Sciences politiques, chronologie
Chronologie : Sciences politiques, chronologie. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Floriane Touren • 12 Octobre 2017 • Chronologie • 2 013 Mots (9 Pages) • 1 105 Vues
Intro
Nous avons décidé de parler de l’entrée de la Turquie dans l’UE. C’est un grand débat et une grande question depuis des années. Officiellement candidate à l’adhésion à la CEE depuis 1987, la Turquie n’a été reconnu comme pays candidat qu’en 1999 par l’UE et les négociations préalables à une éventuelle intégration n’ont débutés qu’en 2005. Il s’agit donc d’une discussion vieille de presque 50 ans déjà, qui divise profondément les Européens car au-delà de la Turquie, ce sont les questions des frontières de l'Europe et de la nature de projet européen qui sont en jeu.
Au coeur du débat différents arguments pour et contre rentrent en compte, qu’ils soient géostratégiques, politiques, démographiques, économiques, culturels et religieux et c’est ce que nous allons voir.
- Arguments économiques et démographiques
Du coté du pour,
L’entrée de la Turquie donnera une puissance supplémentaire à l’U.E par son économie, son appartenance à l'OTAN et sa position comme acteur géostratégique. Les États-Unis ont soutenu l'entrée de la Turquie comme un avantage pour le monde occidental. Barack Obama a déclaré que la Turquie liait le monde musulman à l’Occident. Par ailleurs, du point de vue économique la Turquie est un pays à forte croissance depuis quelques années avec un rythme de croissance de 5 à 6%
L’Europe a besoin du dynamisme démographique de la Turquie . Face à des populations vieillissantes comme en Allemagne par exemple, rien de tel qu'une Turquie de jeunesse. En effet, si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, la Turquie pourrait dépasser la population de l'Allemagne en 2021 avec 84 millions d'habitants. Elle apporterait ainsi un coup d'air, bien opportun.
On peut également relever qu’a chaque fois qu’un pays pauvre et très agricole est entré en Europe, cela a eu des résultats positifs c’est le cas de la Roumanie, la Bulgarie et la Pologne.
Ces aspects positifs restent tout de même a nuancé.
D’une part, certains considèrent que la Turquie serait un poids pour l’Europe à cause des déséquilibres extérieurs et des pressions inflationnistes qui sont des menaces sérieuses pour la stabilité économique du pays. Le taux élevé de corruption, chômage, dette publique, opacité… Certains s'inquiètent du montant des aides économiques, transferts et prêts qu'il faudra accorder à la Turquie
De plus, son économie souterraine - le marché noir - est hors de proportions (de 40 à 60% du PIB) pour une économie développée. La corruption y est répandue.
Si la Turquie entrait dans l’UE, son poids démographique impressionnerait. En effet, elle possèderait plus de députés européens que la France et serait le pays phare de l'Europe dans les années à venir. Cela ne convainc pas tout le monde. Ajoutons aussi que que des déséquilibres pourront se créer par la libre-circulation de plus de 100 millions de turcophones en Europe.
- Arguments politiques et géostratégiques
OUI
- Les Etats européens ont promis depuis les années 60 que la Turquie rentrerait en Europe. En effet, en 1963, l'accord d'association entre la Turquie et la Communauté économique européenne est signé, il s’agit de l’accord d’Ankara. L'article 28 précisait « lorsque le fonctionnement de l’accord aura permis d’envisager l’acceptation intégrale de la part de la Turquie des obligations découlant du traité instituant la Communauté, les parties contractantes examineront l'éventuelle possibilité d’une adhésion de la Turquie à la Communauté. »
La Turquie est un réel atout grâce à ces réserves en ressources naturelles. Face à l'embargo Russe et aux problématiques à l'est, la Turquie serait donc une terre idéale de transit pour s'approvisionner en énergie depuis l'Azerbaïdjan et l'Irak. Ce serait pour l'UE, un agrandissement positif des marchés européens.
Par ailleurs, elle possède une armée reconnue pour sa grande efficacité. C’est la plus importante de l’OTAN après celle des Etats Unis. Elle permettrait à l’Union Européenne de former un ensemble capable de rivaliser avec les USA ou la Chine.
De la même façon ces idées restent a nuancé..
La Turquie n’est pas géographiquement en Europe. Dans la vision géographique classique, basée sur la forme des terres émergées, l'Europe est séparée de l'Asie à l'est par le massif de l'Oural et le fleuve Oural. Au sud-est, le détroit du Bosphore sépare l'Europe du Proche-Orient.
Autrement dit, les limites géographiques de l'Europe n'incluent pas l'intégralité du territoire Turque, qu'on situe en Aise Mineure.
De plus, il n’y a pas eu de débat démocratique (référendum, vote à l’Assemblée nationale...) sur l’entrée de la Turquie en Europe.
La difficulté entre la Turquie et Chypre est un contre argument de poids. Chypre est divisé depuis l'occupation de sa partie nord par l'armée turque en 1974. La République de Chypre appartenant à l’UE occupe la partie sud de l’ile et s'oppose à une adhésion Turque. Et pour cause, la Turquie ne veut pas la reconnaitre et refuse d'ouvrir ses portes pour tout échange commercial.
C’est pourquoi, en novembre 2009, le vice-Premier ministre turc a déclaré que la Turquie devrait choisir entre soutenir l'adhésion à l'UE ou les Chypriotes turcs, et qu'alors « le choix de la Turquie serait toujours de soutenir les Chypriotes turcs. Tout le monde devrait le comprendre ».
Un autre problème majeur est que l’entrée de la Turquie conduira à des frontières communes avec des pays conflictuels tel que L’Irak, l'Iran, la Syrie ce qui peut faire effrayer certains Etats. Pour certains, son entrée empêchera le bon contrôle des frontières et permettra aux mafias et aux groupes terroristes de circuler en Europe.
Une dernière catégorie d’arguments restent à discuter les arguments culturels et religieux
Dire "non" à la Turquie, c’est favoriser son basculement vers l’extrémisme. Si la Turquie est à 95% musulman, les Turcs considèrent toutefois leur pays comme un État fortement séculier et laïc, tradition du kémalisme, de la même façon qu'une partie de l’UE se définit elle-même. Intégrer la Turquie, c'est consolider cet ancrage.
L’Europe n’a pas vocation à être un "club chrétien", elle doit être multiculturelle et ouverte à l’islam.
Au contraire, Pour le chrétien-démocrate Jean-Louis Bourlanges, «l'identité européenne est née de la conjonction des héritages judéo-chrétien et gréco-romain» - ce qui exclut les terres d'islam. Le caractère musulman de la population turque fait peur.
Et ce n’est pas la seule chose qui effraie.
La Turquie n’est pas exemplaire sur la question des Droits de l’Homme, de la démocratie et de la religion. Le Parlement Européen a rendu un rapport condamnant les violences commises aux femmes, les mariages forcés et la polygamie. D'autre part, les 95% musulman constituerait pour certains un déséquilibre dans une Europe traditionnellement chrétienne.
La Turquie n’est pas réellement laïque, notamment elle continue à faire subir des discriminations aux chrétiens, voire à certains courants musulmans minoritaires
La Turquie a reconnu seulement récemment la langue kurde. Effort pas suffisant, les violences entre l'Etat Turque et les kurdes par le PKK s’intensifient. De plus, elle refuse de reconnaitre le génocide arménien de 1915 à 1916.
La différence culturelle semble pour beaucoup trop importante entre européens et turcs.
Les eurodéputés ont appelé jeudi à "un gel temporaire" du processus d'adhésion entamé en 2005 en raison de la dérive répressive du pouvoir truc. Suite à cela, Erdogan, le président Turc a menacé l’Europe d’ouvrir ses frontières aux migrants. La situation est donc de plus en plus complexe. Alors à votre avis qu’est ce qui est le plus risqué pour l'Europe: accepter la candidature turque ou la refuser?
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