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Analyse discours mussolini

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Par   •  3 Mars 2016  •  Discours  •  2 073 Mots (9 Pages)  •  2 547 Vues

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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

ANALYSE ARGUMENTATIVE ET RHÉTORIQUE D’UN DISCOURS : DÉCLARATION DE GUERRE À L’ÉTHIOPIE (1935) BENITO MUSSOLINI

PRÉSENTATION DE L’ANALYSE DE DISCOURS

PRÉSENTÉE À L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

COMME EXIGENCE DU COURS COM 5067

À OLIVIER TURBIDE

PAR

LÉOPOLDINE FROWEIN

FROL24519407

POWEN-ALEXANDRE MORIN

MORP03129209

DÉPARTEMENT DE COMMUNICATION SOCIALE ET PUBLIQUE

Le 15 février 2016

Le contexte du discours

Tout d’abord, le discours de Mussolini fait suite à la Première Guerre italo-éthiopienne (1885-1889) qui s’est soldée par la défaite humiliante de la nation italienne. En effet, l’Italie avait l’intention d’établir une colonie en Afrique tel que l’ont réalisé les Britanniques et les Français. Toutefois, cette guerre s’est terminée le 1er mars 1896, lors de la bataille à Adoua, par la victoire écrasante de l’Éthiopie. Cet échec italien sera perçu comme étant très humiliant sur la scène internationale et augmentera leur désir de revanche.

Dans un autre ordre d’idées, le discours de Mussolini s’inscrit aussi dans un contexte d’entre-deux-guerres. En effet, l’Italie a remporté la Première guerre mondiale au sein de la Triple Entente qui regroupe la France, la Grande-Bretagne, la Russie, les États-Unis, etc. Toutefois, lors de la signature des principaux traités de paix, c’est-à-dire le traité de Versailles (juin 1919), le traité de Saint-Germain-en-Laye (septembre 1919) et le traité de Neuilly (novembre 1919), les vainqueurs ont exclu l’Italie des négociations. De ce fait, cela a privé les Italiens d’éventuels gains d’après-guerre et a rapidement engendré une situation conflictuelle. En effet, l’Entente avait fait des promesses à l’Italie en échange de l’entrée en guerre de celle-ci à leur côté. Ainsi, en mai 1915, l’Entente a fait un pacte secret où ils ont promis d’accorder à l’Italie certains territoires tels que la Dalmatie, l’Albanie, le Trentin, Trieste et l’Istrie. Cependant, au lendemain de la guerre, ils n’ont pas accordé l’Albanie et la Dalmatie aux Italiens parce qu’ils ont préféré respecter le principe d’autodétermination des peuples. Cette trahison sera très mal perçue par les Italiens et stimulera leur désir d’augmenter l’étendue de leur territoire, car ceux-ci désirent rayonner sur la scène internationale au même titre que les autres sociétés impérialistes. Par ailleurs, cette déloyauté de la part de l’Entente aura comme impact de précipiter les Italiens dans la Seconde Guerre mondiale, et ce, aux côtés des nazis[1].

Biographie

      Benito Mussolini est un homme politique italien qui a marqué ce pays et le monde entier. D'abord militant socialiste, il fonde en 1919 ses premiers faisceaux de combats, des regroupements de jeunes partisans d'extrême droite, les ancêtres du parti fasciste dont Mussolini devient le chef. Alors que l’Italie vit un état de crise extrême, l’homme politique sait se démarquer par sa fermeté, sa capacité à prendre des décisions et à diriger un peuple découragé par ses défaites et révolté par les injustices.[2] Mussolini apparaît alors comme une solution à la crise qui touche l'Italie, et gagne le soutien de la Bourgeoisie. En 1922, le succès de la marche fasciste sur Rome amène le roi à confier le pouvoir à Mussolini, qui ne tarde pas à diriger le pays de façon totalitaire, en imposant ses choix comme étant les meilleurs, en exerçant un culte du chef et en privant le peuple de sa liberté d’opinion[3].

Les destinataires

Le discours de Mussolini s’adresse à ses partisans, à son peuple, mais aussi à la communauté internationale.

Premièrement, Mussolini s’adresse aux « chemises noires de la révolution ». Il s’agit d’un regroupement d’individus que l’on a militarisé afin de soutenir le régime fasciste de Mussolini. Ainsi, en 1917, on compte environ 17 000 membres alors qu’en 1922 il y a plus de 720 000 adhérents à cette organisation. Par ailleurs, il est important de souligner que les chemises noires sont celles qui ont participé, le 28 octobre 1922, à la grande « marche sur Rome ». Cette marche célèbre a permis notamment d’officialiser le pouvoir de Mussolini.

Deuxièmement, le discours du chef italien cherche à légitimer sa très récente déclaration de guerre. En d’autres mots, il justifie son action auprès de la société italienne et essaie de les persuader qu’il s’agit de la bonne direction à entreprendre. De plus, il cherche aussi à « galvaniser le patriotisme italien [4]», c’est-à-dire chercher le dévouement des Italiens à sa cause.

Par la suite, il est possible d’interpréter le discours de Mussolini comme s’adressant au monde entier. En effet, il s’agit d’une « démonstration de force et d’unité[5] », c’est-à-dire que les Italiens désirent montrer qu’ils méritent une place de choix au sein de la communauté internationale. Il s’agit aussi d’une façon de redorer l’image de leur pays, car ils avaient perdu la Première Guerre italo-éthiopienne. Cette défaite était perçue comme étant très honteuse puisque les Éthiopiens étaient considérés comme étant une nation inférieure par rapport aux Européens.

L’activité de communication

      Mussolini s’adresse à un peuple dépité, au bord du gouffre, et sans repères. L’orateur sait tirer profit de cette situation en unissant le peuple grâce à différents repères, et en utilisant des termes qui appellent à l’action.

Dans son discours de 1935, il utilise le subjonctif [ «écoutez» ..], pour témoigner de son autorité, et faire valoir sa domination sur le peuple. Avec ce ton autoritaire, il réaffirme la hiérarchie verticale entre lui, le chef, et le peuple, subordonné.

Pour unir et mobiliser son auditoire, Mussolini emploie également des plusieurs faits marquants et historiques, notamment la défaite face à l’Éthiopie. C’est une façon de regrouper les Italiens autour d’un même enjeu commun. Il se place également, lui avec tous les Italiens, en position hégémonique par rapport au reste du monde, une façon de redonner confiance au peuple.

On peut dire que son discours est à la fois épidictique et délibératif. Certes il veut persuader son auditoire de la nécessité d’aller de l’avant, un moyen de justifier sa décision de déclarer la guerre à l’Éthiopie. Mais il le fait essentiellement en lançant des louanges aux Italiens, à la doctrine fasciste qui les unit ainsi qu’aux victoires passées ; ou bien en blâmant les injustices.

L’organisation du discours  

Dans l’exorde de ce discours, Mussolini capte l’attention de son auditoire en interpellant directement ses publics cibles. Ainsi, il commence par les partisans de son régime, c’est-à-dire les chemises noires. Ensuite, il élargit son appel à l’ensemble des citoyens italiens, et ce, peut importe où ils se trouvent dans le monde.

Par la suite, dans la narration, il commence par déclarer que le fascisme fait partie de l’identité de l’Italie. En effet, il  caractérise ce lien comme étant « inaltérable ». Ensuite, il décrit le fait que les Italiens sont réunis à ce moment présent autour d’une cause commune.  C’est pourquoi il affirme que ceux-ci  possèdent « un seul cœur, une seule volonté, une seule décision ». Puis, il déclare qu’il ne s’agit pas seulement d’une affaire militaire, mais que l’ensemble des Italiens marche côte à côte pour réclamer la « place au soleil » qu’ils méritent.

De plus, dans la narration, Mussolini expose certains faits historiques. Ainsi, il explique la « contribution » que les Italiens ont apportée lors de la Première Guerre mondiale. Ainsi, il rapporte la déception italienne de ne pas obtenir sa part d’empire colonial alors que l’Italie est ressortie avec un bilan de « 600 000 morts, 400 000 mutilés et 1 million de blessés ». Cette injustice justifie à ses yeux l’envahissement de l’Éthiopie qui est maintenant perçu comme étant un dû. Par la suite, il rappelle que cela fait très longtemps qu’ils attendent le moment propice pour envahir ce pays et qu’il est temps de passer aux actes. C’est pourquoi il s’exclame : « Ô Éthiopie ! Nous patientons depuis 40 ans, maintenant ça suffit ! » En réalité, cela fait depuis la Première Guerre italo-éthiopienne qu’ils attendent. En somme, l’objectif de cette partie du discours est de légitimer la déclaration de guerre de l’Italie.

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