Les Liaison

ue vous n’ayez pas faîte » envisage l’acte virtuel par rapport à l’acte envisagé - > fait référence à la faiblesse de Valmont. L’adjectif possessif « votre » dans « votre Dévote » suggère une certaine distance et portée ironique - > dévalorisation, car la possession n’est pas réelle.

2. La structure argumentative de Merteuil

Par ailleurs, la marquise a une certaine volonté de convaincre. Elle part d’un exemple précis pour arriver à un cas général - > raisonnement par induction. Son discours est assez structuré : conjonction de subordination « quand » (= même si) suivie du conditionnel, hypothèse avec « si », « malgré » qui introduit une concession. Tous ces éléments montrent des objections, réfutations - > caricature de la lettre amoureuse auquel se soumet Valmont : il s’est laissé aller à la littérature sentimentale. – beaucoup de connecteurs temporels « puis, depuis », - pas beaucoup de connecteurs logiques = > argumentation implicite = > Merteuil = fin stratège. Les interrogations rhétoriques suggèrent que la conquête est perdue d’avance.

II Le jeu des discours avec la mise en place de discours enchâssés qui révèle la complexité de l’écriture de Merteuil

1. L’utilisation du discours d’autrui

Nous allons maintenant voir en seconde partie le jeu des discours avec la mise en place de discours enchâssés, avec tout d’abord l’utilisation du discours d’autrui. a) Elle utilise le discours des enfants quand elle évoque les expressions « Je vous aime, je me rends » qui sont équivalentes pour elle, mais pas pour les naïfs (Cécile, Danceny). Ces derniers vont être pris au piège de la duplicité du langage épistolaire. b) discours de Valmont qu’il a écrit à Tourvel. Elle l’accuse d’avoir commis des erreurs d’écoliers. Le verbe « déceler » montre la transparence avec laquelle il écrit, car la lettre est un masque pour Merteuil et non un dévoilement de sentiments. La stratégie amoureuse de Valmont est donc découverte. c) discours de Tourvel : « elle vous bat dans sa lettre ».

2. Le discours de la marquise de Merteuil

La lettre permet selon Merteuil « une démonstration », « un raisonnement ». Elle a une confiance limitée dans les pouvoirs de l’écriture. Là, elle écrit pour Valmont pour lui montrer ses erreurs, que son entreprise est vouée à l’échec. Stratégie de la lettre : relancer Valmont dans le combat et le mettre en garde, car elle sent qu’il commence à tomber amoureux : - tournures présentatives « c’est que », « ce n’est que », - adverbe « plutôt » qui rectifie sa pensée, - beaucoup de points virgules - > pour lui dire qu’il faut qu’il se conforme aux codes libertins, alors qu’il s’en écarte. Elle lui suggère que le langage est impuissant, subjectif. Une lettre ne peut remplacer un geste, une émotion.

III Relation entre la lettre, le roman et la fiction

1. L’impuissance de la lettre à séduire

Nous allons enfin en troisième partie la relation entre la lettre, le roman et la fiction, avec tout d’abord l’impuissance de la lettre à séduire. En effet, le temps de l’écriture fausse l’expression des sentiments, comme le temps de l’envoi, de la lecture et de la réponse. La lettre élimine une réaction spontanée.

2. Une critique des illusions

D’autre part, on a une critique des illusions, avec l’artifice du roman épistolaire. Les lettres tentent de retranscrire une émotion,