Les origines de la normalisation comptable internationale
Compte Rendu : Les origines de la normalisation comptable internationale. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresqui ont abordé la normalisation par le biais de la rationalisation de la comptabilité et de la précision de son vocabulaire. Les américains, pour leur part, vers 1920, ont commencé à donner un statut scientifique à la comptabilité et aux études comptables, avec Ananias C. Littleton et William A. Paton qui ont développé les méthodes inductives et déductives et qui ont publié le premier ouvrage de normalisation d'envergure internationale, qui sera le premier d'une longue suite.
Key words: Education, Professional Environment, Formation, Methods of accounting research, Standardization, Accounting Profession, Accounting Theories.
1- Le rôle des comptables français: une approche rationnelle de la comptabilité par le biais de la théorie mathématique
Alors que Khalil Gibran était sur le point de partir aux EtatsUnis, Eugène Léautey et Adolphe Guilbault publiaient en 1889 La science des comptes mise à la portée de tous. Traité théorique et pratique de comptabilité domestique, commerciale, industrielle, financière et agricole. Cet ouvrage, écrit par deux hommes d'expérience fera date dans la littérature comptable francophone à laquelle il ouvre des horizons nouveaux. Ils ont tiré parti de leur association en écrivant un ouvrage qui avait l'ambition de créer un langage comptable précis, d'adosser ce langage à des principes raisonnables et à une théorie scientifique sérieuse et de créer une nomenclature de comptes associée à des modèles de bilans et de résultats rigoureusement formatés. Tous ces points, clairement exposés dans La science des comptes, ont été ultérieurement repris par les théoriciens comptables français qui ont souvent, jusqu'en 1973, privilégié les études relatives à la normalisation des comptabilités, garantie de la précision des nomenclatures, de rationalité et d'uniformité et donné au compte un rôle central de description des opérations économiques fondamentales. Eugène Léautey et Adolphe Guilbault furent des maîtres à penser qui firent école. On leur doit notamment, ensemble ou séparés, L'enseignement commercial et les écoles de commerce en France et dans le monde entier (1886), La science des comptes mise à la portée de tous, traité de comptabilité domestique, commerciale, industrielle, financière et agricole (1889), La science des comptes et la permanence de l’inventaire (1893), Principes généraux de comptabilité (1895), Cours de comptabilité et tenue des livres (1895), Traité des inventaires et des bilans (1897), Introduction
(1) René Delaporte a bien connu le Liban, qu’il a visité. Il s’est intéressé à son système éducative et à ses écoles.
THE CERTIFIED ACCOUNTANT – 3rd Quarter 2006 – Issue #27
1.1 - Le désir de rationaliser la science des comptes Sur la base de cette association, Léautey et Guilbault s’efforcèrent de construire une théorie des comptes en justifiant les procédés techniques d’enregistrement. Dans leurs livres, La science des comptes mise à la portée de tous (1889) et Principes généraux de comptabilité (1895), ils s’efforcent de trouver une base scientifique à la comptabilité en la rattachant à une science principale essayant de la rationaliser. Pour eux, la comptabilité est une branche des mathématiques. "Tout compte reposant sur une ou plusieurs opérations arithmétiques, il en découle que la comptabilité est une branche de la mathématique, c'est-à-dire de la science qui a pour objet l'étude rationnelle des grandeurs pouvant être dénombrées, mesurées évaluées… Sachant déjà par ce premier raisonnement que la comptabilité est une des branches des mathématiques nous en concluons qu'elle doit être rangée au nombre des sciences exactes". (Léautey et Guilbaut 1889, p. 14). Dans la plupart de leurs livres, ils exposent leurs idées sur l'expression mathématique des opérations économiques et de la classification naturelle et rationnelle qui en résulte (Léautey et Guilbault, 1889; 1895; 1897; 1898), mais avec une certaine légèreté. De très nombreux auteurs se sont vraiment inspirés des mathématiques à des degrés divers, et le qualificatif de rationnel semble mieux convenir que celui de mathématique aux travaux de Léautey et Guilbault. Ils sont prédécesseurs de nombreux auteurs de l'école française, tels que Robert Lefort (1926, 1927), Jean Dumarchey (1914), Gabriel Faure (1919) et René Delaporte (1) (1926, 1930, 1936).
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with Henri Benson, twenty years later. But it should not be forgotten that the French, about 1890, had already worked out very complete projects of standardization, with Eugene Léautey and Adolphe Guilbault who studied standardization by the means of the rationalization of the accounting and the precision of his vocabulary. American, for their part, about 1920, started to give a scientific statute to accountancy and the accounting studies, with Ananias C. Littleton and William A. Paton which developed the analytical and deductive methods and which published the first book about standardization of international scale, which will be the first of a long succession.
comptable à la Science Sociale (1897), Unification des bilans des sociétés par action (1904), Le rôle social de la comptabilité et des comptables (1904). Il ont rendu des services appréciables à l’enseignement commercial, en rédigeant de nombreux ouvrages conformes aux programmes officiels et en étudiant en détail les écoles commerciales françaises et étrangères et leur système d'enseignement. Ils sont les premiers à défendre l'idée d'une formation à trois niveaux comportant un brevet de teneur de livre, un brevet de comptable et un brevet d'expert comptable, l'idée d'une haute chambre d'experts organisant des chambres comptables régionales veillant aux intérêts matériels et moraux des professionnels, qui auraient une Revue comptable, permettant de diffuser des statistiques et des informations fondamentales et enfin d'associations professionnelles à l'image des instituts de Chartered Accountants. Plusieurs comptables français et belges, tels que Gabriel Faure (1919), Deschamps (1910), Gillis (1902), (Vlaemminck, 1956 p.170) ont suivi leurs traces. Adolphe Guilbault, constitue avec Léautey une association bien équilibrée, créative et professionnelle.
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Ces auteurs, promoteurs de théories rationnelles, ont réalisé des progrès scientifiques qui ont amélioré notre connaissance de la comptabilité, mais on ne peut pas les comparer avec R. Mattessich (1957, 1964), Y. Ijiri, (1967), J.K. Shank (1972), Z.S. Zannetos (1963), J. Bouinot (1972) et bien d'autres. Même si Léautey et Guilbault ont une approche limitée des mathématiques, leur technique comptable, elle est irréprochable. Le "système LéauteyGuilbault", c'est d'abord un système de définitions. Pour ce qui concerne le mécanisme des comptes, Léautey et Guilbault sont représentatifs du courant de la "théorie de la double personnalité". Depuis Mathieu de la Porte plusieurs auteurs, comme Coffy (1833), avaient insisté sur la nécessité d’établir une distinction entre l’entreprise et son propriétaire. La théorie de la double personnalité de Léautey et Guilbault suppose un dédoublement mental de la personnalité du négociant que l’on considère, d’une part, sous son aspect de capitaliste apporteur de fonds et, d’autre part, sous celui de gérant ou de commerçant. On peut donc admettre que le capitaliste a livré une somme au commerçant, qui l’en a crédité dans un compte Capital et qui s’en est débité dans un compte de valeur. Donc, suivant cette théorie, le capitaliste est représenté par le compte Capital et le commerçant par tous les comptes de valeurs matérielles". (Vlaemminck, 1956). Léautey et Guilbault expliquent que tous les comptes de valeurs matérielles pourraient s'appeler du nom du commerçant lui-même, lequel n'aurait pour toute comptabilité qu'un seul compte, le sien opposé à celui des tiers en relation d'affaires avec lui, ce qui nous renvoie à une conception archaïque de la comptabilité fondée sur la formule éculée disant que "Tout compte qui reçoit, Doit; tout compte qui donne, A". Cette s'est toujours heurtée, comme l'a souligné jadis J. Dumarchey, au fonctionnement du compte Pertes et Profits, et faire d'une entité une personne ne permet pas de donner une explication scientifique à la comptabilité. 1.2 - La création d'un nouveau langage comptable et de nouveaux instruments financiers Malgré la faiblesse des développements sur la théorie des comptes qui ramènent nos auteurs à des proportions plus humaines, ils utilisent cette théorie pour poser les fondements d'une comptabilité typiquement continentale, à base de nomenclature et de modèles d'états comptables. 4.1. Émergence d'une nomenclature et d'une classification Dans la deuxième partie de La science des comptes mise à la portée de tous ils rappellent qu'il y a deux grandes classes de comptes, "les comptes de l'action de l'homme sur la matière et les forces en vue de les approprier à ses besoins et de constituer la valeur d'échange
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