mère sensible, bienveillante, coopérante, cohérente et disponible
• insécure : évitant, peu joueur, peu souriant, ignore le parent lors de la retrouvailles, hésitant en présence du parent, perturbé lorsque le parent est absent et incapable de réconfort lors des retrouvailles ; mère moins sensible aux signaux, non cohérente, non disponible et rejetante

1. Théorie de la mère good enough de Winnicott (1965)

• holding : visage et voix, ancré dans les bras, tenu de manière sûre, comportement confiant et prévisible
• good enough : suffisamment absente → manque → désir

        B) Dvp cognitif

1. Théorie de Piaget : opérations intellectuelles (1954)

• période sensori-motrice de 0 à 24 mois : apprentissage de la coordination des activités motrices ; la perception de soi et du monde se fait par les activité sensorielles
• réactions réflexes : assimilation et accommodation
• 6 stades :

• stade 1 « l’exercice des réflexes » (0 à 1m) : les réflexes constituent les premières structures de conduite (capacité de succion, de marche, de préhension et exploration visuelle)
• stade 2 « les réactions circulaires primaires » (1 à 4m) : les réflexes deviennent des habitudes, acquisition de la coordination vision-préhension, prolongement de l’activité réflexe dont les résultats sont poursuivis pour lui-même, imite des comportements (schémas), ressenti quand il utilise son corps
• stade 3 « les réactions circulaires secondaires » (4 à 8m) : apparition de l’intentionnalité, intérêt pour les conséquences des actes et fait durer les conséquences intéressantes provoquées par l’action, l’objet est le centre d’intérêt, attention +++ aux objets mobiles
• stade 4 « la coordination des schèmes secondaires » (8 à 12m) : capacité à relier des objets et des évènements de son environnement, action au servie d’une autre dans la poursuite de son but, action pour produire un évènement, période de découverte
• stade 5 « les réactions circulaires tertiaires » (12 à 18m) : expérimentation active, une recherche constante de nouveauté, invente l’utilisation des objets, exploration des objets, intégration de la relation entre les sujets et les objets et des objets entre eux
• stade 6 « l’invention des moyens nouveaux » (18 à 24m) : entrée progressive dans la représentation mentale, transition entre l’intelligence sensori-motrice et l’intelligence représentative, imagination des essais et passage à l’action que lorsque la solution est trouvée, représentations mentales symboliques, se perçoit distinct du monde

• période pré-opératoire (2 à 6/7 ans) : dvp de la fonction symbolique grâce au langage (outil majeur de la socialisation), utilisation d’unsystème de représentation mentale des objets, prise de conscience de la temporalité, action non représentable en pensée
• période divisée en 2 phases :

• pré conceptuelle (2 à 4/5) :
• intuitive (4/5 à 6/7) :

1. Théorie de Wallon : l’émotion

III. Le développement de la personnalité