Les Transformations De La Société Française Depuis 1945

aris des 27,28, 29 juillet 1830 (le roi Charles X est remplacé par le roi Louis-Philippe). Une de ces journées est célébrée par le peintre romantique Eugène Delacroix. L’expression de « révolution invisible » (sous-titre de l’ouvrage) est empruntée au grand historien romantique Jules Michelet (1798-1874)].

c) Les documents 3 et 4 sont extraits de deux manuels scolaires récents. Le document 3 montre l’évolution du paysage d’un quartier de Besançon à trois dates différentes. Ce document qui montre des « grands ensembles » est étroitement lié au document 1. Le document 4 traite du sujet à travers « la publicité » choisie comme « source de l’histoire ». Ce choix répond parfaitement aux attentes institutionnelles qui encouragent le professeur à étudier « les rapports entre publicité et histoire » (Cf. documents d’application des programmes). Ce document traite de l’habitat individuel pavillonnaire comparé aux « grands immeubles » ; de l’équipement ménager ; des vacances liées au développement des congés payés ; de l’essor et de la « généralisation » de l’automobile. On laissera de côté l’affiche des années 20 qui sort du cadre chronologique du sujet qui traite essentiellement de la période des Trente Glorieuses.

2° Problématique.

A partir de l’exemple (ou de l’étude de cas) de Douelle-en Quercy est soulevée la question des changements profonds de toute nature que ce pays a connus depuis la fin de la seconde guerre mondiale : peut-on parler de « révolution (invisible) » comme le dit Jean Fourastié dans le sous-titre de son célébrissime ouvrage ? Est-il vrai qu’ « une génération » (environ 25 ans) a vécu une « radicale ouverture à la modernité » selon les mots de conclusion de Dominique Borne ?

3° Synthèse

Notre exposé se déploiera donc selon deux axes :

1° à l’échelle locale, l’exemple de Douelle-en-Quercy ;

2° à l’échelle nationale, l’analyse « impressionniste » de D. Borne.

Dans les deux cas, la période chronologique considérée correspond à l’époque des Trente Glorieuses, une période de forte croissance économique.

A / l’exemple de Douelle-en-Quercy : les mutations à l’échelle locale.

Pour faire bref et concis, la comparaison entre Madère et Cessac montre :

a) Le déclin du secteur primaire. De moins en moins d’agriculteurs mais une productivité agricole accrue grâce à la mécanisation, aux engrais chimiques, etc.

b) La spectaculaire tertiarisation de la société villageoise même si l’auteur ne nous dit pas quels sont les services dans lesquels travaillent cette fraction de la population active.

c) L’élévation du niveau de vie dont témoigne l’équipement des maisons et que l’on peut mettre en relation avec les données contenues dans le document 4.

d) L’essor de l’automobile et des déplacements proches et lointains dont on peut raisonnablement penser qu’ils sont liés au développement des congés payés.

On peut aussi mettre en tableau les données du texte mais dans le cadre du concours et du temps imparti, il est préférable de se limiter à quelques rubriques (on pourrait d’ailleurs utiliser quelques unes de ces données pour faire le même travail avec des élèves de cycle 3).

| |Douelle-en-Quercy |

| |Madère (1946) |Cessac (1975) |

|Population totale |534 |670 |

|Population active dont : |Madère (1946) |Cessac (1975) |

|Agriculture |208 |53 |

|Artisanat |27 |25 |

|Tertiaire |32 |102 |

|Taux d’activité |109 |48 |

|(nombre d’actifs pour 100 actifs) | | |

|Nombre d’exploitations agricoles |92 |39 |

|Superficie moyenne |env. 5 hect. |env. 14 hect. |

|Engrais chimique |faible utilisation | forte utilisation |

|Tracteurs |2 |(nombreux) |

|Mécanisation |faible |forte |

|Productivité agricole |faible |forte |

|Niveau de vie, équipement |Madère (1946) |Cessac (1975) |

|Confort |faible |« moderne », élevé |

|Téléphone |5 |110 |

|Automobiles |5 |280 |

|Mobilité professionnelle |faible |forte |

|Ouverture sur le reste de la France et l’étranger |faible |forte |

En conclusion, les changements intervenus touchent aussi bien l’économie que la société : ils sont profonds (le mot « révolution » est adéquat) ; ont-ils pour autant été « invisibles » ? Il est difficile de répondre à cette question. Mais il est probable que les habitants n’ont pris la mesure de leur ampleur qu’avec le recul du temps et donc dans ce cas on peut parler de « révolution invisible ».

*Transition : peut-on généraliser cet exemple, ce cas ? Est-il représentatif des changements que la France a connus entre ces deux dates ? Les réponses se trouvent dans la partie suivante.

B / l’exemple de la France : les mutations à l’échelle nationale.

En deux paragraphes accompagnés d’une brève conclusion, D. Borne dresse - dans « un catalogue à la Prévert » - les changements intervenus en France depuis 1946. Le texte étant de fait un peu désordonné, il convient de regrouper les thèmes abordés par cet historien. Mais il est important de relever que le titre fait référence au « décor » autrement dit au « paysage » que l’auteur donne à voir, fugitivement, à travers la « description » qu’il fait des transformations. Le cadre de vie, on dirait aujourd’hui l’environnement, a profondément changé.

*1er thème (lignes 1-13) : les transformations de l’espace rural « dévoré » par la ville tentaculaire (c’est la métaphore de la pieuvre). On relèvera que cela renvoie implicitement aux notions de périurbanisation et rurbanisation (Cf. dossier de géographie sur les paysages français). Cette « description » confirme globalement le propos de Jean Fourastié même si l’allusion au « village » (l. 11-13) concerne surtout le « rural profond », situé à l’écart des villes (le rural de la « diagonale du vide » ?) : « confort domestique », « machine omniprésente », « paysans… moins nombreux », « intégration de l’agriculture à l’économie marchande ». Le document 4 illustre parfaitement les transformations des modes de vie : la généralisation du frigidaire et de la télévision.

*2ème thème (dispersé, lignes 1-2 et lignes 14 à 31) : l’urbanisation de la France, nouveau « décor » de notre pays. L’auteur - dès les premières lignes - souligne cette croissance urbaine selon une métaphore qui a fait florès. Il souligne : la situation périphérique des « grandes surfaces » à la périphérie (ex. Plan-de-Campagne) ou aux entrées de villes (ex. Les Milles) ; l’adaptation (difficile parfois) des villes à la croissance de la circulation automobile ; la rénovation des centres urbains ; la construction des « grands ensembles » (voir aussi le document 3 où des grands ensembles sortent des champs) et des nouvelles banlieues.

*3ème thème (lignes 17-20) : la disparition et/ou la réhabilitation de l’héritage de la « révolution industrielle » ; la « mort » des pays noirs ; leur transformation (se rappeler les terrils de Nœuds-les-Mines, ou encore celui de Gardanne !!).