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Feminisme et droit international

Dissertation : Feminisme et droit international. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  17 Juillet 2017  •  Dissertation  •  3 004 Mots (13 Pages)  •  893 Vues

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QUELLE EST LA CONTRIBUTION SPECIFIQUE DES APPROCHES FEMINISTES DES RELATIONS INTERNATIONALES?

        À la fin des années 1980, à peu près au moment où a pris fin la guerre froide, l'articulation de théories du développement international a dévoilé l'importance de l'intégration des femmes à toutes les plateformes. Longtemps ignorés, le terme "féminisme" est apparu et s'est structuré autour une doctrine proposant d'entendre les droits humains aux femmes et d'améliorer le rôle des femmes dans la société. La signification de la notion du féminisme conteste en l'occurrence le sexisme, qu'on peut définir comme la domination d'un sexe sur un autre. Ainsi, la compréhension de cette doctrine révèle la nature biaisée et partielle des travaux bâtis sur les traits associés à la masculinité. La logique patriarcale qui sous-tend l'organisation des systèmes sociaux conduit en effet selon les théories féministes à la répartition inégale des pouvoirs en faveur des hommes dans l'économie ou dans le champ politique. En conséquence, la hiérarchisation est non seulement liée aux classes sociales mais également au genre.

        D'ailleurs, il existe de nombreux courants au sein de la théorie féministe, donnant des explications distinctes pour comprendre la subordination des femmes. Ce sont les courants libéral, marxiste, socialiste, postcolonialiste et postmoderniste. Quoiqu’il en soit, les féministes en relation internationale ont, par définition, un projet politique commun: celui de construire un monde meilleur pour les femmes. Donc même si elles s’affrontent quant à la démarche à adopter, elles s’accordent sur la nécessité de démanteler les hiérarchies actuelles et de diminuer les inégalités de genre. En effet, les perspectives féministes ont permis une évolution à l'intérieur du domaine des relations internationales, mais quelle est la contribution spécifique des approches féministes des relations internationales?  Bien entendu, l’objectif de cette présentation n’est pas seulement de dresser un panorama des différentes écoles du féminisme en relation internationale, mais également de dégager les principaux apports et remises en question dans la discipline, en portant une attention toute particulière au problème de genre, de la guerre et sur le fonctionnement de l’économie globale.


LES FÉMINISTES ET L’IDENTITÉ DU GENRE

        Dans la diction courante, l'identité du genre signifie l'ensemble de traits commun caractérisé par le sexe biologique des individus. Les féministes entendent toutefois par "genre" une catégorie analytique comme la race, la classe ou encore l’ethnicité, et dont la signification est socialement construite. Adopter le genre comme catégorie analytique désigne se focaliser sur la construction sociale et culturelle de la différence sexuelle. Lorsqu'il est question de traits socialement construits comme la puissance, l'autonomie, la rationalité et la sphère publique, ils sont associés à la masculinité ou à ce que signifie le fait d'être un "vrai homme". Les traits opposés, comme la faiblesse, la dépendance ou les liens avec autrui, l'émotivité et la sphère privée, sont associés à la féminité. (Baylis, 2012, p. 273) Reflétant un monde bâti sur l'élite masculine, l'avis de certaines féministes dévoile la dure réalité que les femmes doivent employer des traits masculins pour pouvoir percer dans la politique internationale. À première vue, les sujet abordés en relations internationales conventionnelles se focalisent sur le "high politics" telle que la diplomatie, la guerre et la gouvernance, enchâssée dans des structures de domination et d'exploitation, donc moins de 10% des femmes occupent un poste dans la haute direction. De ce fait, la place des femmes au sein de structures et de dynamique globales s'appuie sur la question de l'identité de genre, dessinant un monde au reflet d'une masculinité hégémonique selon la féministe réaliste Ann Tickner. Des présomptions contraires à l'égard du sens du travail des hommes et celui des femmes se construisent par le fait que les femmes occupent des emplois peu récompensés et assument souvent des responsabilités sociales et familiales non rémunérées. En outre, les femmes sont et continuent d'être victimes de vieux stéréotypes qui les désavantage économiquement par rapport aux hommes et les rend invisible en politique globale. Pour les féministes qui s'intéressent aux relations internationales, de nombreuses perspectives théoriques font appel au genre en tant que catégorie d'analyse.  

        - LE FÉMINISME LIBÉRALE

        En premier lieu, les féministes libérales considèrent les hommes et les femmes comme égaux. Ils critiquent l'exclusion des femmes des postes de pouvoir dans les relations internationales, mais ne croient pas que les femmes changent fondamentalement la nature du système international. D'une part, les féministes libérales croient que lorsque les femmes sont autorisées à participer aux relations internationales, elles résolvent des problèmes sur la base de l'autonomie de la souveraineté, du territoire et de la force militaire aussi bien que les hommes. D'autre part, elles croient que l'égalité par l'élimination des obstacles juridiques accroitrait les capacités nationales, en donnant à l'État un meilleur groupe général de diplomates, de généraux, de soldats et de politiciens. Cela dit, plusieurs féministes en relations internationales sont en désaccord avec le féminisme libéral. Les féministes postlibérales soutiennent spécialement qu'il faut approfondir l'analyse des inégalités structurelles de genre afin de comprendre la subordination des femmes. Celles-ci s'inspirent de divers courants des relations internationales telles que le marxisme, le constructivisme et le postmodernisme.

        - LA THÉORIE CRITIQUE FÉMINISTE

        Un autre aspect du féminisme est la théorie critique féministe qui découle du marxisme. Pour le féminisme marxiste, la cause de l'inégalité des femmes se trouve dans le système capitaliste. Le système capitaliste mondial et le système de pouvoir patriarcal entraînent un désavantage systématique aux femmes par rapport aux hommes. Les relations hiérarchiques de classe sont considérées comme la source du pouvoir coercitif. Les tenants de cette théorie examinent en quoi les idées que les structures matérielles principalement économiques, déterminent la vie des individus. Dans son ouvrage Feminism and International Relations (2014), Sandra Whitworth révèle de quelle manière les organisations internationales, au fil du temps, ont restructurés l'identité du genre.

        - LE CONSTRUCTIVISME FÉMINISTE

        Troisièmement, le constructivisme féministe est une théorie des relations internationales qui s'appuie sur la théorie du constructivisme. Le constructivisme féministe se concentre sur l'étude de la façon dont les idées sur l'identité sur le genre influencent la politique mondiale. Bien qu'il existe des similitudes, les constructivistes féministes considèrent les relations de pouvoir différemment des constructivistes traditionnels. Le pouvoir et le genre sont considérés comme des «éléments intégrés dans les processus de construction», où, comme les traditionalistes croient pouvoir être externes. (Locher & Prügl, 2001, p. 111) Pour justifier, le travail à domicile ne serait pas un vrai travail, étant donné qu'il est situé dans la sphère privée du foyer, plutôt que dans le milieu public rémunéré. Ainsi, les faibles salaires et les mauvaises conditions de travail dépendent de l'identité de genre.

        - LE POSTSTRUCTURALISME FÉMINISTE

        La langue codifie la façon dont nous voyons les limites et le potentiel des hommes et des femmes à travers des oppositions binaires qui tendent à renforcer un ordre patriarcal. En effet, les tenants de cette doctrine priorisent les liens entre le savoir et le pouvoir. Elles démontrent que les hommes sont généralement perçus comme les possesseurs du savoir et que les sujets du savoir sont souvent bâtis sur la vie des hommes dans le milieu public. À l'opposé, les femmes ne sont fréquemment pas considérées comme des détentrices ou des sujets de savoir.  Donc, en ce qui concerne la politique fondée sur l'identité du genre, elle reflète sur la façon dont on envisage la politique mondiale.

        - LE FÉMINISME POSTCOLONIALISTE

        En effet, les tenants du postcolonialisme critiquent les féministes occidentales qui basent le savoir féministe sur la vie des Occidentales, parce qu'il a été construit à partir de la vie des hommes. D'ailleurs, les féministes postcolonialistes vont à l'encontre des idéologies occidentales qui dévisagent les femmes dans les pays en développement comme des individus pauvres, peu scolarisés et passifs. Elles affirment que les rapports de domination persistent et de subordination qu'a instauré l'impérialisme doivent être analyser en fonction de leur ethnicité, de leur statut social et de leur situation géographique et doivent être considérées comme des agents.

        Au-delà des divergences d'objectifs et de méthodes entre les différentes approches féministes, il est avancé que les expériences des femmes sont systématiquement différentes de celles des hommes et que toutes les relations sociales sont genrées. Pour les féministes qui s'intéressent aux relations internationales, la perspective de genre met en relief les diverses questions concernant le rôle subordonné que les dames réinterprètent en politique globale. Toujours dans cette même perspective, la section suivante présente deux thématiques importante en politique globale: la sécurité et la globalisation économique.

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