Commentaire
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| |MATHURINE - Est-ce que... ? |
| |DOM JUAN, bas à Mathurine - Il n'y a pas moyen de lui faire entendre raison. |
| |CHARLOTTE - Je voudrais... |
|10 |DOM JUAN, bas à Charlotte - Elle est obstinée comme tous les diables. |
| |MATHURINE - Vrament... |
| |DOM JUAN, bas à Mathurine - Ne lui dites rien, c'est une folle. |
| |CHARLOTTE - Je pense... |
| |DOM JUAN, bas à Charlotte - Laissez-la là, c'est une extravagante. |
|15 |MATHURINE - Non, non : il faut que je lui parle. |
| |CHARLOTTE - Je veux voir un peu ses raisons. |
| |MATHURINE - Quoi ? |
| |DOM JUAN, bas à Mathurine - Gageons qu'elle va vous dire que je lui ai promis de l'épouser. |
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Texte B - Beaumarchais (1732 - 1799), extrait de Le Mariage de Figaro (1781), acte V, scène 7
Suzanne, suivante de la comtesse Almaviva, va épouser le valet Figaro. Mais le comte Almaviva, qui la désire, veut obtenir ses faveurs. Suzanne avertit sa maîtresse et son fiancé. Pour ramener à elle son époux, la comtesse décide de prendre la place de Suzanne, lors d'un rendez-vous que le comte lui a fixé dans le jardin, à la tombée de la nuit. Figaro, mis au courant de la rencontre, assiste à la scène.
|1 |LE COMTE prend la main de la femme : Mais quelle peau fine et douce, et qu'il s'en faut que la Comtesse ait la main aussi belle ! |
| |LA COMTESSE, à part : Oh ! la prévention ! |
| |LE COMTE : A-t-elle ce bras ferme et rondelet ? ces jolis doigts pleins de grâce et d'espièglerie ? |
| |LA COMTESSE, de la voix de Suzanne : Ainsi l'amour ?... |
|5 |LE COMTE : L'amour... n'est que le roman du cœur : c'est le plaisir qui en est l'histoire; il m'amène à vos genoux. |
| |LA COMTESSE : Vous ne l'aimez plus ? |
| |LE COMTE : Je l'aime beaucoup ; mais trois ans d'union rendent l'hymen1 si respectable ! |
| |LA COMTESSE : Que vouliez-vous en elle ? |
| |LE COMTE, la caressant : Ce que je trouve en toi, ma beauté... |
|10 |LA COMTESSE : Mais dites donc. |
| |LE COMTE : ... Je ne sais : moins d'uniformité peut-être, plus de piquant dans les manières ; un je ne sais quoi, qui fait le charme ; quelquefois un |
| |refus, que sais-je ? Nos femmes croient tout accomplir en nous aimant ; cela dit une fois, elles nous aiment, nous aiment ! (quand elles nous aiment),|
| |et sont si complaisantes, et si constamment obligeantes, et toujours, et sans relâche, qu'on est tout surpris, un beau soir, de trouver la satiété2, |
| |où l'on recherchait le bonheur ! |
|15 |LA COMTESSE, à part : Ah ! quelle leçon ! |
| |LE COMTE : En vérité, Suzon, j'ai pensé mille fois que si nous poursuivons ailleurs ce plaisir qui nous fuit chez elles, c'est qu'elles n'étudient pas|
| |assez l'art de soutenir notre goût, de se renouveler à l'amour, de ranimer, pour ainsi dire, le charme de leur possession, par celui de la variété. |
| |LA COMTESSE, piquée : Donc elles doivent tout ?... |
| |LE COMTE, riant : Et l'homme rien ? Changerons-nous la marche de la nature ? Notre tâche, à nous, fut de les obtenir : la leur... |
|20 |LA COMTESSE : La leur ? |
| |LE COMTE : Est de nous retenir : on l'oublie trop. |
| |LA COMTESSE : Ce ne sera pas moi. |
| |FIGARO, à part : Ni moi. |
| |SUZANNE, à part : Ni moi. |
|25 |LE COMTE prend la main de sa femme : Il y a de l'écho ici; parlons plus bas. |
1. l'hymen : le mariage.
2. la satiété : état d'une personne totalement rassasiée
Texte C - Edmond Rostand (1866 - 1918), extrait de Cyrano de Bergerac (1897), acte III, scène 10 (vers 1504 - 1539)
La scène se passe à Paris, au XVIIème siècle. Cyrano, aussi célèbre pour ses prouesses militaires que pour son physique disgracieux, aime sa cousine Roxane. Mais celle-ci lui a confié qu'elle aime le beau Christian et en est aimée. Elle reproche cependant à ce dernier de ne pas savoir lui parler d'amour. Prêt à se sacrifier, Cyrano, poète à ses heures, décide d'aider Christian. Ainsi, quand celui-ci, dissimulé avec Cyrano sous le balcon de Roxane, la désespère par la maladresse de son discours amoureux, Cyrano décide de venir en aide à son rival en se faisant passer pour lui.
| |ROXANE, s'avançant sur le balcon | |J'adore comme lui la reine que vous êtes, |
|1 |C'est vous ? |25 |Comme lui je suis triste et fidèle... |
| |Nous parlions de... de... d'un... | |ROXANE |
| |CYRANO | |Et tu es |
| |Baiser. Le mot est doux ! | |Beau comme lui ! |
| |Je ne vois pas pourquoi votre lèvre ne l'ose ; | |CYRANO, à part, dégrisé. |
| |S'il la brûle déjà, que sera-ce la chose ? | |C'est vrai, je suis beau, j'oubliais ! |
|5 |Ne vous en faites pas un épouvantement : | |ROXANE |
| |N'avez-vous pas tantôt, presque insensiblement, | |Eh bien ! montez cueillir cette fleur sans pareille...
...