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Analyse linéaire du dénouement de Médée de Corneille

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Par   •  12 Mars 2023  •  Commentaire de texte  •  1 015 Mots (5 Pages)  •  806 Vues

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Analyse linéaire du dénouement de Médée de Corneille  

Médée est la première tragédie de Corneille, dramaturge de l’époque classique. Jouée pour la première fois en 1635, elle retrace la fin tragique de l’histoire d’amour entre Médée et Jason. Médée, répudiée par Jason, ivre de colère et de jalousie, empoisonne sa nouvelle femme Créuse et tue ses propres enfants. L’extrait étudié est la scène 5 de l’acte V, scène de dénouement de la pièce. Médée apparaît au balcon, éprise de vengeance, et laisse éclater sa victoire devant un Jason impuissant. Nous allons nous demander comment ce dénouement tragique permet à Corneille de faire de Médée l’incarnation de la vengeance. Pour répondre à cette problématique, nous verrons dans un premier temps la manière dont ce dénouement clôt la tragédie. Puis, dans un second temps, nous analyserons comment Médée fait preuve de moquerie à l’égard de Jason.

La didascalie qui débute cette scène montre bien la position de dominance de Médée dans l’extrait. En effet, elle se trouve « debout sur un balcon », elle domine la scène. Elle est supérieure à Jason à qui elle s’adresse. Il est rabaissé géographiquement. Elle l’interpelle d’ailleurs de manière violente dès ses premiers mots avec l’adjectif « Lâche » à la ligne 1. Son temps semble alors très violent. La deuxième ligne est marquée par l’isotopie du regard, c’est-à-dire que le champ lexical de la vue avec les mots « Lève les yeux », ligne 2, « reconnais », ligne 2, « tu vois », ligne 4, rappelle l’idée du spectacle, où Jason regarde l’horreur en face, tel une mise en scène. On assiste avec lui à un spectacle d’horreur, où l’on compatit. Médée s’apparente ici à une créature inhumaine, à un monstre prêt à tout, même à tuer ses propres enfants pour assouvir sa vengeance. D’ailleurs, elle va jusqu’à insulter ses enfants d’« ingrats » à la ligne 3. Le verbe conjugué « vengé » sur la même ligne montre que la vengeance de Médée est plus forte que son amour maternel car elle a sacrifié ses enfants pour faire souffrir Jason, pour qu’il éprouve la plus grande douleur au monde. Elle indique même l’arme de son crime à la ligne 4 : « poignard ». Elle rappelle leur décès de manière métaphorique avec l’expression « chasser leur âmes » à la ligne 4. À la cinquième ligne, elle explique à Jason que s’il ne veut plus d’elle, alors il ne voulait plus non plus de leurs enfants car ces derniers étaient le fruit de leur amour. Elle adopte même un ton ironique, notamment en qualifiant Jason « d’heureux père et mari » à la ligne 6. Elle suppose qu’il se serait marié avec Créuse, et qu’il aurait eu d’autres enfants avec elle. À la ligne 8, l’expression « réjouis-t ’en » montre qu’elle fait semblant d’avoir arrangé ses affaires, et que Jason devrait même la remercier pour ce qu’elle a fait. Elle en vient même à lui donner des ordres avec l’impératif « va » à la ligne 8. Les « gages de nos feux » de la ligne 10 montre que leurs enfants sont le fruit de leur passé et que sans eux, elle ne repensera plus à la trahison de Jason. Ce dernier semble horrifié par ses aveux et exprime son désarroi et sa colère à la ligne 12 en traitant Médée « d’horreur de la nature » et « d’exécrable tigresse ». Ainsi, il la considère comme quelqu’un de dévoyé, de déshumanisé, il l’animalise et la compare à un monstre. Le point d’exclamation de la ligne 12 traduit bien l’immense colère que ressent Jason en cet instant. Ainsi, ce dénouement clôt la tragédie en exposant le conflit entre les deux personnages principaux.

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