Le Rouge et le Noir, Stendhal
Commentaire de texte : Le Rouge et le Noir, Stendhal. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar meooooo • 3 Février 2021 • Commentaire de texte • 2 070 Mots (9 Pages) • 583 Vues
Stendhal est un écrivain du XIXème siècle considéré comme l’un des plus grands auteurs et romancier de son époque. Il est un précurseur du mouvement littéraire le réalisme dans lequel les auteurs cherchent à décrire le plus fidèlement possible la réalité tout en montrant le fonctionnement de la société. Ce romancier a écrit Le Rouge et le Noir, sous-titré Chronique de 1830 publié en 1830. Ce roman est placé entre le réalisme et le romantisme, Stendhal s’est inspiré d’un fait divers « l’affaire Berthet ». Julien Sorel est le personnage principal, fils de charpentier il rêve d’ascension social et d’amour. Dans le livre I chapitre 6 « L’ennui » l’auteur nous décrit une rencontre cruciale entre deux personnages principaux, Madame de Rênal et Julien Sorel. Une femme mariée faisant partie de la haute société et un jeune homme, fils de charpentier de classe de moyenne. La citation de Mozart au début de ce chapitre « Non so pui cosa son Cosa facio » ce qui veut dire « je ne sais plus qui je suis ni ce que je fais » crée un effet d’attente vers une scène amoureuse. En quoi ce passage est-il capital ? De prime abord nous étudierons les portraits des personnages pour pouvoir poursuivre sur la rencontre en se focalisant sur leurs états d’esprit, le rapprochement et les jeux de regards et enfin leur transformation.
Stendhal nous offre un portrait des deux principaux individus Madame de Rênal et Julien Sorel lors de leur première rencontre qui est capital pour la suite du livre. L’auteur débute ce chapitre par la description du portrait moral de Madame de Rênal par le biais d’un point de vue omniscient, soit vu par l’auteur. Lors de cette description, deux caractéristiques sont mises en avant « vivacité et grâce » qui sont des termes mélioratifs par conséquent le lecteur s’attend à découvrir une femme gentille et totalement heureuse. Stendhal note et précise que les deux traits de sa personnalité sont surtout « naturelles quand elle était loin des regards des hommes ». À ce moment-là le lectorat découvre alors un aspect de son tempérament encore inconnu jusque-là, la timidité néanmoins observable uniquement lorsqu'un homme est présent. L’écrivain se moque légèrement de ce personnage ainsi que de sa première réaction qu’elle a eu en voyant Julien le précepteur ; « elle eut l’idée que ce pouvait être une jeune fille déguisée » elle a donc une curieuse perception ce qui prouve qu’elle n’est pas très au fait d’une certaine réalité qui est la sienne et qui concerne ses enfants. Subséquemment il y a une focalisation interne ou Madame de Rênal est décrite selon la vision de Julien, il attache de l’importance de suite à sa tenue « il n’avait jamais vu un être aussi bien vêtu » cette réflexion insiste sur le fait que ce précepteur vient d’un milieu modeste dans lequel il n’a pas l’habitude de voir des personnes aussi bien apprêtées. Julien est profondément frappé : c’est ce que nous pouvons comprendre à travers l'expression « éblouie par sa beauté », en effet le participe passé « ébloui ici insiste réellement sur le désarroi du jeune paysan. En somme le jeune homme emploie des termes comme « avec un air doux » ou encore « sa voix douce » c’est donc le qu’il ressort de madame de Rênal lorsqu’il la voit pour la première fois. Nous allons maintenant nous intéresser au portrait de julien qui est premièrement vu par le narrateur, donc par un point de vue omniscient. Grâce à l’utilisation du verbe tressaillir « il tressaillit quand une voix douce dit tout près de son oreille : » montre bien que Julien Sorel est envahi par la peur, devant cette demeure qu’il ne connaît pas il n’est pas serein. Stendhal nous parle également de son orgueil « tout honteux de ses larmes qu’il essuyait de son mieux » il a donc une haute estime de lui d’autre part à l’époque les stéréotypes sont encore très présents et à cette période donc un homme ne doit pas pleurer. Le portrait de ce jeune paysan est complété par un point de vue interne soit le regard de Madame de Rênal sur lui, elle réalise une description physique « le teint », « ses yeux » et le terme « pauvre créature » exprime la première vision qu’elle a de son précepteur. Cette femme le voit comme un être fragile et elle s’attarde sur les détails de son visage et sa tenue vestimentaire retient son attention « il était en chemise bien blanche, et avait sous le bras une veste fort propre de ratine violette » elle remarque donc que julien était particulièrement soucieux de sa tenue qu’elle soit bien blanche et propre et que celle-ci renvoie une bonne image de lui. Lorsque Madame de Rênal décrit Julien comme « un jeune paysan presque encore enfant » c’est sa figure et son instinct maternel et la jeunesse de cet homme qui est devant chez elle qui la frappe mais qui la charme en même temps. Nous pouvons aussi noter la faiblesse de Julien qui est tout aussi étonnante que compréhensible, elle est décrite avec les termes « si blancs » et « extrêmement pâles » ce qui peut aussi laisser penser que la situation dans laquelle il se trouve lui est très inconfortable. Stendhal offre donc au lectorat une description d’un enfant extrêmement timide. C’est l’apparence enfantine de Julien Sorel qui va permettre la rencontre effective entre eux et au fur et à mesure Julien va devenir un homme séducteur et ambitieux. Dans cet extrait nous pouvons remarquer la présence du champ lexicale de l’enfant « enfant », « petit », « jeune » c’est donc pour cela que le lecteur ne se doute pas que dans la suite de ce roman réaliste ces deux personnages vont être amants. Nous avons pu voir les différents points de vues pour ces deux personnages lors de leur première rencontre par conséquent c’était aussi leurs premières impressions tout comme le point de vue de Stendhal qui apporte aussi une forme de réalisme dans le récit.
Leur rencontre est un événement et un passage absolument crucial dans le livre, nous commencerons donc par étudier l’état d’esprit des deux personnages de cette scène. Durant ce moment qui détermine la suite, Madame de Rênal est inquiète et fragile, dans le texte il est question de son « amer chagrin que lui donnait l’arrivée du précepteur » mais Julien Sorel a réussi a là « distraite un instant » ce qui permet à cette rencontre de se passer sans aucun chagrin. En ce qui concerne Julien Sorel, il est dans un état mental assez fragile car il vient de quitter son milieu dans lequel il n’était pas à l’aise, étouffé de par ses envies de d’ascension social, il passe dans un environnement et un univers qui vont lui permettre d’assouvir ses envies d’ascension et d’amour cependant il va mettre du temps à s’intégrer. A l’intérieur de cette scène nous pouvons remarquer des rapprochements ainsi que des jeux de regards, pour commencer lorsque Madame de Rênal sort et qu’elle voit Julien devant chez elle, lui ne l’a voit pas puis plusieurs verbes d’action se mettent en place comme par exemple « venir », « lever », « oser », « approcher » ce qui instaure un certain rythme dans cette scène. Le seul point de repère, seul précision que possède le lecteur est « la porte fenêtre qui donnait sur le jardin » et cela ne concerne donc que le cadre. La maîtresse de maison a vécu un effet de surprise en apercevant son nouveau précepteur « elle aperçut », elle n’était donc pas prévenue de sa venue ce qui peut aussi traduire un manque de communication entre elle et son mari. L’auteur décrit une scène d’abord sur un plan éloigné puis « elle s’approcha » dès lors le plan est donc rapproché, au fur et à mesure ce plan lointain se transforme en véritable face à face. Ce changement de plan peut être traduit par les expressions « une voix douce dit tout près de son oreille », « il étaient fort près l’un de l’autre à se regarder », nous pouvons assimiler et impliquer ce rapprochement à un coup de foudre, en effet le lecteur ressent l’intimité et la sensualité entre les deux personnages. Dû à ce choc émotionnel Madame de Rênal et Julien Sorel ont vécu une transformation de leur comportement. Nous pouvons commencer par le personnage féminin qui « bientôt se mit à rire avec toute la gaîté folle d’une jeune fille » ce qui la rajeunit, elle est de nouveau insouciante et tous ses chagrins ont disparus ce qui est en total opposition avec la femme qui « resta interdite » et timide décrite au début du chapitre, cependant cette folie et ce rayonnement est ce qui va permettre de commettre l’adultère qui au final la perdra mais le terme « interdite » souligne l’effet sidérant d’un coup de foudre. Il y a aussi une réelle transformation au niveau de sa vision des choses puisqu’au début Madame de Rênal subit un « amer chagrin » mais à la fin de l’extrait que nous étudions elle se permet de « figurer tout son bonheur », elle ressent donc du bonheur, nous pouvons constater une transformation conséquente. Julien Sorel lui non plus n’est pas épargné par ce coup de foudre. Par conséquent il réagit, en oublie tout puisqu’il est obnubilé par la femme qui se trouve devant lui, « il oublia sa timidité », « il oublia tout même ce qu’il venait faire ». Julien n’arrive pas à avoir une réflexion sur quelconque sujet à ce moment-là, en second lieu c’est son corps qui se transforme « les joues si pâles d’abord et maintenant si roses » à cet instant Julien n’est plus triste ou perdu il vit une émotion forte, le rose pourrait être associé au rouge de l’amour. Stendhal crée un anti-héros, en le décrivant comme une « pauvre créature », « petit paysan », « jeune paysan » on comprend donc qu’il ne possède aucune virilité et aucun avantage financier portant dans les attentes de femmes envers les hommes de l’époque ce qui met en évidence une barrière sociale et cela intensifie donc la puissance de leur coup de foudre. Lors de cette rencontre Julien perdit totalement la raison, c’est la naissance de la passion amoureuse, cette passion le rend passif car durant ces instants il ne se domine plus lui-même. Le lecteur assiste donc à la perte de l’enfant que ce paysan était au début et la naissance du héros de ce roman d’apprentissage.
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