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Analyse linéaire Suzanne et Louis, Juste la fin du monde

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Par   •  4 Mars 2023  •  Analyse sectorielle  •  638 Mots (3 Pages)  •  700 Vues

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Jean-Luc Lagarce (1957-1995), metteur en scène, directeur de troupe, comédien et dramaturge français

Juste la fin du monde, 1990

La tirade de Suzanne, scène 3 de la 1ère partie

l. 1 à 11 : une absence inexpliquée

- pronom personnel « tu » → Suzanne s’adresse à Louis : remplir l’absence qu’elle a subie

- évocation de son départ par une analepse (retour à un événement antérieur au récit en cours) : laisse entendre qu’elle n’a pratiquement pas connu Louis

- imparfait et passé composé (ex « lorsque j’étais enfant ») : un temps révolu, celui de son enfance

- lettres « elliptiques » : adjectif : qui omet, qui manque → « de petits mots, juste des petits mots, une ou deux phrases, rien »

- adverbe « parfois » : anaphore (répétition d'un mot en tête de plusieurs membres de phrase, pour obtenir un effet de renforcement ou de symétrie) → renforce l’incertitude

- « Parfois, tu nous envoyais des lettres, parfois tu nous envoies des lettres », « parfois, tu nous envoyais des lettres elliptiques » ; « lorsque tu es parti », « lorsque tu nous as faussé compagnie » : épanorthoses (figure de pensée qui consiste à revenir sur ce que l'on vient d'affirmer, soit pour le nuancer, l'affaiblir et même le rétracter, soit au contraire pour le réexposer avec plus d'énergie) → trouble, insiste sur l’absence et le départ

- « Je pensais… », « J’ai pensé » : Suzanne questionne le départ de son frère → elle n’aurait pas eu d’explications

- « qu’est-ce que c’est ? » ; « comment est-ce qu’on dit ? » : paroles précipitées et vagues, elle reformule. Hésitation traduit l’incertitude, le manque de confiance en soi → il est écrivain, pas elle

- faible utilisation du pronom personnel « je » : « nous » prédomine, la famille, elle semble ne pas se différencier de celle-ci + pas de relation personnelle avec son frère

- « (là que ça commence) » parenthèse → révélatrice du traumatisme fondateur

l.11 à 26 : la construction d’une image

- « et nous éprouvons (…) une certaine forme d’admiration pour toi » : le verbe éprouver au présent → cette admiration a toujours été présente et le demeure. « une certaine forme » : admiration pas totale. « tu ne peux pas ne pas le savoir » : enchaînement de négation : illustre l’évidence de cette admiration

- « je pensais que ton métier était d’écrire (serait d’écrire) » : Suzanne a eu besoin de comprendre l’absence de son frère

- « si » : répétition du subordonnant → dépendance entre les phrases qu’elle relie, Suzanne cherche à justifier le départ de Louis par des raisons toujours plus fortes : « nécessité », « obligation », « désir »

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