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Commentaire sur la parabole de l'ivraie

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e qui écoute Jésus. Il s 'agit d'une réalité connue de tous : l'ivraie ressemble au blé au début de sa croissance, on ne les distingue qu'à maturité, de plus, leurs racines s'entrelacent, on ne peut donc arracher l'une sans arracher l'autre. L' ivraie consommée à petite dose procure une sensation d'ivresse mais en grande quantité, elle est toxique.

Ainsi, la situation évoquée est manichéenne, avec la métaphore du bon grain et de l'ivraie, opposant nettement le bon et le mauvais.

2) L'explication

L'explication de la ligne 20 à 39 est nécessaire : les réalités évoquées sont d'un autre monde car le propre de la parabole est d'utiliser des choses terrestres pour les comparer à des choses célestes.

Le discours direct est privilégié dans ce face à face entre Jésus et ses disciples : c'est la parole du maître, qui va user du registre didactique : les phrases sont simples et courtes, bâties sur des parallélismes de construction : l.23 à 29 : « celui qui sème le bon grain, c'est le Fils de l'homme ; le champ c'est le monde ; le bon grain, ce sont les sujets du Royaume, etc ». Ainsi chaque élément de la métaphore filée du champ de blé dans la première partie va trouver sa correspondance symbolique.

Le semeur apparaît dans la 1° partie comme « un homme » (l.3) qui est aussi « le maître de la maison » (l.8) et dans la 2° partie, c'est « le Fils de l'homme » (l.24), avec « ses anges » (l.31) et « son royaume » (l.32). Les dimensions humaine et divine du Christ sont ainsi mises en évidence.

L'ennemi est le diable : la parabole souligne sa façon d'agir préférée pour attaquer le croyant: le mensonge et l'illusion, l'imitation grossière, la singerie des œuvres de Dieu : l'ivraie ressemble au bon grain à s'y méprendre mais elle n'a rien de commun avec lui en réalité, puisque le blé (l.7) « pousse et produit l'épi » alors que l'ivraie « apparut » seulement, donc est restée stérile. Les 3 questions posées par les serviteurs (l.9 à 13, à citer) traduisent leur surprise et leur indignation face à une telle méchanceté totalement gratuite.

Conclusion partielle du I et transition vers le II : Le récit de Jésus est simple et allégorique mais la véritable morale reste implicite et ouverte à différentes interprétations.

II – Les différentes interprétations du récit

1) La morale

La parabole peut être interprétée de différentes manières : ce manichéisme opposant le blé à l'ivraie dès le stade de la graine signifie-t-il que le destin de chacun soit marqué du début à la fin par une fatalité, un déterminisme ? Le salut serait-il alors refusé aux hommes symbolisés par l'ivraie ?

Le jansénisme et le calvinisme [cf recherches personnelles rapides : origines, dates, grandes lignes, aboutissement] sont des doctrines sévères qui privilégient l'action de la « grâce divine » qui est la seule à pouvoir assurer le salut des hommes, mais des élus seulement, salut sur lequel les hommes eux-mêmes n'auraient aucune prise, malgré les bonnes actions.

Selon Saint Augustin [voir recherches personnelles rapides : dates, influence sur la pensée chrétienne], l'ivraie est le symbole des méchants face aux bons, mais aussi des mauvais chrétiens face aux bons chrétiens. Le blé, la bonne semence, représenterait les disciples convertis par la parole de Dieu, soit qu'ils étaient de nature mauvaise soit qu'ils avaient oublié la voie de Dieu. Cette interprétation laisse davantage d'espoir de salut malgré les fautes.

Les différentes interprétations appellent à une grande confiance en la justice divine.

2) La visée prophétique de la parabole

Quoi qu'il en soit, pour saisir l'enjeu de la parabole, le lecteur doit rester dans le message principal et non se perdre dans les sens secondaires : Jésus met en scène les origines du mal sur terre, il explique sa coexistence et sa proximité avec le bien par la conjonction de coordination renforcée par l'adverbe: l.15 « l'un et l'autre croître ensemble » et son omniprésence exprimée par les locutions prépositionnelles : l.5-6 « par-dessus » et « en plein milieu du blé » et enfin, la victoire finale du bien.

Cette victoire finale dans la 1° partie se conçoit en 3 temps, marqués chacun par un impératif : « Laissez » (l.15), « ramassez » (l.17) et « recueillez » (l.19) et dans la 2° partie, ces impératifs deviennent des futurs de l'indicatif « ramasseront » (l.31), « jetteront » (l.34) et « resplendiront » (l.36) : l'emploi du futur traduit la certitude de la réalisation du royaume de Dieu.

Le manichéisme apparent de la parabole est en réalité à nuancer. En effet, le temps de la moisson n'est pas précisé, Jésus le renvoie « à la fin du monde » (l.30). D'une part les « sujets du Malin » auront le temps de s'amender et d'autre part, l'espérance de ceux qui souffrent sur terre est permise, dans l'attente du jugement des mauvais. Le

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