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Voltaire Candide Chap 30

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morts d’une mort violente (l.120 à 131).

 Bonheur lié à l’exploitation d’un jardin, d’une « petite terre » ; insistance sur le caractère réduit du domaine, comme celui du vieillard « je n’ai que vingt arpents » (l.113).

c) Le refus des raisonnements vains :

 Même si la réflexion initiale a toujours sa place (l.116-117), le silence doit s’imposer ensuite. Un des critères de la sagesse pour le derviche est de se « taire » (l.82). Pour Martin, il faut travailler « sans raisonner » car « c’est le seul moyen de rendre la vie supportable » (l.136-137).

 La parole du philosophe est empêchée ou coupée, car considérée comme inutile. Ainsi à la proposition de Pangloss de philosopher (sur des thèmes chers à Leibniz), la seule réponse du derviche est de lui claquer la porte au nez (l.86-87) ! Quant à Candide, il met fin au long discours inutile de Pangloss récapitulant les rois morts de mort violente (l.131).

 Ce qui n’empêche pas le philosophe d’entamer un deuxième discours raisonné (l.144), mettant en évidence une relation de cause à effet incohérente. L’absurdité de cette énumération « si […] vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches », rappelle une dernière fois l’inanité de ce type de discours.

La parabole* du jardin oppose ainsi l’activité simple et utile aux discours inefficaces et à l’utopique recherche de la grandeur et de la gloire : il y a là une leçon de modestie et de simplicité, qui remet l’homme à sa juste place (mais à une place acceptée) dans une situation « supportable » matériellement.

II) LES DEUX PROTAGONISTES

L’épilogue met en scène tous les « héros » de l’histoire mais insiste particulièrement sur les deux personnages principaux, Candide et Pangloss.

a) Les deux personnages l’un par rapport à l’autre :

Ex-maître à penser, Pangloss n’est plus écouté : par deux fois Candide lui coupe la parole (l.131 et l.153) avec autorité, ce qui marque la perte de prestige du philosophe. On note donc un renversement des rôles par rapport au chapitre I où le « petit Candide » se contentait d’écouter.

b) Candide :

On le voit mûri par l’expérience de la vie et des malheurs. Il réfléchit (l.117) et cela de manière autonome. Il a suffisamment d’autorité et d’assurance pour intervenir et interrompre les discours inutiles de Pangloss, on l’a vu. Il est désormais capable de se mettre en cause (« me paraît, l.118) et de juger par lui-même. Candide est devenu un philosophe (l’analogie entre Candide dans sa métairie et Voltaire à Ferney peut confirmer cette évolution).

c) Pangloss :

Il n’a pas évolué. Il profère les mêmes types de raisonnements qui ont pourtant montré leur totale inefficacité tout au long du conte. Il ne pense pas par lui-même, il n’a aucune autonomie intellectuelle. Les références aux autres philosophes (« selon le rapport de tous les philosophes », l.121), le fait qu’il s’appuie sur la Bible (l.34), rappellent qu’il a constamment besoin de se référer à des modes de pensée ou à des théories qu’il ne maîtrise pas réellement. Enfin, le discours sur les enchaînements de causes et d’effets qui figure juste à la fin montre à quel point, jusqu’au bout, Pangloss s’accroche à sa manière de raisonner.

Conclusion

On aurait pu attendre de l’épilogue du conte un merveilleux retournement : la situation n’est pas si brillante. Les protagonistes, au terme d’un long périple à travers les mésaventures les plus douloureuses, trouvent une forme de paix dans un choix de vie « supportable » et médiocre, mais qui relève d’une décision et non des caprices du sort. Ce qui est important est l’évolution de Candide et la manière dont il a quitté un monde fermé mais illusoire et faux pour reconstituer un univers fermé, mais bien réel, accepté et maîtrisé. La leçon du conte philosophique (qui n’est pas un conte merveilleux) est avant tout une leçon de réalisme et de lucidité. La sagesse est plus de voir les choses comme elles sont et de les « gérer » dans la mesure du possible humain que de courir après des utopies. En 1773, Voltaire écrivait à d’Alembert : « si j’ai encore quelques temps à vivre, je le passerai à cultiver mon jardin comme Candide : j’ai assez vécu comme lui. ».

ELEMENTS POUR UNE LECTURE COMPARATIVE :

 Evolution des personnages :

- Candide : de « l’esprit le + simple » à la capacité de formuler de « profondes réflexions » cf. II b)

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