Femme Noire
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- Apporte une lumière spirituelle
La femme est source de vie, associée à l’au-delà et à l’ici-bas. Jeux de correspondances horizontales et verticales. La femme est condition de toute vie.
c) Le poète chante sa beauté
La couleur noire symbolise la vie « Vétue de ta couleur qui est vie ».
Beauté de la femme nue sans artifice : « ta forme qui est beauté ».
La beauté habille la femme « Vétue ».
La beauté de la femme devient sculpturale :
- Tamtam (femme, tension, grandeur)
- Reprise de « femme nue, femme noire »
- Grâce (métaphore de la « gazelle » : légère, musclée, aérienne, renforcé par : « gazelle ; céleste ; perle »)
- Evoque l’envol car il y a une gradation (matériel, terrestre, astral)
Presque tous les sens sont sollicités pour ressentir la beauté de la femme noire : vue, goût « sombres extases du vin noir », toucher « caresses ferventes du Vent d'Est », ouïe « tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur / Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée ».
II- Sensualité et mysticisme
a) Nudité et mystère
Même nue, la femme est chargée de mystères. « Femme obscure » : double sens : femme noire et femme mystérieuse.
Assonances en [U] = profondeur, respect et admiration. Obscurité sensuelle car surprises laisse libre cours aux fantasmes. La femme noire = chants d’ombre. Chez Senghor, l’évocation de la femme revient au clair obscur.
La femme noire est à la fois obscurité et lumière. Jeux de lumière : « A l'ombre [...] s'éclaire »..., champs lexicaux de l'ombre et de la lumière dans tout le poème soulignant la complexité de la femme.
b) Amour et élévation spirituelle
L’image biblique : « Terre promise » Moïse découvre la terre promise. Milieu aride pourtant plein de promesses. La femme donne apaisement et sérénité. La femme est un sujet maternel et de séduction. Elle protège l’enfant qui deviendra un homme ou une femme. Le cycle naturel est présent.
L’élévation : extase du aux rapports amoureux. Le désir et divinisé. Le couple est une métaphore de la savane allié aux « horizons purs ». Spiritualité dans les attaches « célestes des gazelles ». Par choix des mots, l’amour relève de la grâce, la force, la retenue, la fusion. Les métaphores astrales, mystiques ont un rendu émotionnel.
Pour Senghor, la construction de l’homme et de la femme et la représentation du monde ont tout leur sens. De plus l’univers et l’homme africain ne font qu’un. Dès la naissance, puis jours après jours, il n’y a pas de limites entre le monde d’ici et au-delà. Donc pas de limites entre le rêve et la réalité. Les espaces ne sont pas cloisonnés.
III- Femmes et terres africaines
a) Le poème dépasse le lyrisme personnel
Comme dans « A une passante » de Baudelaire, la femme est la féminité. Toutes les femmes noires représentées n’ont pas d’articles définis, indéfinis et pas de possessifs. C’est donc une généralisation. Une construction simple de l’éloge faite à la femme. Pas de « Ô » car prière fervente, poésie incantatoire. La femme noire est l’Afrique : « nue ; belle ; obscure, mystérieuse ». Registre de langue saint, car être au plus près possible de la nature renforce l’éloge.
b) Paysage et rythmes magnifiés
La couleur jaune du soleil renforce la chaleur. Les savanes ont une végétation pauvre. La « gazelle » et l’« aigle » représentent la beauté terrestre et aérienne : la vie.
Cette poésie évoque des sonorités africaines :
- Tamtam « Tamtam sculpté, tamtam tendu » : allitération en [T] rappelant le son du tamtam
- Charme de la voix grave de contre-alto
- Rythme binaire
Les objets du quotidien et des cérémonies
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