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Amtimondialisme cas

Dissertation : Amtimondialisme cas. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  17 Juin 2016  •  Dissertation  •  1 359 Mots (6 Pages)  •  1 205 Vues

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« Le XXIème a commencé à Seattle » affirme Edgard Morin en première page du quotidien Le Monde paru le 7 décembre 1999, à l’issu du sommet de l’Organisation Mondiale du Commerce du 30 novembre 1999, qui a été perturbé par des milliers de manifestants qui descendent dans les rues de Seattle pour manifester contre les négociations prévues pour la réunion. C’est la première grande représentation médiatisée de l’antimondialisation. Ce mouvement, né en Occident au tournant des années 1980-1990, est caractérisé par différentes idées toutes orientées autour de la dénonciation des effets néfastes d’une mondialisation néolibéraliste, dont le modèle profite à une minorité riche et puissante (grandes corporations, acteurs riches), au détriment du reste du monde. En réaction à cette contradiction, des groupes s’organisent et passent à l’action lors de confrontations médiatisées, certaines quelquefois très violentes. Petit à petit, l’antimondialisation se consolide et devient un phénomène internationalisé, une institution à part entière qui symbolise la voix de la rébellion contre les inégalités et les injustices engendrées par une politique d’intégration internationale de l’économie abusive. Comment en est-on arrivé à une telle envergure en l’espace de quelques années ? Autrement dit, quels ont été les différentes causes du développement des mouvements antimondialisation ? Un contexte socioéconomique particulier qui s’inscrit dans la thématique de la mondialisation et la montée en puissance du paradigme événementiel de la confrontation ont favorisé l’émergence puis la généralisation de l’identité de l’antimondialisation.

On ne peut expliquer la naissance de l’antimondialisation sans évoquer d’abord la mondialisation elle-même et son contexte social, politique et économique. En effet, c’est à partir des années 1980 que l’usage du terme mondialisation se développe, en premier lieu dans les domaines de la finance et de l’économie : la nouvelle entreprise inscrit sa pensée et ses projets de développement à l’échelle mondiale, se libérant ainsi du cadre national, étroit et rempli de contraintes. Dans un second temps, à partir des années 1990, la mondialisation profite d’une promotion médiatique accrue et commence à devenir l’objet du débat public dans les cercles des sciences sociales et humaines. La richesse des différents sens contenus dans le terme favorise l’accroissement rapide des écrits, débats et discussion, ce qui a pour conséquence de faire de la mondialisation une ressource abondante pour le discours social et la polémique.

Cette polémique se développe davantage à travers la critique des accords et traités des grandes institutions qui sont actrices de la mondialisation à un niveau international. En effet, des organismes tels que le Front Monétaire International (FMI), l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), la Banque Mondiale, ou encore l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sont critiquées pour leur rôle dans la mise en place d’un système de plus en plus orienté vers le capitalisme et le néolibéralisme, et qui donne des privilèges à des corporations et des multinationales, comme par exemple la liberté de traverser les frontières, d’exploiter les ressources naturelles et la main d’œuvre pour maximiser leur profit. A cela s’ajoutent les traités de libre-échange, dont l'Accord de Libre-échange Nord-Américain (ALÉNA) et L'Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) de 1994, L’Accord Multilatéral sur l’Investissement (AMI) entre 1995 et 1997, et d’autres traités qui favorisent un déséquilibre économique entre les pays riches et pauvres, en instaurant un libre-échange sans mesures pour la protection de l’environnement ou du bien-être des employés. Ainsi, la critique souligne une contradiction, celle d’une mondialisation qui contribue à l’exploitation des nations en voie de développement et à l’élargissement de l’écart entre le Nord et le Sud.

Par ailleurs, on peut trouver plusieurs ouvrages de critiques qui ont inspiré la progression du mouvement. Le livre No Logo, écrit par la journaliste Naomi Klein et paru en janvier 2000, critique les pratiques de production des multinationales et l’omniprésence dans la culture populaire d’un marketing à travers les marques. En Inde, le livre Biopiracy de l’environnementaliste Vandana Shiva paru en 1997 documente la conversion par les pays du Nord du capital naturel des peuples indigènes et des écorégions en capital intellectuel qui est ensuite approprié en tant que propriété exclusive. En France, le journal mensuel Le Monde Diplomatique soutient la cause de l’antimondialisation et publie en décembre 1997 un éditorial d’Ignacio Ramonet intitulé « Désarmer les marchés », à l’origine de l’Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l'Action Citoyenne (ATTAC), une association altermondialiste aujourd’hui présente dans 30 pays.

Ainsi, le contexte socioéconomique et politique de la mondialisation contribue à comprendre les origines de ce mouvement d’opposition. Cependant un événement particulier est emblématique de la dynamique de l’antimondialisation, c’est la mobilisation contre le sommet de l’OMC à Seattle en 1999.

La prise de conscience de l’antimondialisation se caractérise par son entrée sur la scène internationale par la voie de l’événement médiatisé, à travers des manifestations et des confrontations. Bien que des manifestations existent déjà au niveau national,

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