Droit Public
Mémoires Gratuits : Droit Public. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresLa structure régionale constitue le cadre approprié à toute politique de
développement économique et social. Par sa superficie, par les moyens humains et
financiers dont elle peut être dotée, la région peut enclencher un processus de
développement à la fois de son environnement immédiat et participer aussi au
développement national.
La lettre royale sur la gestion déconcentrée de l’investissement a donné un coup
de pousse au rôle que doivent jouer les régions dans la promotion et le sponsoring de
l’investissement. La création des centres régionaux d’investissement est venue
comme réponse à deux impératifs majeurs à savoir : la simplification des formalités
liées à l’investissement et le rapprochement de l’administration des citoyens.
Pourquoi la région1 ?
Au regard de la structure territoriale nationale, on constate que le Maroc est un
Etat unitaire dans lequel le pouvoir central est omniprésent dans la gestion des
affaires de la nation. Mais, ce même Etat unitaire ne peut à lui seul gérer de manière
efficace toutes les affaires de l’Etat à partir d’un centre unique sans être confronté
aux problèmes de la lourdeur, de l’inefficacité et de l’inopportunité que peut
occasionner un système totalement centralisé.
C’est pour cette raison que le Maroc, à l’instar de tous les autres pays
unitaires, tolère l’existence à son enceinte d’entités secondaires ayant la personnalité
morale et l’autonomie financière : ce sont les collectivités locales.2
1 Le Maroc est divisé en 16 régions qui sont :
• La région de Oued-Eddahab-Lagouira : 2 provinces;
• La région de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra : 2 provinces;
• La région de Guelmim-Es-Smara-: 5 provinces;
• La région de Souss-Massa-Draa : 5 provinces et 2 préfectures;
• La région du Gharb-Chrarda-Béni Hssen : 2 provinces;
• La région de Chaouia-Ouardigha : 3 provinces;
• La région de Marrakech-Tensift-Al Haouz : 4 provinces;
• La région de l'Oriental : 5 provinces et 1 préfecture;
• La région du Grand Casablanca : 9 préfectures;
• La région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer : 1 province et 4 préfectures
• La région de Doukkala-Abda : 2 provinces;
• La région de Tadla-Azilal : 2 provinces;
• La région de Meknès-Tafilalet : 4 provinces et 2 préfectures;
• La région de Fès-Boulmène : 2 provinces et 3 préfectures;
• La Région de Taza-Al Hoceima-Taounate : 3 Provinces
• La région de Tanger-Tétouan : 3 provinces et 2 préfectures.
2 Selon l’article 96 de la constitution : Les collectivités locales sont les régions, les préfectures et provinces et les
communes.
2
La révision constitutionnelle de 1992 transforme la région en collectivité
territoriale afin de lui permettre de prendre en charge les intérêts de la population
régionale grâce à une autonomie de gestion administrative et financière et des
institutions issues du suffrage au même titre que la commune ou la province3
Cette nouvelle collectivité territoriale intervient à un moment de parachèvement
de la modernisation de l’Etat et de la confirmation d’une gestion décentralisée
entreprise depuis 1976. Sa finalité découle de la nécessité d’assurer un
développement économique et social, harmonieux et intégré à l’ensemble du
territoire national.
En effet, la gestion centralisée du territoire national durant les décennies
antérieures a engendré un développement économique et social déséquilibré
permettant ainsi de parler, sans risque d’exagération, de "Casablanca et le désert
marocain".
Sur le plan institutionnel, le Maroc a opté pour une politique territoriale
diversifiée donnant naissance par touches successives à un édifice à trois étages :
niveau communal, provincial et régional.
C’est l’instance communale qui, politiquement, juridiquement et même
financièrement, porte l’ensemble de l’édifice. Il en est le support fondamental
puisque c’est à ce niveau que le processus électoral et participatif est organisé pour
servir ensuite de plate forme de base pour le fonctionnement des deux autres
catégories de collectivités locales.
Pour le niveau provincial, dés le départ, il a été placé sous le contrôle de l’Etat
si bien qu’il est difficile vraiment, dans le cas de la province, de parler d’une
véritable décentralisation.
Trois arguments permettent d’étayer ce constat : la légitimité populaire des
conseils provinciaux est quasiment inexistante, leurs attributions demeurent dans
l’ensemble symboliques et leur autonomie budgétaire, comparativement aux conseils
communaux, est pratiquement nulle.
En fait, l’Etat a délibérément choisi de faire du cadre provincial ou/et
préfectoral à la fois un relais d’action de l’administration centrale, un moyen de
suivi et de contrôle de l’exercice des libertés communales et surtout un centre de
3 Art. 100 de la constitution
3
pouvoir territorial assurant les fonctions de surveillance politique et d’encadrement
social.
La notion de région est intimement liée à celle de développement économique et
social; les conseils régionaux ont naturellement pour préoccupation centrale la
contribution à l’aménagement du territoire national, la promotion des
investissements, le soutien à la création des activités et des emplois à même
d’imprimer à leur propre espace une dynamique durable de développement et enfin
l’appui aux autres collectivités locales afin de les aider à faire face aux exigences de
l’équipement de leur territoire.
L’Etat central révèle aujourd’hui une incapacité objective à apporter des
solutions durables à des problèmes aussi importants que l’emploi, l’habitat, la santé,
l’éducation, l’action socioculturelle et l’environnement ; ce qui lève la région et le
développement régional au rang de cadre spatial et institutionnel le plus approprié à
l’élaboration, l’organisation et la gestion des nouvelles politiques publiques.
L’intérêt porté à la région, dans le cadre de cette thèse professionnelle découle en
effet, de sa disposition à être un cadre de développement et de promotion du
territoire national
Cette thèse professionnelle s’intitulera : la région et l’investissement au
Maroc : Pour une stratégie de développement régional. Elle aura pour
problématique centrale de s’interroger sur la contribution que peuvent apporter les
centres régionaux d’investissement à la dynamisation du développement et
l’atténuation
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