Liberté de la volonté
Dissertation : Liberté de la volonté. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Smour • 10 Décembre 2018 • Dissertation • 1 839 Mots (8 Pages) • 607 Vues
« La liberté de notre volonté se connait-elle sans preuve ? »
Au sens général, la liberté signifie de pouvoir faire ce que l'on veut. Spontanément, tout individu se sent libre dès lors qu'il peut accomplir tous ses désirs, toutes ses envies. La liberté renvoie alors au pouvoir que possède tout homme à n'obéir qu'à lui-même, qu'à sa propre volonté et d'agir en fonction de ses propres désirs, indépendamment de toutes contraintes. Tout homme se juge capable d'agir simplement en fonction de sa volonté. Celle-ci désignant généralement la liberté d'exercer un libre choix. Or, l'expérience de la vie prouve que l'homme est soumis à de nombreuses contraintes à la fois externes (contraintes sociales, politiques, physiques, .. ) et à la fois internes (contraintes d'habitudes, d'instinct, .. ). Ceci tend à se demander si ce sentiment de liberté n'est pas qu'une illusion. Alors, nous allons dans un premier temps nous demander si l'homme possède réellement une qualité qui est la liberté, puis, si celle-ci est absolue et sans entraves. Enfin, nous analyserons la thèse du déterminisme afin de contraster cette notion de liberté immédiate.
Tout d'abord, il nous faut partir que le sentiment commun et immédiat éprouvé par tout homme est de se sentir libre. L'idée de liberté absolue de l'homme émerge d'après Épictète (50 – 125) , un des représentants du stoïcisme à l'époque romaine impériale. Pour lui, l'homme demeure maître de ses représentations. Suite à l'étude de cette idée, l'élaboration du concept de liberté se ferait autour de deux notions : celle du choix, celle de la volonté. Premièrement, l'homme est libre car il a le pouvoir de choisir. Ce pouvoir est qualifié au Moyen-Âge de libre-arbitre. Descartes (1596 – 1650), philosophe français considéré comme l'un des fondateurs de la philosophie moderne, donne au libre-arbitre une définition de pouvoir des contraires, c'est-à-dire d'agir ou non, affirmer ou nier, poursuivre ou fuir (Méditations métaphysiques, René DESCARTES, 1641). L'individu est libre de produire ou non une action, on parle alors d'action contingente, signifiant une action où l'auteur a le choix concernant la finalité de l'action, la réaliser ou non. De ce fait, un étudiant est libre de suivre les conseils de lecture fournis par son professeur afin d'assimiler au mieux le cours enseigné, comme il est libre de ne pas suivre ce conseil. Deuxièmement, la liberté a une propriété de volonté. Être libre c'est pouvoir agir en fonction de sa volonté. Pour Descartes, la liberté de vouloir est une liberté intérieure que l'homme ressent spontanément. On s'intéresse alors à l'intériorité humaine. Pour les Stoïciens, l'homme peut être totalement libre, si il sait distinguer ce qui dépend de lui et ce qui n'en dépend pas, et ainsi se contenter seulement de ce qui dépend de lui, de son intériorité. La liberté de la volonté serait alors absolue. Personne ne peux contraindre l'homme a vouloir, c'est d'ailleurs ce que confirme Épictète dans les Entretiens : « Homme, tu possèdes par nature une volonté qui ne connait ni obstacles ni contraintes » (livre II, Chapitre 17). Il n'y a alors pas de liberté sans choix ni volonté, mais ceux-ci ne sont pas toujours en faveur du bien. L'homme a l'illusion d'être absolument libre sans penser que ses actions ne puissent avoir d'impact sur autrui. Cette illusion est alors une croyance résistant à la volonté. C'est un moyen de déformer la réalité et de développer notre liberté dans certaines conditions. L'illusion peut-être sous tendu par nos désirs. Il faut alors se demander si la liberté renvoie à une croyance illusoire ou à une réelle connaissance de soi-même. L'action doit être choisi délibérément. Il faut alors que l'acteur en soit conscient, qu'il ai une conscience de lui-même, étant ainsi autonome dans sa conduite. La conscience de soi permet le pouvoir de choisir en fonction des raisons qui le pousseront à agir ou non. L'individu va alors délibérer grâce à l'expérience qu'il possède et la connaissance qu'il a du monde. La décision d'action sera alors réfléchie, tranchée en fonction du pour et du contre. Donc,
d'après l'exemple donné précédemment, l'étudiant peut se référer à sa conscience pour choisir en fonction du bien, de ce qui est le mieux pour lui, c'est-à-dire de lire le livre, ou en fonction du mal, de ne pas le lire et n'avoir comme connaissance seulement le cours. Aussi, le libre-arbitre implique la notion d'éthique, de critères moraux. Faire le mal conduit à altérer sa liberté. La notion de liberté de l'homme ouvre ainsi la voie au concept de maitrise de soi chez l'individu. Par une vertu antique, la maîtrise de soi signifie que la raison doit gouverner les passions au sens large, c'est-à-dire les émotions, les sentiments, les désirs. La raison peut alors faire le tri dans nos passions. Pour ce faire, l'homme doit être doter de sagesse. Celle-ci représente dans le contexte cartésien, une parfaite connaissance de toutes les choses que l'homme peut savoir. Cependant, cet idéal étant difficile à atteindre, Descartes apporte une possibilité de l'atteindre avec ce qu'il nomme la morale par provision. Il s’agit d’un ensemble de règles de vie provisoires, destinées à organiser l’existence, en attendant la morale reposant sur la raison. Une morale par provision désigne quelque chose d’immédiatement utilisable. Cette compréhension peut conduire a une pleine maitrise de soi, de ses passions. Mais, la liberté de notre volonté peut également désigner la capacité de s'opposer à nos instincts. Selon Rousseau (1712 – 1778), c'est cette capacité qui distingue l'homme de l'animal, comme écrit dans son essai Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, en 1755 : « La nature commande à tout animal, et la bête obéit. L'homme éprouve la même impression, mais il se reconnaît libre d'acquiescer, ou de résister. » Alors, comment la volonté peut s'opposer à l'instinct immédiat et inné de l'homme ? Selon Kant (1724 – 1804), c'est grâce à la raison qui est pratique à elle-même. Celle-ci désigne la faculté à fixer des critères de vérité et d'erreur, de discerner le bien et le mal et de mettre en œuvre des moyens en vue d'une fin donnée. Elle permet la mise en œuvre des principes de l'homme. La raison prime sur notre volonté en invoquant une loi morale. Cependant, cette loi est critiquable dans le sens où l'homme s'oppose à ses instincts spontanés par simple raison. Dans le plupart des cas, l'homme s'oppose à son instinct qu'au nom d'un intérêt futur. Alors, l'étudiant décide de prendre en compte le conseil de son professeur et lit le livre. Il s'oppose alors à son instinct, à un intérêt
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