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Commentaire Madame de la fayette la princesse de Clèves rencontre duc de Nemours

Commentaire de texte : Commentaire Madame de la fayette la princesse de Clèves rencontre duc de Nemours. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  23 Juin 2019  •  Commentaire de texte  •  1 843 Mots (8 Pages)  •  1 115 Vues

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LA1 : Madame de la Fayette, la Princesse de Clèves, 1678

Commentaire n°1

Introduction :

Madame de Lafayette écrit « La Princesse de Clèves » en 1678, sous le règne de Louis XIV mais l’histoire se passe sous le règne d’Henry II soit un siècle avant. Ce sera son plus grand succès, mais le roman suscitera également de nombreuses controverses, notamment morales, puisqu’il dépeint le tourment dans lequel est plongé la jeune Mme de Clèves après sa rencontre avec un autre homme que son mari dont elle tombe instantanément amoureuse. L’héroïne est donc partagée entre ses passions, son rang aristocratique et l’éducation de sa mère.

Le passage étudié ici est la scène de la première rencontre entre le personnage éponyme et celui qui acquerra un rôle primordial pour la suite de l’intrigue : le Duc de Nemours.

Problématique : En quoi s’agit-il de la mise en scène d’un coup de foudre romanesque ?

Développement :

  1. Une rencontre féérique
  1. Un monde d’élégance

-La scène se déroule pendant le bal donné à l’occasion des fiançailles de la fille du roi « le jour des fiançailles » l1 : c’est donc un événement mondain et toute la Cour est présente.

-Ce monde de la cour est celui des apparences, du pare-être, de la beauté.

- Dans ce passage, plusieurs éléments indiquent le soin que les protagonistes ont consacré à leur tenue : « Elle passa tout le jour des fiançailles chez elle à se parer » l1, « l’on admira sa beauté et sa parure » l2.

  1. L’apparition du prince

-« grand bruit » l3 > coup de théâtre, M de Nemours rentre, c’est l’irruption de la passion dans la vie de la princesse de Clèves > sorte de 3 coups de théâtre. Ce prince est donc une personne d’importance, on lui fait place.

-La formule restrictive « ne que » l6 montre que M de Nemours est le plus beau, le plus fort, nous avons ici l’image du don juan. Ce don juan est le prédateur et le centre de l’attention, il « passe par-dessus les sièges » l7, il domine pour arriver sur le lui de séduction « où l’on dansait » l7

-La princesse de Clèves doit se tourner pour le voir, cela amplifie l’importance du personnage « Elle se tourna et vit un homme » l6

-Cependant, lorsque Nemours parle, il se place en situation d’infériorité face à la princesse de Clèves (alors qu’il est le roi) « Mme de Clèves n'a pas les mêmes raisons pour deviner qui je suis que celles que j'ai pour la reconnaître » l17-18

  1. Le coup de foudre

-C’est un coup de foudre réciproque. C’est un peu une sorte de rencontre cliché, tout est beau, mignon comme dans un conte de fée. Nous avons là le topo romanesque, c’est-à-dire le développement classique de la rencontre.

-Ils n’ont même pas besoin de se parler pour se comprendre et se mettre à danser et « Quand ils commencèrent à danser, il s'éleva dans la salle un murmure de louanges. » l13, cela montre bien qu’ils sont fait l’un pour l’autre

-Ils n’échangeront d’ailleurs aucune parole directe, puisque « le roi et les reines […] les appelèrent quand ils eurent fini, sans leur donner le loisir de parler à personne » l13 à 15.

-La cour assiste à la formation d’un couple, comme un spectacle avec les bruissements de la foule qui sont comme un écho de la passion naissante « murmure de louanges » l13

  1. Un couple se forme comme au spectacle
  1. L’ordre du roi

-Joue le rôle du fatum, du destin, C’est lui, autorité suprême et représentant de dieu sur terre, qui incite le couple à se former le temps d’une danse : « le roi lui cria de prendre celui qui arrivait » l5. Le fait que l’ordre émane de lui insiste sur le caractère inévitable de leur rencontre.

-Dauphine, roi et reine jouent le rôle du chaperon (Personne qui accompagnait une jeune fille ou une jeune femme par souci des convenances) ou des entremetteurs. En effet M de Nemours demande à la dauphine de parler de lui à Mme de Clèves « Votre Majesté eût la bonté de lui apprendre mon nom. » l19

-Nous pouvons dire que nous sommes comme à un spectacle. En effet il y a le regard que la Cour pose sur le couple formé par Mme de Clèves et le Duc de Nemours : « l’on admira sa beauté » l2, « les voir danser ensemble » l14, « vous le connaissez sans l’avoir jamais vu » l24.

  1. Une gémellité, une évidence

-Champ lexical de la beauté : « admiration » « étonnement » « admirer » « beauté » « parure » « singulier » « l’air brillant »

-Parallélisme de construction pour montrer qu’ils se ressemblent et se rapprochent, sont même identique > gémellité aux lignes 8 et 10 « qu'il était difficile de n'être pas surprise de le voir quand on ne l'avait jamais vu » pour M de Nemours et « il était difficile aussi de voir Mme de Clèves pour la première fois sans avoir un grand étonnement. » pour la princesse de Clèves.

-Ce sont les élus, deux être exceptionnels, lui est « brillant » l9 et elle « aussi » l10. « Il ne put admirer que Mme de Clèves. » l27 et pour elle au début ce « ne [put] être que M. de Nemours » l6 > « ne que », forme restrictive montre que ce sont les élus.

  1. Un amour impossible

-Tout d’abord la dauphine semble être un obstacle (c’est la maîtresse)

-Sa réponse à la dauphine est sans doute une marque de pudeur, mais elle peut également montrer qu’elle sait instinctivement qu’il y a quelque chose à cacher : son statut de femme mariée ne lui permet pas de tomber dans le jeu de la séduction.

-La dauphine le perçoit tout à fait et emploie même le verbe « avouer » l24, qui implique que Mme de Clèves a commis (ou va commettre) une sorte de faute.

-La princesse de Clèves est mariée. Malgré le fait qu’elle reconnaisse parfaitement le Duc et que leur alchimie est perçue par toute l’assistance, elle nie devant la dauphine, qui fait pourtant de claires insinuations, et paraît « embarrassée ». l21

Conclusion :

Par de nombreux aspects, cette scène de rencontre correspond parfaitement au cliché romanesque du coup de foudre : les circonstances, le décor et les personnages sont exceptionnels, ce qui va renforcer le caractère dramatique de la passion qui s’ensuivra, et qui n’est pour l’instant qu’à l’état d’esquisse : l’héroïne elle-même n’a pas encore compris ce qui lui arrive.

M. de Nemours et Mme de Clèves semblaient destinés à se rencontrer, et pourtant il ne semble pas y avoir d’issue heureuse pour leur passion, puisque Mme de Clèves vient de se marier. Mme de Lafayette construit ainsi une sorte de suspense : cette scène est le moteur du reste du roman.

Nous pouvons créer un parallèle entre cette scène et la rencontre entre Frédéric Moreau et Mme Arnoux dans « L’Education Sentimentale », où Flaubert écrit : « Leurs yeux se rencontrèrent », marquant ainsi l’importance du regard

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