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La liberté

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Par   •  31 Janvier 2022  •  Compte rendu  •  1 341 Mots (6 Pages)  •  332 Vues

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La liberté

(©) E. Goldschmidt

Cours 2021-2022

(étudiée selon 3 perspectives : l’existence et la culture / la morale et la politique / la connaissance)

Introduction

En un sens, tout le monde sait – ou plus exactement croit savoir- ce qu’est la liberté. Je sais que je suis libre quand je peux me déplacer où il me plaît, quand je peux dire ce que je pense, quand je peux faire ce que je veux, et par opposition à d’être « contraint », « coincé », « enfermé » dans un état de domination, de dépendance. Suffisamment d’humains ont hélas rêvé d’une liberté qui leur était interdite, et sont morts en tentant de briser leurs chaines pour l’obtenir, pour ne pas douter du fait qu’elle est une valeur centrale de l’existence humaine. Elle semble même être une des premières conditions de notre humanité et également de notre bonheur.

On peut définir négativement (par opposition à) ou positivement (affirmation) la liberté : Négativement on la définit par l’absence ou la diminution des contraintes qui peuvent s’imposer à nous (« ne pas être esclave », « ne pas être enfermé »). C’est la liberté au sens d’un état relatif à notre nature mobile (l’animal sauvage tentera toujours de s’échapper, même si c’est pour son bien qu’on l’attrape) ou à notre condition sociale et politique (ne pas être la propriété d’un autre qui décide contre notre volonté de nos mouvements et notre existence ; pouvoir circuler et s’exprimer comme on le souhaite). Positivement, la liberté c’est la capacité de choisir ce que l’on veut, et de faire et de dire ce que l’on veut. Les philosophes Stoïciens considéraient ainsi que tout être doté de raison est fondamentalement libre dans  son esprit : même étant esclave ou prisonnier je suis libre de vouloir et de penser ce que je veux dans ma tête. La liberté de penser serait ainsi inaliénable.

Le philosophe français Luc Ferry (un contemporain né en 1951) dit que la vraie liberté n’est pas simplement « faire ce que l’on veut » quand on veut, qui est un peu une liberté facile et d’indifférence (quand j’ai plusieurs possibilités, je peux faire potentiellement ceci ou cela selon mon désir du moment, c’est un degré de liberté faible) mais réellement « vouloir ce que je fais » (réellement vouloir avec engagement moral ce que j’ai choisi de faire). Dans ce sens la vraie liberté se manifeste pour Ferry non pas quotidien (quand je choisis le fromage ou dessert au dessert sans vraiment avoir à faire un effort pour m’engager) mais dans des actes forts de l’existence, et parfois face à des dilemmes (orientation vers un métier qui me passionne, mariage, passer une ou plusieurs années comme acteur humanitaire, donneur d’organe, etc…).

Dans ce qui suit nous allons tenter de questionner de façon plus approfondie, par-delà les apparences, ce que l’on entend par liberté, en l’étudiant successivement à partir des 3 perspectives du programme de philosophie : l’existence/la morale ; la connaissance ; la morale/la politique.

  1. Le sentiment de liberté a une place importante dans notre existence

La liberté apparait d’abord dès la dès le plus jeune âge comme un sentiment lié à la spontanéité de notre mobilité (déplacement du corps) que nous partageons avec les autres êtres vivants – les animaux tendent toujours à fuir quand on essaye de les enfermer, et ce sentiment est inhérent de notre condition d’être vivants (à la limite même les plantes tendent à un certain degré de liberté quand elles croissent). Mais ce sentiment « sauvage » entre vite en conflit dans le contexte de la vie « domestiquée » dans la société à grande échelle qui a une tolérance limitée pour les « bohémiens », les nomades, les marginaux et qui impose la loi à tous.

Jean de La Fontaine l’exprime bien dans Le Loup et le Chien. Pour le chien de la fable, la liberté passe par la sécurité et le confort, elle est donc « calculée ». Pour le loup (idéalisé par La Fontaine), la liberté c’est la mobilité sans entrave. Deux conceptions de l’existence qui sont opposées, la dernière se fiant à l’instinct et aux sensations tient à rester sauvage, indomptable, la première à la raison en préférant le monde réfléchi et civilisé.

Question 1 : « Peut-on être heureux sans être libre ? »

[pic 1]

Question 2 : Le chien l’a probablement emporté sur le loup, et la raison sur le sentiment, mais à quel prix … ?

Pourtant, le renoncement au sentiment de liberté n’est pas aisé, et on éprouve souvent le besoin de s’opposer aux règles et aux lois qui nous sont imposées, comme le montre l’histoire de La femme de Barbe-Bleu de Charles Perrault, ou encore l’interdit de « regarder le plafond en classe» : notre nature animale reprend vite ses droits … nous nous opposons naturellement à toute restriction ou contrainte qui nous est imposée.

Question 3 : « Peut-on totalement renoncer à notre nature animale (sauvage) ? »

  1. L’homme, à la différence de l’animal est doté d’une capacité de réflexion qui en matière de liberté se manifeste comme un « libre-arbitre ». Il peut faire des choix délibérés sans suivre comme l’animal la voie des instincts :

« L’homme est un animal rationnel » disait Aristote, ce qui signifie que sans occulter notre nature de « vivants » dans le règne animal, nous avons en plus l’avantage de pouvoir disposer d’une puissance de l’esprit, la « raison » qui calcule et délibère (Logos en grec) de façon autonome. Mais à la différence sans doute des animaux le sentiment de liberté conduit à des réactions mentales différentes chez l’homme et chez l’animal. L’homme est doté d’une capacité d’imagination (pensée symbolique) et de réflexion (rationnelle) plus importante, peut faire des choix réfléchis et il envisage toutes les possibilités face à des situations. Cette faculté de faire des choix rationnellement est un atout de notre espèce, elle nous donne un degré de liberté en plus que celle de l’animal.

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