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Commentaire de texte : Outsiders de Howard Becker

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Par   •  3 Décembre 2015  •  Commentaire de texte  •  1 952 Mots (8 Pages)  •  1 664 Vues

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Ce texte, issu d' Outsiders et rédigé par Howard Becker, porte sur la notion de déviance, dont Becker érige sa propre définition. Celui-ci nous montre qu'il n'existe pas de définition universelle et unique et de ce qui est déviant, tout comme il n'existe pas de mode d'éducation parfait ou d'ensemble de goûts légitimes et irréprochables. Il va plutôt se focaliser sur l'explication du processus qui mène un individu à devenir « étranger » aux yeux des autres. La socialisation est ici importante puisqu'elle représente le prisme par lequel les individus vont être amenés, voire contraints à inculquer des normes informelles ainsi que des valeurs. Ces normes se déclinent en une multitude de sous-catégories et le respect de celles-ci doit se faire de manière implicite ou alors transparaître très clairement chez un individu selon un groupe donné. Becker

Nous aborderons la définition de la déviance dressée par Becker pour ensuite

Contrairement à la multitude des définitions de la déviance proposées en sociologie, Becker nous propose une définition axée avant tout sur l'identification d'autrui de la déviance chez les individus.

En premier lieu, il met en valeur le caractère trop simpliste de la définition purement statistique de la déviance. Celle-ci va qualifier un comportement comme déviant dès lors qu'il s'écarte de la moyenne ou de la tendance générale. S'y dégage des groupes d'individus trop hétéroclites de part l’impossibilité d'établir des corrélations entre leur prétendue déviance et leur transgression des normes. Les individus sont mélangés de manière trop arbitraire. Becker qualifie cette définition de triviale car elle omet ainsi de s'interroger sur la vraie nature de la déviance. Il explique ensuite qu'une autre conception de la déviance prend ses racines dans l'analogie médicale. L'idée générale repose dans l'association de la déviance à une pathologie, et donc, par extension, à une maladie. Le principe de dysfonctionnement mental ou physique des individus est mis en exergue dans cette conception. Néanmoins, ce principe mène à penser que n'importe quel individu serait déviant et donc malade. Une fois de plus, les groupes ressortissants sont trop hétérogènes et les symptômes trop variés pour établir une définition de la déviance sans ambiguïté. Le caractère de jugement par les différents psychanalystes est trop varié. Ainsi, Becker critique l'analogie médicale car elle admet d’émettre un jugement sans réel fondement sur ce qui est déviant. Une conception similaire de la déviance porte les sociologues à chercher s'il existe des individus « réduisant la stabilité » de la société. Cette conception est similaire à celle médicale dans le sens où elle va attribuer des symptômes de désorganisation sociale. Becker attire notre attention sur la pluralité des approches de la définition de la fonction dans une société donnée : « ce qui est fonction pour un groupe ou une organisation n'est pas inscrit dans leur nature, mais se décide dans un conflit de type politique ». Chaque individu forgerait alors sa conception fonctionnelle de la déviance, où chaque critère déterminant ce qui est déviant et ce qu'il ne l'est pas serait sujet à un débat de nature politique. On ne peut donc retirer de cette conception qu'une définition trop limitante. Enfin, la dernière conception sociologique est celle qui se rapproche le plus de celle de Becker ; elle définit la déviance par « le défaut d'obéissance aux normes du groupe ». Dans une société, il existe une multitude de groupes sociaux où des individus peuvent, même à leur insu, appartenir à plusieurs de ces groupes en même temps. Chaque communauté va dresser les normes à respecter, les comportements acceptables, les manières d'être et de penser qui vont de pair avec les idéaux promus par ces groupes sociaux. On rejoint ici la notion d'habitus de Pierre Bourdieu. Un individu peut alors être étiqueté comme déviant dans un certain groupe mais ne pas l'être dans un autre. Becker montre que si il y a une approche de la déviance très variée parmi les différents groupes, un processus demeure commun à tout déviant: l'expérience d'être étiqueté par son groupe. Il dresse alors sa définition : « je considèrerai la déviance comme le produit d'une transaction effectuée entre un groupe social et un individu qui, aux yeux du groupe, a transgressé une norme ». Le processus d'étiquetage va de pair avec l'administration de sanctions négatives aux déviants. Ces sanctions varieront cependant dans le temps et en fonction du type de déviance, les normes sociales et juridiques n'étant pas immuables. Elles vont varier aussi en fonction du groupe social de celui qui commet la déviance. Le caractère déviant ou non d'un individu va dépendre en partie de la nature de l'acte de transgression et en partie les réactions d'autrui qui vont être générées face à cet acte.Ainsi, selon Becker, l'élément géniteur de la déviance réside dans la réaction d'un groupe d’individus face à une transgression normative chez un individu. La transgression n'est pas déviance en soi jusqu'au moment où elle est transformée par l’identification publique, et donc, la mise en lumière de cette transgression. L'individu devient alors « étranger » aux yeux de sa communauté. La notion d'étiquetage est propre à Howard Becker, la non-conformité d'un individu selon le jugement de son groupe social, c'est-à-dire le fait qu'il soit perçu comme transgresseur de la norme établie, va lui donner l'étiquette de déviant. On dira de l'étiquetage qu'il est le mécanisme par lequel les membres d'un groupe ou les institutions d'une collectivité désignent un individu comme déviant. Becker cristallise cette définition grâce à l'étude de Malinowski sur les Trobriandais. Howard Becker suppose ici qu'il y a une plus grande indulgence vis-à-vis de la déviance perpétrée par celui qui n'était pas étiqueté comme appartenant à un groupe déviant. Le fait d'afficher publiquement la transgression de la norme bouleverse la situation du Trobriandais; la déviance est « en veille » ou « cachée » jusqu'au moment ou elle est dévoilée. Prenons l'exemple de la Grèce antique, où la pédérastie était chose commune entre un haut citoyen et un jeune adolescent. Il ne fallait tout de même pas que cette sexualité soit dévoilée aux yeux du public car le comportement était alors étiqueté comme déviant et le haut citoyen risquait alors de devoir quitter ses fonctions dans la Cité. La déviance est cependant une tentation constante, les gens normaux c'est-à-dire non étiquetés déviants, sont ceux qui n'ont pas cédé à la tentation de la déviance. Effectivement, le fait d'être étiqueté déviant a des conséquences négatives sur la participation à la vie sociale et sur l'image que les autres ont du déviant, voire sur l'image que le déviant a de soi (si cet étiquetage n'est pas assumé). Les difficultés d'intégration liées à l'étiquetage vont donc renforcer l'identité déviante et mener éventuellement à la marginalité. C'est un cercle vicieux puisque l'individu, même si n'est originellement aucunement déviant, à force de se faire étiqueter par différents groupes, va éventuellement se retrouver en paria et finir par adopter les comportements d'un déviant : c'est une prophétie autoréalisatrice.

Il existe une dualité dimensionnelle et contextuelle dans la notion d'étranger : d'un côté, celui étiqueté est perçu comme étranger mais ce même individu peut aussi à son tour percevoir ceux qui lui ont valu cet étiquetage comme étrangers eux-mêmes. Surgit alors la formule « d'application différentielle des normes ».

Chaque individu, chaque groupe,

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