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Analyse de l'erreur

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eignants ou les chercheurs peuvent faire l’analyse des erreurs même s’ils ne connaissent pas la langue maternelle des apprenants.4 L’analyse des erreurs est donc envisagée comme un complément ou un substitut économique aux analyses contrastives 5 . En se concentrant sur les difficultés les plus évidentes, elle ouvre un champ fécond aux recherches et elle apporte une contribution certaine à l’enseignement des langues. Elle ne s’occupe pas seulement des erreurs dans le domaine de l’interférence de la langue source mais aussi des erreurs dues à des difficultés proprement internes à la langue cible. Celles-ci apparaissent comme le reflet de la compétence des étudiants sur la langue apprise à un moment donné et comme l’illustration de quelques caractéristiques générales du processus d’acquisition de langue étrangère. Autrement dit, l’analyse des erreurs ne peut pas remplacer les analyses contrastives mais elle offre des solutions supplémentaires que les analyses contrastives ne mettent pas en lumière. L’analyse des erreurs observe ce que l’on appelle « l’interlangue », c’est-àdire “la connaissance et l’utilisation « non-native » d’une langue quelconque par un sujet non-natif et non équilingue, c’est-à-dire d’un système autre que celui de la langue cible mais qui, à quelque stade d’apprentissage qu’on l’appréhende, en comporte certaines composantes.”

6

Pour mieux comprendre ce phénomène,

empruntons le schéma de S. P. Corder7 :

3

S. P. CORDER, Introducing Applied Linguistics, 5th ed., Middlesex : Penguin Education,

1975, p. 275.

4 5 6 7

Ibid. H. BESSE et R. PORQUIER, op. cit., p. 216. Ibid., p. 216. S. P. CORDER, “Idiosyncratic Dialect and Error Analysis,” in Error Analysis : Perspective

on Second Language Acquisition, edited by Jack C. Richards, 5th ed., London : Longman, 1980, p. 162.

11 Interlangue

langue source

langue cible

D’après ce schéma, l’interlangue peut être considérée comme composée de trois soussystèmes8 : une partie du système de la langue source une partie du système de la langue cible un système de règles n’appartenant ni à l’un ni à l’autre de ces deux systèmes, donc spécifique au dialecte idiosyncrasique de l’apprenant à un moment donné. On trouve parfois d’autres appellations pour un concept similaire telles que système approximatif, compétence transitoire, dialecte idiosyncrasique, dialecte transitoire, système intermédiaire, système approximatif de communication ou système approché. Pour résumer, l’analyse des erreurs est une méthode autre que l’analyse contrastive afin d’améliorer l’enseignement/apprentissage d’une langue étrangère en étudiant l’interlangue, qui se situe entre la langue source et la langue cible, et en la comparant à la langue cible. Les résultats de l’analyse des erreurs peuvent expliquer les types d’erreurs et on pourra aussi mieux comprendre le processus psychologique d’apprentissage de la langue.

8

D. GAONAC’H, Théories d’apprentissage et acquisition d’une langue étrangère, Paris :

Hatier/Didier, 1991, p. 125.

12 2. Concept d’erreur 2.1 Erreur et faute Afin d’analyser les erreurs des apprenants dans une perspective appropriée, il nous faut d’abord distinguer les termes « erreur » et « faute » qui désignent deux concepts différents.

2.1.1 Définition de l’ « erreur » Une erreur est un énoncé inacceptable grammaticalement ou sémantiquement pour les natifs. S. P. Corder appelle une erreur une violation du code (breach of code9). Pour lui, le terme d’erreur “a tendance à être réservée pour la violation volontaire ou négligente du code qui est connu ou devrait l’être ou devrait être en cours d’apprentissage par le contrevenant.” 10 L’erreur est parfois systématique et relève alors de l’interlangue de la compétence11 des apprenants. Ceux-ci en commettent non pas à cause d’une incapacité mais à cause de leur niveau de connaissance de la langue étrangère étudiée à un moment donné. L’erreur manifeste leur connaissance imparfaite de la langue étudiée et montre que les apprenants ne la maîtrisent pas encore bien. Pourtant quand ils progressent ou ont plus d’expérience, leur compétence de la langue étrangère va en s’améliorant. De toute façon, on pourra prévoir les erreurs des apprenants si ces erreurs sont systématiques et lorsqu’elles proviennent de la langue source ou d’une autre langue étrangère (erreurs interlinguales) par exemple : * C’est la première fois de joindre un événement international. (ARC 407-0212) → It’s the first time for us to join an international event. (C’est la première fois que nous participions à un événement international.)

9

S. P. CORDER, Introducing Applied Linguistics, p. 259. S. P. CORDER, op. cit., p. 260. La compétence est le système de règles intériorisé par les sujets parlants et constituant leur

10 11

savoir linguistique, grâce auquel ils sont capables de prononcer ou de comprendre un nombre infini de phrases inédites. (J. DUBOIS et al., op. cit., p 100.)

12

Le code de renvoi aux copies des étudiants est expliqué dans l’annexe.

13 L’énoncé a été produit par un étudiant thaï qui a préalablement appris l’anglais. Nous voyons que cet étudiant assume que « c’est la première fois de + inf. » du français correspond à « it’s the first time to + inf. » de l’anglais. Nous pouvons prévoir ce type d’erreur parce qu’elle est systématique chez un apprenant donné. Au contraire, parfois, les erreurs ne sont pas prévisibles, par exemple : * Quand j’avais environ 5 ans, ma mère a été enceinte. (SWU 31101) (était) * Ce jour-là était le grand week-end et il y a eu beaucoup de touristes. (KKU 310-01) (avait) Nous observons que ces erreurs ne sont pas systématiques et semblent des cas isolés. Cela dépend de la connaissance de chaque apprenant.

2.1.2 Définition de la « faute » Différente de l’erreur, la faute peut être faite par les apprenants comme par les natifs. Elle fait partie de la performance13 de la langue du locuteur qui a choisi, par exemple, un terme ou un style qui ne convient pas au sujet ou au contexte considéré. S. P. Corder parle de la faute en disant que “la faute n’est pas le résultat d’un défaut de compétence mais de la pression neurophysiologique ou de l’imperfection dans le processus de l’encodage et de l’énonciation articulée.”14 Cela se produit dans le cas où le locuteur est fatigué, stressé, incertain ou lorsqu’il hésite. Parfois la faute provient du changement du plan ou du sujet par le locuteur quand il a déjà commencé ses énoncés. Par conséquent, ce n’est pas seulement les apprenants qui commettent des fautes mais aussi les natifs. Parfois, le locuteur est capable de reconnaître ou de corriger lui-même la faute par exemple :

13

La performance est la manifestation de la compétence des sujets parlants dans leurs

multiples actes de paroles. (J. DUBOIS et al., op. cit., p 354.)

14

S. P. CORDER, “Error Analysis, Interlanguage and Second Language Acquisition,” in

Language Teaching and Linguistics : surveys, ed. by Valerie Kinsella, Cambridge : Cambridge University Press, 1978, p.63.

14 * Ma père… mon père… monte le….la voiture pour… pour conduire ma sœur et moi à l’école…15 En raison de la différence entre les deux phénomènes, nous pouvons conclure qu’un apprenant ne peut pas corriger ses erreurs sans l’aide d’un professeur car elles sont représentatives de la grammaire intériorisée ou de l’interlangue, mais en principe il peut corriger ses fautes, imputables à des lapsus, à la fatigue, ou à diverses causes psychologiques, par des autocorrections spontanées.

2.2 Types d’erreurs Les auteurs classent les types d’erreurs selon leurs causes principales avec des critères différents. Par exemple, pour Jack C. Richards16 l’erreur se divise en trois types : 1. Erreur interlinguale : c’est un problème provenant de la langue source de l’apprenant. On trouve ce type d’erreur dans le cas où l’apprenant n’arrive pas à distinguer un trait de la lange cible qui est différent de la langue source pour la production en langue cible. Par exemple, au niveau syntaxique, un natif anglais peut créer un énoncé comme « Elle voit les. » pour « She sees them. » Cet énoncé est une production incorrecte suivant l’ordre des mots en anglais, au lieu de « Elle les voit. » 2. Erreur intralinguale : Ce type d’erreur résulte de l’apprentissage défectueux ou partiel de la langue cible de l’apprenant.17 Elle révèle une difficulté chez l’apprenant qui ne parvient pas à appliquer

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