Ma situation relationnelle de communication
Dissertation : Ma situation relationnelle de communication. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Coraline Roussillon • 25 Janvier 2016 • Dissertation • 2 087 Mots (9 Pages) • 10 665 Vues
Coraline Roussillon
Groupe de Référence Sylvie S
Ma situation relationnelle de communication
Introduire, Décrire, Analyser et Conclure
Introduction :
La situation relationnelle de communication que j'ai décidée de vous présenter se déroulent dans un Institut Médicaux Educatif (IME) ou j'ai effectué un stage de 4 semaines en Décembre 2015 durant ma formation d’auxiliaire de puériculture. L’institut est ouvert du lundi 9h00 au vendredi 16h30 (fermeture le week-end). Les enfants accueillis ont un handicap mental profond/ sévère ou une déficience intellectuelle. L’institut accueille 45 enfants de 7 ans à 24 ans qui sont répartis en 4 groupes IMP (7-12ans), Groupe1, Groupe2 (selon leur niveau d’autonomie) et le Groupe 3 (ayant des troubles du comportement plus important). L’équipe pluridisciplinaire est composé d’éducateur Spécialisé, d’AMP et de moniteur éducateur travaillant en collaboration avec une orthophoniste, une psychomotricienne, kinésithérapeute, assistante sociale, infirmière, d’une psychologue et d’un enseignant.
Pour des raisons d’anonymat, nous appellerons l'enfant avec qui j'ai partagé ce moment Sehann, c’est un enfant de 11 ans. Séhann fait peur à ses camarades qui s’éloignent quand il le voit arrivé. En effet il est grand, de corpulence imposante, plutôt impressionnant physiquement. Son visage est plein d’expression, il passe des rires aux larmes sans raison apparentes. Sehann parle peu, il est capable de répondre à un ordre simple par oui ou non et sinon ne s’exprime que par des sons et des cris. Il communique beaucoup par des gestes de pincements violent ou pousse avec beaucoup de force. Il porte un corser jours et nuits et ne l’enlève que pour les activités sport et piscine. Il aime être dehors, joue avec les tracteurs à pédale et passe des heures à regarder les engins du chantier à côté de l’IME, toujours seul. Il aime empiler des choses au carré avec logique, un jour il a empilé les lits et les bureaux dans un coin de sa chambre à l’institut. Son handicap serait lié à un manque d'oxygène au moment de l'accouchement. D’après son mèdecin, dans le temps Séhann ne sera plus capable de marcher et sera certainement en fauteuil. Son corser ne suffit plus à le muscler et son surpoids devient problématique à sa bonne santé.
Il est présent tous les jours à l’IME et y dors deux nuits par semaine. Le reste du temps, il vit avec sa petite sœur de 4 ans et ses parents qui sont agriculteur. Sa maman culpabilise beaucoup par rapport au handicap de son fils et ne se rend pas compte de son réel état. Il est très souvent violent avec elle et à peur qu’il s’en prenne un jour à sa petite sœur. Séhann fait partie du groupe IMP, il reste souvent tout seul et fait peur a quelque uns de ces petits camarades, notamment aux deux garçons qui partage sa chambre. Nous sommes le 24 Novembre 2015, il est 15h00, nous sommes, l’éducatrice EMILIE et moi avec un groupe de cinq enfants, dans une pièce de l'IME ou les enfants ont l'habitude de venir jouer. Le long du mur face à la porte, devant deux grandes fenêtres, il y a un canapé ou est installé Maxime 11 ans, et une petite table ou est installé Chakib 7 ans en train de faire faire de la pâte à modeler. A droite de la pièce, il y une cuisinière en bois et des caisses remplis de dinette ou Anthéa 13 ans et Bryanna 12 ans sont en train de jouer à habiller des poupées. A gauche de la pièce il y a un meuble, qui ferme à clé, avec à l'intérieur des jeux de société. Et au centre de la pièce il y a une grande table, c'est ici ou je suis assise, à côté de Sehann. Emilie, met sur la table, pour Séhann, 4 puzzles de 4-6-8 et 10 pièces. Il les reconstruit les uns après les autres avec aisance et rapidité. Au bout de quelques minutes l'éducatrice, Emilie, va s'installer sur le canapé avec Maxime pour lui lire une histoire.
Description :
Je me retrouve seule à table avec Séhann qui d’un coup se met à s’agiter, il bouge, fait de grands gestes et pousse les pièces du puzzle. Mon cœur s'accélère, ma bouche se sèche puis Emile dis "Peux-tu choisir un autre jeu dans le meuble derrière pour Séhann ». Je dis à haute voix "je range les puzzles, on va jouer à autres chose". Dans le placard je choisi un jeu de perles à enfiler en bois. Je le propose à Sehann en ouvrant la boite devant lui et en sortant les perles. Je lui montre ensuite comment les enfiler sur le fil épais. Puis lui tend le fil et dis "A toi Sehann, prend une perle et enfile-la". Le petit garçon s'exécute et y arrive avec grande habileté. A chaque perle enfilé je dis "oui, bravo" et Séhann émet un son sur le même ton que moi à chaque perle enfilée. Quand la dernière perle est enfilée, j'applaudi et Séhann se met à rire aux éclats, ce qui me fis beaucoup rire à mon tour. Anthéa et Bryanna nous rejoigne au bout de quelques minutes autour de la table et rient-elles aussi suivi de Chakib qui de sa table nous regarde et rit. Emilie et maxime nous observe de leur canapé sans bouger Ensuite, la porte s'ouvre, je tourne la tête, une éducatrice entre, la porte reste ouverte, tous les regards sont tournés vers elle, les rirent s'arrêtent. Je sens Séhann m’attraper le bras et me serrer fort, son visage est figé, son regard noir Doucement je pose ma main sur la sienne et dis "Séhann tu me fais mal" je sens sa main desserrer mon bras, puis tout de suite le resserrer. Je lui dis "non Séhann, je t'ai dit que tu me faisais mal » en lui attrapant la main pour lui faire lâcher mon bras. Il pousse un cri et me pince la main, le visage figé et le regard toujours aussi noir. Je lui dis tout doucement « aller recommence à enfiler des perles". Séhann cri "non" très clairement, puis pousse le jeu de perle, se lève en bousculant la table, et sort par la porte.
Analyse de la situation :
Je vais maintenant analyser cette situation relationnelle de communication entre Sehann et moi. Je vais pour cela, dans un premier temps, parler de mes émotions et états d’esprit à ce moment et dans un second temps parler des émotions de Sehann.
L'IME est un endroit où je n'avais pas envie d'aller en stage, les aprioris, la peur,le handicap mental, j'appréhendais ce public particulier, inconnu, ayant des réactions imprévisibles et violents. Je ne connaissais pas mes limites face à ces comportements, je pensais être en difficultés face à la violence, incapable de savoir communiquer avec eux et déstabilisé face à leur contact physique. Puis je m'aperçois et m'étonne assez vite, de mon aisance à être en leurs présence du moins en présence de certain. Je redoute le contact avec trois enfants du groupe IMP : Elyot, Katia et Séhann. Ce sont 3 enfants avec des comportements plus difficile, violent et qui communique très peu verbalement. J’ai du coup, durant la première semaine, observé ces trois enfants en me tenant " à l'écart" pour les apprivoiser progressivement.
Au moment où je suis assise à côté de Séhann à la table, je l'observe faire des puzzles en présence, je suis pas tranquille mais rassurer de n'être pas seule avec lui. Ne sachant que peu de chose sur la handicape et encore plus sur Séhann que j'ai observé de loin du fait de mon appréhension je reste vraiment stupéfaite et me rend vraiment compte de ses capacités. Séhann donne l’impression d’être une « grosse brute » et là je le découvre sous une nouvelle facette, minutieux, doux le visage détendu. Quand Emilie se retire plus loin à côté de Maxime, et que je me retrouve seule face a Séhann à devoir lui proposer un jeu, je suis en panique, à l’intérieur, mais fais bonne mine à l’extérieur pour ne pas faire ressentir a Séhann ma peur. Quand je dis à haute voix ce que je fais "je range les puzzles, on va jouer à autres chose", que je lui explique comment enfiler les perles, cela me rassure, disons que je meuble pour cacher mon malaise. Sur le moment je ne suis pas certaine de sa compréhension ou du sens qu’il pouvait donner à mes mots. Puis Séhann se met en action, il enfile les perles puis répète ce que je dis puis rit. Peu à peu il entre dans un jeu avec moi, et là ça y es, je crois on communique. Je le félicite et l’encourage avec mes applaudissements et mes bravos. Là je me sens plus à l'aise et ose de plus en plus le regarder et me laisse aller à rire avec lui. Le fait que les autres enfants soient venus nous rejoindre ma également détendu. L'éducatrice qui durant ce temps-là n'a pas bougé mais a observé ce moment sans intervenir ma fit penser que la situation été paisible. Jusqu'au moment où, l’éducatrice Audrey entre dans la pièce. Les rirent se taisent et Séhann qui me se met à être « violent » retend la situation. Mais contrairement au première minutes, je suis plus sereine face à Sehann. Ma réaction n’est pas brusque, je ne ressens pas la peur face à cette petite violence envers moi et donc lui demande tranquillement et doucement de me lâcher. Quand je lui dis qu’il me fait mal, à ce moment-là je ne sais pas vraiment si cela a du sens pour lui. J’ai simplement pu remarquer par la suite que quand Séhann pincé ou tapé quelqu’un cela avait l’air de provoquer quelque chose en lui, comme un plaisir de faire réagir l’autre. Sur le moment j’ai envie de croire qu’il comprend et recommence sans doute parce qu'il est déstabilisé et mécontent du tournant de notre jeu. Quand il me dit "non" au moment où je lui propose de recommencer à enfiler les perles et qu'il quitte la pièce j'ai le sentiment d'un échec.
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