Commentaire composé séquence poétique

Clara DEMISELLE S8

Commentaire comparé séquence sur la poétique

        Thomas Enhco est un pianiste français, compositeur de Jazz contemporain et de musique classique contemporaine. Nous allons étudier un texte destiné à ses auditeurs, écrit sur la pochette de son premier album solo de piano sorti en 2015, Feathers. Il y raconte le parcours qu’il a traversé pendant sa recherche artistique.

        Thomas Enhco, dans la production de son album, a cherché à retranscrire des émotions. Il dit avoir voulu « raconter certaines étapes d’une histoire d’amour au travers de [ses] états émotionnels. Louis-Ferdinand Céline, dans une interview publiée en 1957 dans l’Express, affirme : « L’histoire, mon Dieu, elle est très accessoire. C’est le style qui est intéressant. », donc la forme est plus importante que le fond. Le pianiste met en avant le fond, qu’il juge sûrement plus intéressante. Il communique que les sentiments qu’il a traversé et qu’il a voulu faire entendre à travers son album   sont « complexes, rarement manichéens, non rationnels, mêlant la réalité à la rêverie et le fantasme à la folie ». En faisant ceci il a défié le rationnel et a ainsi utilisé sa liberté d’artiste pour mieux s’exprimer. Il a réussit, grâce à l’art – son piano, à exprimer sa propre déformation de la réalité. Boileau serait en désaccord car lui, ne pense qu’à la conformité de l’art : « Tout reconnut ses lois ; et ce guide fidèle Aux auteurs de ce temps sert encor de modèle. Marchez donc sur ses pas ; aimez sa pureté ; Et de son tour heureux imitez la clarté ».

        Il a vécu son premier album solo « comme un livre dont certains paragraphes sont absents : la frontière entre écrit et improvisé y est floue ». Cette phrase est un aveu sur le manque de discipline dans son œuvre ; il se détache de la norme, apportant une touche d’originalité à sa musique. Chose que Paul Verlaine aurait reconnu, car il publie dans Jadis et Naguère « Rien de plus cher que la chanson grise/ Où l'Indécis au Précis se joint », et encore « Prends l'éloquence et tords-lui son cou ! ». Il est donc question de créer une œuvre belle sans pour autant suivre un certain modèle, en s’autorisant certaines libertés. Une liberté que Louis Aragon qualifie de « véritable ». Lorsque Thomas Enhco dit qu’il « cherche à oublier le piano en tant qu’instrument mécanique avec ses touches et ses marteaux », il souhaite seulement l’utiliser comme un moyen de communication. Arthur Rimbaud dit « qu’il faut être voyant, se faire voyant ». Thomas Enhco semble avoir réussi.