Commentaire comparé crise du 16 mai 1877

« Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, il faudra se soumettre ou se démettre. » dit Léon Gambetta en 1877, évoquant la situation de Mac Mahon, président de la République monarchiste.

Nous allons étudier deux textes issus de la crise du 16 mai 1877. Le premier texte est un message de Mac-Mahon aux députés datant du 14 décembre 1877, c’est-à-dire deux mois après les élections de la chambre des députés qui détermine si Mac-Mahon doit se soumettre ou non à la République parlementaire, comme évoqué dans le discours de Gambetta. Dans ce message, Mac-Mahon se soumet alors au parlement, en y laissant son droit de dissolution. Le deuxième texte est un message de Jules Grévy aux sénateurs datant du 6 février 1879. Six jours avant ce message, le 30 janvier 1979, le président Mac-Mahon démissionne car la majorité sénatoriale est républicaine. Jules Grévy, le même jour, est nommé président de la République, alors que ce dernier s’est toujours montré contre cette fonction. Jules Grévy promet aux Chambres de se soumettre à elles : on comprend alors qu’il souhaite réduire au maximum les fonctions du Président de la République.

L’intérêt des deux documents est de se rendre compte des évolutions de la pratique du pouvoir entre 1877 et 1879. En effet, nous allons nous demander en quoi le rôle des institutions de la Troisième République a été marqué et bouleversé par la crise du 16 mai 1877.

Nous verrons dans un premier temps la discréditation du Président de la République face à la crise du 16 mai 1877 (I) puis le régime parlementaire moniste qui en découle (II).