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Les relations Franco-allemandes

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Par   •  20 Août 2021  •  Dissertation  •  2 808 Mots (12 Pages)  •  668 Vues

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Les relations franco-allemandes

Le couple franco-allemand est-il encore un moteur de l’Union européenne actuellement, et à quel avenir se prédestine-t-il ?

I) Le moteur franco-allemand aujourd’hui

La France et l’Allemagne forment un couple inégal qui a su rapprocher d’anciens ennemis dans le cadre de la construction du projet européen. Ce projet économique et politique vise la paix sur un continent précédemment ravagé par les guerres pour mettre un terme aux rivalités et nationalismes qui ont conduit l’Europe dans deux conflits mondiaux au cours du XXe siècle. L’actuel couple franco-allemand est composé d’Emmanuel Macron et Angela MerkelMacron s’étant rendu en Allemagne dès le lendemain de son investiture, signe de l’importance qu’il donne à la relation franco-allemande dans sa politique étrangère. Tous deux semblent convaincus de la nécessité de donner un nouveau souffle à la construction européenne après plusieurs années de relatif immobilisme et de montée de l’euroscepticisme partout sur le continent

A- Situation actuelle: un couple franco-allemand toujours dynamique

Ce couple donne indubitablement de l’élan au projet européen et le dote d’ambitions. La France et l’Allemagne incarnent un certain leadership. Leur relation bilatérale, tant dans le domaine politique, administratif, économique ou culturel, est devenue une relation spécifique et unique au monde. Elle a permis à deux « ennemis héréditaires » de reconstruire rapidement des rapports nouveaux fondés sur la confiance et la négociation, même s’ils ne sont pas toujours faciles aujourd’hui encore. Le 22 janvier 2019, Mme Merkel et M. Macron se réunissent néanmoins pour signer un traité à Aix-la-Chapelle, ville frontalière et ancienne capitale de Charlemagne. L’objectif est bien de redonner un élan à la coopération entre les deux pays, dans la lignée du traité de l’Elysée de 1963. Au cœur de ce nouveau texte, la politique internationale, la sécurité et la défense : des domaines où les vues franco-allemandes se rapprochent de manière croissante depuis plusieurs années.

Actuellement les deux leaders parviennent à afficher un front uni face au marasme économique provoqué par la pandémie Angela Merkel opère un revirement idéologique et politique en participant aux côtés d’Emmanuel Macron à l’initiative franco-allemande : le 18 mai, les deux puissances proposent ensemble que l’Union européenne emprunte 500 milliards d’euros en son nom et distribue l’argent aux Etats membres sous forme de subventions. Un projet repris par le Conseil européen, qui adopte un plan de relance de 750 milliards d’euros le 21 juillet 2020, après d’intenses négociations. Face à la crise économique engendrée par la pandémie, la France et l’Allemagne retrouvent donc leur fonction de couple moteur de l’Europe, une nouvelle fois en surpassant leurs divergences.
La relation franco-allemande est à la fois sans doute la plus profonde, mais aussi une des plus complexes, et se heurte donc à des difficultés.

B- Difficultés et désaccords

Ce couple affiche des approches différentes par rapport à son projet européen. L’histoire et le positionnement géographique de la France lui confèrent une stature dépassant le continent européen. Quant à l’Allemagne, disposant d’un ancrage sur le continent, elle défend aussi un marché unique européen qui sert ses intérêts économiques et commerciaux. Aux antipodes de la France sur sa stature internationale, elle est souvent qualifiée d’effacée à l’image des qualificatifs de « puissance pensive » et d’« hégémonie réticente ».Il y a également une distinction de politique entre ceux qui privilégient l’élargissement et ceux qui privilégient l’intégration à l’UE. L'Allemagne voit en l’élargissement une possibilité d’agrandir le marché unique européen et donc une facilité en termes de production et de débouchés. La France craint que l’élargissement entraînant la prise en compte d’un plus grand nombre d’États ne fasse régner la cacophonie et ne réduise les décisions de l’UE au plus petit dénominateur commun. La Covid-19 a mis en évidence des fragilités internes et une vulnérabilité due à la dépendance par rapport à d’autres puissances quant à l’approvisionnement de biens essentiels.

On a pu voir les dégâts produits par les difficultés du dialogue interculturel au sein de grandes entreprises franco-allemandes (Airbus, par exemple). Ces difficultés interculturelles ne sont pas uniques à nos deux pays, mais elles existent à tous les niveaux : entre les étudiants en échange Erasmus, entre les touristes en visite et les habitants, entre les scientifiques qui travaillent ensemble ou sur des sujets partagés, au sein des entreprises et bien sûr au sein des élites politiques.

Le regard des Allemands porté sur la France est double : c’est la vision d’un pays attractif (paysages, gastronomie, qualité de vie), mais en même temps d’un pays parfois mal organisé ou rebelle (grèves…) et sans doute pas assez « discipliné » du point de vue économique, tout en étant pas assez libéral. L'Allemagne dans son fonctionnement, s'oppose de manière parfois caricaturale – mais souvent trop caricaturée – aux conceptions et pratiques françaises.  

Du côté français, on a vu depuis quelques années la force du « modèle allemand » rappelée par les milieux politiques ou dans les médias. Ce modèle est aussi celui d’un pays avec des relations de travail et entre partenaires sociaux qui pourrait effectivement apporter des méthodes positives en France.
Face au programme européen très volontariste d’Emmanuel Macron, l’Allemagne d’Angela Merkel se montre néanmoins plutôt réservée dans un premier temps.  S'agissant du projet de budget spécifique de la zone euro défendu par le président français, la chancelière lui apporte son soutien lors du sommet de Meseberg de juin 2018, mais en revoyant son montant à la baisse - son envergure et ses objectifs

Et concernant la création d’une taxe sur les géants du numérique, ardemment désirée par la France, Mme Merkel oppose d’abord une fin de non-recevoir à M. Macron.

II) Quel avenir ?

A- Une ambition tournée vers les intérêts de l’UE: des enjeux à surmonter

Aujourd’hui un nouveau contexte international et ses implications en Europe mettent au défi Angela Merkel et Emmanuel Macron auxquels revient une responsabilité toute particulière.
Face aux enjeux et à une constellation géopolitique inédits, il est nécessaire que les États membres, en premier lieu l’Allemagne et la France, dépassent leurs différences, et dotent l’UE de politiques et d’outils pour renforcer sa cohésion et la rendre crédible au regard des autres puissances. L’Allemagne et la France se positionnent donc comme précurseurs d’une intégration européenne plus approfondie. De fait, qu’ils soient à l’origine de nouvelles mesures ou que celles-ci soient imposées par les instances européennes, le soutien de la France et de l’Allemagne est indispensable pour entériner des réformes de l’UE. Les liens tissés entre les deux pays (fréquences des rencontres officielles, conseil des ministres franco-allemand, travail en commun entre les ministères à tous les niveaux, échange des fonctionnaires, ouverture en commun de consulats, etc.) sont uniques au monde. Ils permettent à l’ensemble européen d’être porté sur la scène internationale par deux grands pays toujours désireux de défendre ensemble cette construction difficile, mais qui a permis la paix définitive en Europe. Ils ne conduiront jamais à une « fusion » politique ou culturelle, mais n’est-ce pas la différence bien comprise qui fait l’attrait de l’autre et son intérêt.

B- Un contexte géopolitique qui tend à fragiliser la dynamique franco-allemande

Aujourd’hui il est difficile de savoir si le partenariat franco-allemand reste prioritaire pour chacun des deux pays, ou s’il devient un partenariat parmi d’autres et comme les autres.

Les nouveaux projets proposés répondent à une demande démocratique croissante, celle d’une Union européenne qui saisit les enjeux clés du continent et apporte des solutions coordonnées et ambitieuses. Le Brexit n’a fait que souligner cette nécessité pour les 27 autres pays. C’est notamment vrai en matière de de climat et d’environnement, à l’image des résultats des partis écologistes dans un grand nombre de pays. L’enjeu est de taille : créer les conditions de la confiance entre Etats membres, entre institutions, pour

Ce projet de plan de relance, novateur dans sa forme peut contribuer à donner un nouveau souffle à l’idée de solidarité européenne, mais il démontre d’ores et déjà un fait : l’UE se hisse à la hauteur des Etats-Unis, le bond en avant est majeur en matière d’intégrité de l’Union. Les obstacles sont nombreux à franchir : accord au Conseil européen, au Parlement européen, mise en œuvre technique, et suivi des fonds. Ce projet s’inscrit néanmoins dans une logique claire : celle de l’ambition d’une Europe protectrice et souveraine, prête à relever de manière coordonnée les défis que nous imposent la crise sanitaire et l’urgence climatique. S’il venait à être mis en œuvre, il constituerait un premier exemple de compromis européen ambitieux post-Brexit, démontrant l’unité des Vingt-Sept, et d’incarnation politique renforcée pour l’UE dans son ensemble.

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