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Carrefour

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principaux concurrents, et est ainsi devenu le numéro 1 européen de la grande distribution. Le Groupe Carrefour a publié en 2008 un chiffre d’affaires de 87 milliards d’euros HT. Fin 2008, il possédait 8006 magasins en propre et 15430 sous enseignes (en incluant les franchisés et les partenaires)[7] . En 2007 il employait plus de 490000 salariés au niveau mondial, dont 140000 en France, en faisant le premier employeur privé de France et le neuvième mondial[8] ,[9] .

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Historique

1959-1963 : Les premiers pas

Carrefour est né d’une rencontre entre Marcel Fournier, dont la famille est propriétaire d’un grand magasin de nouveautés à Annecy et les frères Jacques et Denis Defforey, dont les familles Badin-Defforey sont propriétaires d’une maison de gros et petits succursalistes près de Lagnieu dans l’Ain[10] . Marcel Fournier est piqué au vif par les intentions de l’épicier de Landerneau Edouard Leclerc, venu à Annecy à la bourse du Carrefour à Punaauia, Tahiti travail en novembre 1959 pour faire part de son expérience, qui a déclaré vouloir s’implanter dans la ville. Il prend rapidement contact avec la maison Badin-Defforey pour son approvisionnement en produits alimentaires et ouvre, dès janvier 1960 une épicerie dans le petit sous-sol de son magasin de mercerie rue Vaugelas. Son franc succès provoque le besoin de grandir, concrétisé par l’ouverture d’un supermarché, en juin 1960, au carrefour de l’Avenue Parmelan et de l’avenue André Theuriet, et par une association avec les familles Badin-Defforey pour leurs participations tant en savoir-faire qu’en capitaux. Ce magasin prend comme enseigne "Carrefour", du nom de l’immeuble dans lequel se trouve le magasin[11] . Lors d’un séminaire de Bernardo Trujillo, le « pape de la distribution moderne », aux États-Unis, Marcel Fournier et Denis Defforey puisent leur inspiration. Le 15 juin 1963,

Groupe Carrefour Carrefour met en œuvre pour la première fois le concept d’hypermarché (bien que le terme ne soit créé qu’en 1966 par le fondateur de la revue Livre-Service Actualités) en ouvrant le premier[10] dans la région parisienne à Sainte-Geneviève-des-Bois. Celui-ci regroupe les préceptes du théoricien américain : vaste choix, large place à la voiture, dramatisation du lieu de vente, bas prix… Ainsi la superficie est de 2500 m² et 400 places de parking. Ce concept novateur de magasin, jugé avec suspicion, se révèle vite un succès, parce que répondant à la consommation de masse qui se développe en France. Le troisième magasin ouvert en mars 1964[12] est un supermarché à Villeurbanne en plein centre ville[13] (agrandi en hypermarché plus tard) et le quatrième sera un hypermarché de 10000 m², aux dimensions démesurées pour 1966, dans la banlieue lyonnaise à Vénissieux[14] . Le concept du départ : « Un homme, un terrain »…

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1963-1985 : Le temps des entrepreneurs

Les premières années, celles de la création et des pionniers est maintenant passée et c’est le développement du concept qui s’impose, toujours sous le contrôle de leurs dirigeants-actionnaires, les Deforrey-Fournier. Pendant toute cette période de forte croissance de la grande distribution, ils vont faire croître leur entreprise en s’impliquant directement dans la gestion du groupe, en ce sens on peut alors parler du temps des entrepreneurs. Profitant de l’engouement des consommateurs pour cette nouvelle forme de commerce, l’entreprise se développe rapidement, en se finançant notamment grâce à la trésorerie engrangée entre le passage en caisse - assez rapide - et le paiement à plusieurs semaines des fournisseurs. De PME elle devient vite un petit groupe, et le 16 juin 1970, Carrefour fait son entrée à la Bourse de Paris. Le groupe croît donc vite, ce à l’image de la grande distribution en général en France. Et bientôt des voix s’élèvent contre le développement des grandes surfaces, notamment celles des petits commerçants, alors une importante force électorale, par la voix de leur syndicat (CIDUNATI)[15] . En 1973 est donc votée la loi Royer, qui limite les ouvertures de magasins, en les faisant valider par des commissions départementales d’urbanisme commercial. Parallèlement à son développement en France, la société explore de nouveaux marchés et implante des hypermarchés en Belgique en 1969, en Italie (Carugate) en 1972, en Espagne (Barcelone) en 1973, au Brésil en 1975 ou encore en Argentine en 1982. Un essai d'expansion de l'Allemagne (Mayence) 1977 a échoué, en dépit de l'attitude fondamentalement francophiles de la population de Mayence. Le développement par ouverture de magasins est une chose mais Carrefour entend capitaliser sur son poids pour vendre ses propres produits, plus rentables. En 1976, il met dans ses rayons une ligne de produits dits libres, ne portant pas de marque, avec un packaging sobre et une promotion axée sur la composition avec des prix permanents. Ces produits prendront finalement la marque de distributeur Carrefour en 1985, suite à la mise sur le marché de produits concurrents sans marque par les magasins Continent respectant un cahier des charges différent et qui brouillaient l'image de ces produits. Le groupe développe par ailleurs une déclinaison de sa marque à d’autres métiers au cours des années suivantes. En 1981 est lancée la carte Pass, un moyen de paiement propre au groupe, en 1984 sont créées les Assurances Carrefour. Enfin en 1991 est créée la filiale Vacances Carrefour.

Groupe Carrefour

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1985-1998 : D’une grosse entreprise familiale à un géant multinational

Après un ralentissement dans la croissance du groupe au début des années 1980, en partie à cause de désaccords au sein des familles historiques, il est décidé en 1985 de nommer pour la première fois un dirigeant extérieur au groupe, Michel Bon, alors l’un des principaux responsables du Crédit agricole, un énarque dans une famille d’entrepreneurs. Il devient le PDG en 1990. Le groupe s’implante à Taïwan dès 1989, et en Grèce et en Turquie en 1991. Carrefour change Carrefour, Bangkok définitivement de profil : la grosse entreprise encore familiale devient grande société française. Jusqu’alors focalisé essentiellement sur la croissance interne, Carrefour effectue en 1991 deux acquisitions d’importance en l’espace de quelques mois. En mars 1991, Carrefour rachète pour 1.05 milliard de francs (160 millions d’euros) le groupe languedocien Montlaur, suite à une décision du Tribunal de commerce de Montpellier[16] , après un dépôt de bilan, consécutif à une gestion hasardeuse. Quelques mois plus tard, le 25 juin 1991, Carrefour déclare son intention de racheter son concurrent Euromarché (et notamment 77 hypermarchés) pour 5 milliards de francs[17] , ce qu’il réalise dès l’année suivante. Euromarché avait elle-même participé à ce mouvement de concentration en ayant absorbé entre 1980 et 1992 de nombreuses enseignes régionales françaises : Escale, Berthier, Sabeco, Disque Bleu, SND, GEM, Sodima[18] . Michel Bon quitte le groupe fin 1992. Il est remplacé par Daniel Bernard (jusqu’ici PDG de Metro AG, le géant allemand du secteur), qui a fait toute sa carrière dans la grande distribution. Peu de temps après son arrivée, il solde les participations acquises dans Castorama et dans But, avec des plus-values respectivement de 1,9 milliards de francs et 225 millions (soit environ 290 millions € et 34 millions d’euros)[19] , et met fin aux quelques diversifications du groupe pour mieux se consacrer au cœur de métier. Sous son mandat, le groupe prend véritablement sa dimension internationale, et s’implante : • • • • • • En En En En En En 1993, 1994, 1995, 1996, 1997, 1998, en Italie et en Turquie au Mexique et en Malaisie en Chine en Thaïlande, en Corée du Sud et à Hong Kong à Singapour et en Pologne en Colombie, au Chili et en Indonésie.

Groupe Carrefour

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1998-2000 : Croissance externe

En 1998, Carrefour rachète Comptoirs Modernes, dont il détenait 22,4 %, et met ainsi la main sur environ 500 supermarchés à l’enseigne Stoc, intègrant ainsi le format supermarché, dans lequel il était encore très peu présent[20] . Suite à cette opération de 19 milliards de francs français (environ 2,9 milliards d’euros), le groupe français passe de la sixième à la quatrième place mondiale, en devançant Metro et Sears. L’année suivante, en 1999, Carrefour et Promodès annoncent leur fusion pour donner naissance au premier groupe européen et au deuxième groupe mondial de distribution, après Wal-Mart; en partie par crainte d’une OPA hostile de ce groupe américain sur l’une des seules entreprises françaises du secteur dont le capital n’était pas entièrement verrouillé. À cette occasion, la famille de Paul-Louis Halley, patron de Promodès, devient le premier actionnaire du groupe avec 13 %. La société Promodis (future Promodès) est créée en 1961 par la fusion des entreprises de deux familles normandes de grossistes dirigées par Paul-Auguste Halley et Léonor Duval-Lemonnier. Une rationalisation des enseignes est alors effectuée. Par exemple, les hypermarchés français Continent de Promodès prennent l’enseigne Carrefour. À l’inverse, les supermarchés Stoc de Carrefour

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