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Synthese: a Qui Appartient Notre Adn?

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commercial de géants de l’industrie pharmaceutique. Faisant miroiter des soins gratuits pour la population étudiée, ils ont convaincu les représentants légaux de l’Etat de la nécessité de rendre l’Adn « propriété collective », et ainsi d’obtenir un accès total et définitif aux données médicales et génétiques personnelles du pays. Le cadre dans lequel les informations ont été cédées (au nom de l’intérêt général), le contrôle obscur des données collectées et le manque total du respect de la vie privée ont mis en évidence dans ces deux exemples, l’importance de la légitimité que la population accorde à ses représentants légaux et des responsabilités qui incombent à ceux-ci.

Un autre domaine qui suscite des interrogations autour de l’adn est celui des études anthropologiques, qui se concentrent sur la compréhension de l’histoire génétique des populations humaines. Ces études s’inscrivent dans le cadre des recommandations pour une éthique acceptable, émises par l’Unesco et d’autres organisations. Elles sont donc mieux encadrées, et sont ciblées sur des petits échantillons de population. Les individus étudiés sont mieux informés et ne se retrouvent pas « piégés » comme dans le cas islandais. Les donateurs sont beaucoup plus sensibilisés à l’importance du don de l’adn et aux conséquences directes que cela peut avoir : renforcement ou remise en cause de l’identité communautaire. On observe par exemple, chez les basques, que la découverte d’une certaine proximité génétique les a très certainement confortés dans leurs revendications pour réclamer leur indépendance et s’affirmer en tant que communauté à part entière. A l’inverse, dans la tribu des Karakalpaks

d’Ouzbékistan, dont les habitants croyaient descendre d’un ancêtre unique, l’impossibilité d’établir un lien génétique à nuancer leur identité communautaire

Enfin dans le domaine de la sécurité nationale, on utilise les tests Adn comme outil pour lutter contre l’insécurité. Depuis 2003 des prélèvements d’adn sur les individus peuvent se faire sur décision judiciaire ou policière. Les résultats de ces prélèvement permettent de peupler le fichier national automatisé d’empreintes génétiques (Fnaeg) crée en 1998. A l’origine utilisé pour répertorier les pédophiles, le Fnaeg est aujourd’hui devenu une base de donnée gigantesque pour ficher non seulement les condamnés mais aussi les présumés innocents qu’il s’agisse de crimes sexuels ou d’autres infractions comme la dégradation de bien. D’autre part, même s‘il est possible de refuser un prélèvement adn, en s’exposant toutefois à une amende de 15000€ et à une peine d’un an d’emprisonnement, les forces de l’ordre savent adopter des moyens de contournement pour se procurer des traces d’adn. Ces traces pourront révéler des empreintes génétiques qui constitueront éventuellement des preuves recevables devant un tribunal. De fait l’adn d’une personne peut devenir à son insu la propriété de l’Etat, même si cette dernière s’est acquittée des 15000€ d’amende. Une autre forme d’utilisation discutable des tests adn est l’élaboration de portraits robots génétiques, afin de cerner le profil d’un suspect, alors que le manque de fiabilité de cette technique a été démontré.

Pour conclure, l’adn fait l’objet d’un large panel d’applications et attise toutes sortes de convoitises. Ainsi comme l’énonce l’auteur de cet article, l’adn bascule systématiquement dans le domaine public que ce soit dans le cadre de recherches médicales faites par les laboratoires pharmaceutiques, de recherches anthropologiques ou sous couvert de sureté nationale. Les

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