Lecture analytique les deux coqs de La Fontaine
Fiche de lecture : Lecture analytique les deux coqs de La Fontaine. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar avestxw • 30 Avril 2019 • Fiche de lecture • 964 Mots (4 Pages) • 3 625 Vues
1er objet d'étude : La question de l’homme dans les genres de l’argumentation au XVIème siècle à nos jours
Séquence 1 : Comment La Fontaine réussit-il à conjuguer la double ambition de « plaire » et « d’instruire » ?
Les deux Coqs
Résumé : [Extrait de Fables, livre VII, fable 12, publié en 1678-1679] Deux coqs se battent pour une poule. L’un des deux sortira vainqueur du combat. Très heureux de sa victoire il va la chanter sur tous les toits. Cependant, un vautour l’entendit et il le tua.
Auteur : Jean de La Fontaine (1621-1695) est un poète (ou également fabuliste) français. Il publie son premier recueil de fable intitulé les Fables ésopiques entre 1668-1669, suivi d’un deuxième en 1678. Mais son œuvre maîtresse sera son troisième recueil qui sera publié en 1693.
Mouvement : Classicisme (vers la fin du XVIIème siècle)
Genre : Fable
Thèmes principaux abordés : L’instruction
Comment La Fontaine réussit-il à transformer un épisode de basse-cour en un récit plaisant et porteur d'une morale prônant l'humilité et la prudence ?
I- Un récit vif et animé
1) Les étapes du schéma narratif à un rythme savamment orchestré
→ Situation initiale : « deux coqs vivaient en paix » (V .1) Césure à l’hémistiche et verbes à l’imparfait de durée.
→ L'élément perturbateur + sa conséquence :
- « une poule survint » V.1 : on bascule au passé simple, juxtaposition → soudaineté.
- « la guerre allumée » V.2 : octosyllabe → fait rapide.
- le présentatif «voilà » V.2 : souligne encore le rythme accéléré
- adverbe « longtemps » V.6 : Ralentissement
→ Péripéties :
- c’est la fin du combat/ les choses sont réglées → Défaite du premier coq V.10 → chiasme.
- le vaincu prépare sa vengeance : verbe à l’imparfait de répétition → Ralentissement du rythme V.10 au V.18
- mort du vainqueur V.19 au V.22 → une nouvelle accélération
→ Situation finale :
- adverbe « enfin » (V.24)
- succession d’octosyllabe souligne la facilité de la victoire.
2) Des personnages bien vivants
- Les animaux et la Fortune → personnification grâce aux majuscules en début de nom « les deux Coqs », « nos Coqs ».
- « le vainqueur », « le vaincu » et « rivale » : glissement sur l’Homme.
- « pleura », « jalouse rage », « orgueil » → l’intensité des sentiments provoque un rapprochement chez l’Homme.
- « La gent qui porte crête » → périphrase qui met en évidence une caractéristique physique de l’animal.
II- Le registre héroï-comique
1) Les références à la guerre de Troie
→ Plusieurs éléments rappellent explicitement les évènements : « la gent qui porte crête », « Hélène au beau plumage » V.9 ; « Amour, tu perdis Troie » V.3 (Hélène est la femme du grec Ménélas enlevée par le troyen Pâris), « Achille au pied léger » ; « Ulysse aux mille tours » ou « Xanthe ».
2) L’amplification épique
→ Le passage commençant par le vers 16 jusqu’au vers 18 est un arrêt sur le coq qui prépare sa vengeance avec un imparfait de durée et une multiplication des actions.
→ Sentiment d’acharnement ➔ assonance en [an] « flancs », « s’exerçant » , « vent » : ces éléments soulignent l’ardeur guerrière.
III- La voix du fabuliste
1) Dans le récit : un ton amusé
→ Il y a un jeu de mot avec « caquet » et « coquet ». Le premier signifie un petit coq quant à l’autre signifie faire le beau. Le ton tourne en dérision : il y a des éléments misogynes.
→ L’inconstance des femmes est pointée dans le récit ➔« eut des femmes en foule » (V.28).
→ Des personnages féminins déclenchent la guerre ➔ Hélène (dans le mythe)/ la Poule (dans le récit).
...