Fiche De Lecture " La Fée Carabine"
Mémoires Gratuits : Fiche De Lecture " La Fée Carabine". Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresis; le commissaire divisionnaire Coudrier apprend à ses petits-enfants à voler sans se faire pincer (puis leur enjoint de tout restituer aussi discrètement qu'ils ont tout subtilisé); Stojil désire être emprisonné le plus longtemps possible afin de pouvoir travailler tranquillement à sa traduction de Virgile en serbo-croate, etc. Si aucune de ces excentricités n'est techniquement impossible, il n'en reste pas moins qu'elles semblent hautement improbables et confèrent au récit une petite touche d'invraisemblance, encore accentuée par les nombreux « hasards » qui donnent forme et cohésion à l'intrigue.
La drogue, une problématique très actuelle
La fée carabine aborde par ailleurs une question très actuelle, celle du trafic de la drogue et de ses dangers. D'abord, bien sur, il y a l'intrigue centrale, le complot fomenté par le commissaire divisionnaire Cercaire, l'architecte et le Secrétaire d'État, soit « la reconversion du marché de la drogue de la jeunesse vers les vieillards» qui vise à « hâter» la mort de vieillards « solitaires et sans espoir» dans le but de libérer les appartements qu'ils occupent (p. 234 et 235). Le cas de Risson, une des victimes de cette combine, illustre à quelles extrémités peut mener la dépendance à la drogue, lui qui tue de vieilles dames sans défense afin de les voler et de se procurer de l'argent pour une «petite piqure» (p. 244).
Mais la drogue, outre qu'elle participe à l'intrigue centrale du roman, y est aussi présente sous d'autres aspects. L'inspecteur Van Thian est un « grand consommateur de médicaments» (p. 62) dont les parents, qui tenaient autrefois un «entrepôt de pinard», dissimulaient une fumerie d'opium dans leur arrièreboutique, un lieu fréquenté notamment par le père de Julie Corrençon (p. 201 et 202), le gouverneur colonial Corrençon, qui est ensuite «passé de l'opium à l'héroïne, de la longue pipe à la froide seringue» (p. 284). Et sa fille Julie, qui
enquête après la mort de son père sur le trafic de drogue, se retrouve à l'hôpital
après avoir été torturée et «droguée à mort» (p. 96), où elle est traitée par un
médecin qui la drogue encore plus, malgré les reproches d'un collègue qui prédit
qu'il lui transformera le « cerveau en sauce blanche»
(p. 147). Il Y a donc, dans le roman, plus d'une histoire d'abus de consommation
de drogue.
Les relations familiales et la solitude
Le thème des relations familiales est aussi très présent dans le roman. Pastor
est hanté par le souvenir de ses parents adoptifs; Van Thian est confronté au
souvenir de ses parents (p. 200 et 201); Julie enquête sur le trafic de drogue
parce que son père a souffert de dépendance et Edith Ponthard-Delmaire se
suicide parce que son père est un «ogre» (p. 195)... Et puis, bien sûr, il y a la
famille Malaussène, caricature s'il en est de la famille moderne et de l'éclatement
des structures traditionnelles. En effet, dans la famille Malaussène, «les grandspères
ne sont
pas authentiques et les papas sont portés disparus» (p. 82). Ce modèle familial
quelque peu inusité peut être considéré comme une fantaisie de l'auteur, mais
aussi, d'un autre point de vue, comme une solution à un problème de société très
actuel, celui de la solitude et, tout particulièrement, celui de la solitude des
personnes âgées, autre thème important du roman. Ce sont en effet des
vieillards solitaires dont l'architecte Ponthard-Delmaire et ses acolytes veulent se
débarrasser, et ce sont de vieilles dames sans défense auxquelles s'attaque
Risson. Dans La fée carabine, les vieillards font donc figure de victimes qu'il est
nécessaire de protéger.
Les personnages
Les personnages importants du roman sont Benjamin Malaussène, l'inspecteur Pastor,
l'inspecteur Van Thian, Julie Corrençon, Risson et le divisionnaire Cercaire.
Benjamin Malaussène est le personnage principal du récit, bien que l'inspecteur Pastor
semble avoir une importance presque aussi grande dans le roman. On traitera donc de ces
deux personnages.
Benjamin Malaussène
SES VALEURS
Benjamin Malaussène, le frère aîné de la famille Malaussène, est un homme
droit, qui a le sens de l'entraide et de la communauté. La famille Malaussène, en
effet, héberge chez elle des vieillards qui souffrent de dépendance â la drogue
(p. 18) et qui sont recherchés par la bande de malfaiteurs qui ont causé leur
déchéance (p. 38).
SES RÊVES, SES ASPIRATIONS
Les rêves de Benjamin Malaussène sont incarnés par une femme, Julie
Corrençon, dont il est amoureux.
LES TRANSFORMATIONS QU'IL SUBIT TOUT AU LONG DE L'HISTOIRE
La personnalité de Benjamin Malaussène n'est pas transformée au cours de
l'histoire.
SES RAPPORTS AVEC LES AUTRES PERSONNAGES
.
Avec Risson
Au début de l'histoire, Risson habite depuis un mois chez les Malaussène.
Autrefois employé comme libraire au magasin où Benjamin travaillait auparavant
(p. 35), il a sombré dans la drogue après avoir perdu son emploi. C'est Julie
Corrençon qui a d'abord emmené Risson chez Benjamin et l'a convaincu de le
garder, malgré ses réticences. L'état déplorable du vieillard ainsi que le souvenir
qu'a gardé Benjamin de sa dernière conversation avec cet ancien libraire qui «a
une croix gammée â la place du coeur» (p. 36) ont, en effet, refroidi ses bonnes
intentions.
Benjamin finit toutefois par s'attacher â Risson, et ses talents de conteur lui
font oublier le côté sombre du personnage. Il est convaincu que le plaisir de
raconter le soir des histoires aux enfants l'a sauvé de la drogue (p. 34), alors
qu'en fait Risson a besoin d'une «petite piqùre» pour raconter ces histoires (p.
244), tue et vole de vieilles femmes sans défense afin d'«acheter de quoi
réveiller la Littérature» dans ses veines. Benjamin se trompe donc complètement
à son sujet, et il va même jusqu'à le soupçonner d'éprouver peut-être un petit
quelque chose pour la veuve Hô (p. 262), sa dernière victime... Risson considère
de son côté que «Malaussène est un saint authentique» (p. 244).
. Avec Julie
Julie est une femme intrépide, une «journaliste de génie» entrée dans la vie de
Benjamin un an auparavant et dont il est très amoureux. Julie est cependant très
occupée par son emploi, et ils vivent ensemble un « amour trimestriel », selon
Benjamin, qui affirme qu'il passe sa vie à l'attendre (p. 46). Durant presque tout
le récit, Julie est endormie. Sa relation avec Benjamin se résume donc à toute
l'admiration, à tout l'attachement et à toute l'inquiétude qu'il éprouve pour elle. À
la fin de l'histoire toutefois, il est jaloux de l'inspecteur Pastor, doute de la fidélité
de sa bien-aimée et croit un instant qu'elle est partie avec Pastor. Mais il réalise
bientôt son erreur...
L'inspecteur Pastor
SES VALEURS
L'inspecteur
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