Carnet de lecture / les caractères de La Bruyère (livres V à X)

Après avoir retenu les éléments essentiels de la leçon ci-dessous, vous lirez Les Caractères de La Bruyère (livres V à X) en vous appuyant sur le guide de lecture présenté sous la leçon. Vous pouvez travailler avec vos groupes habituels. A la rentrée, chaque groupe présentera un livre à l'oral. Ce travail sera évalué, ainsi que vos connaissances sur la leçon.

La Bruyère et son temps

1645 : Jean de La Bruyère naît à Paris dans une famille bourgeoise, principalement engagée dans la magistrature

1665 : La Bruyère achève ses études de droit à Orléans

1673 : Grâce à l'héritage de son oncle, il achète une charge de trésorier général en Normandie, ce qui lui permet d'obtenir des rentes et l'anoblissement. Mais il vit toujours à Paris et se consacre surtout à la lecture, à la réflexion et à l'écriture.

1684 : Il devient précepteur du duc de Bourbon, le fils du prince de Condé et petit-fils du grand Condé, deux « Grands » proches du Roi. Pendant deux ans il enseigne au jeune duc l'histoire, la géographie et les institutions françaises.

1686 : Il continue à servir la maison de Condé, recevant le titre de « gentilhomme ordinaire de Monsieur le Duc », en charge de la bibliothèque.

1688 : La Bruyère publie la première édition des Caractères ou Moeurs de ce siècle. Ils sont précédés d'une traduction des Caractères de Théophraste, un auteur grec de l'Antiquité. Suivent deux autres éditions la même année, puis une réédition chaque année, de 1689 à 1693.

1693 : La Bruyère est élu à l'Académie française. Dans son discours de réception, il réaffirme son engagement en faveur des Anciens, contre les Modernes.

1696 : La Bruyère est victime d'une attaque d'apoplexie. Malgré son succès littéraire, il meurt pauvre et solitaire.

Contexte :

Un monarque absolu sur le déclin

Louis XIV s'est depuis longtemps érigé en monarque absolu . Installé à Versailles, il s'est entouré de la noblesse afin de mieux la contrôler. Mais après le faste des premières années de son règne, plusieurs événements viennent assombrir le prestige du Roi-Soleil. Il durcit sa politique religieuse et signe la révocation de l'édit de Nantes en 1685, interdisant le protestantisme. Il attaque également les jansénistes, et mène plusieurs guerres extérieures. L'économie française en pâtit : l'augmentation des impôts appauvrit la société, encore fragilisée par des épidémies et de mauvaises récoltes.

Une société de cour hypocrite

Rassemblés en permanence autour du monarque, les courtisans flattent le Roi. Le cérémonial de la Cour est une véritable mise en scène de la personne royale, de son lever à son coucher. Mais il fait de la Cour un lieu hostile, empli de médisances et de flatteries trompeuses, en proie aux intrigues des courtisans qui manigancent pour obtenir davantage de pouvoir. Par ailleurs, la fin du règne de Louis XIV est marqué par un retour aux normes religieuses. Le Roi se consacre à ses devoirs de chrétien. Toute la Cour suit ce mouvement pour plaire au souverain, ce qui tend à renforcer l'hypocrisie de la noblesse.

La querelle des Anciens et des Modernes

Un débat éclate dans le monde de l'art et des belles lettres. Deux camps s'opposent : les Anciens assurent que les auteurs de l'Antiquité ne sauraient être égalés, et affirment que l'art doit être conduit par les principes antiques. Les Modernes, s'appuyant sur la grandeur du règne de Louis XIV, revendiquent un progrès possible et croient en la capacité des auteurs du XVIIe siècle à égaler, voire à dépasser les auteurs antiques. La Bruyère, comme Racine, La Fontaine ou Bossuet, est partisan des Anciens, contre les Modernes Perrault et Fontenelle.

Livre V « De la société et de la conversation » : lecture guidée

I/ Un personnage, un défaut

Reliez chaque personnage au défaut qui le caractérise.

Acis (7)                                       Le parasite despotique qui accapare la fortune des autres

Arrias (9)                                   L'égoïste qui s'impose en société et se moque de déranger les autres

Théodecte (12)                          Le menteur éhonté qui veut à tout prix se faire remarquer

Troïle (13)                         Le « diseur de phoebus », le prétentieux qui utilise un langage hermétique et compliqué pour paraître intelligent.

II/ Les remarques clés

16, 17, 23, 48 et 77 : les règles de la conversation

Quel doit être l'objectif de l'homme conversant en société ? Quelle pratique du langage le moraliste prône-t-il ?

7,9,22 et 82 : Les mauvais parleurs

En quoi les mauvais parleurs détournent-ils le langage selon La Bruyère ?

1. Acis :
2. Arrias :
3. Cléon :
4. Nicandre :

38 à 50 :

Quelle vision des relations humaines le moraliste donne-t-il ?

Proposez un ou deux adjectifs afin de qualifier la société décrite par La Bruyère des remarques 38 à 50.

Livre VI « Des Biens de fortune » : lecture guidée.

I/ Un personnage, un défaut

Reliez chaque personnage au défaut qui le caractérise.

Champagne (18)                               L'insatiable qui veut toujours plus de richesses.

Périandre (21)                                  Le vaniteux qui veut passer pour un grand seigneur.

Chrysippe (27)                                L'insensible indifférent aux misères du peuple.

II/ Les remarques clés

• 3,4,7,9 et 10

Que reproche La Buyère aux hommes de son temps dans les remarques 3,4,7, 9 et 10 ?

Complétez le titre donné à cet ensemble de remarques : La confusion entre

• 15 à 21

Quels sont les points communs entre Sosie, Arfure, Crésus, Champagne, Sylvain, Dorus et Périandre ?

Proposez un titre pour ces remarques :

• 25 : Les rouages de la fortune

Relevez et expliquez les deux métaphores filées par lesquelles sont décrits « les partisans ».

• 47 et 56

47 : Quelle critique sociale le moraliste formule-t-il ? Quelle position revendique-t-il ?

Livre VII « De la Ville » : lecture guidée

I/ Les remarques clés.

1 à 3 : La « comédie sociale »

Relevez dans ces trois remarques le champ lexical de la vue :

En quoi ces femmes se donnent-elles en spectacle ?