Lecture Analytique De Lorenzaccio

ec ses réponses spontanées : " Il est bon d'avoir toujours une arme sous la main " mais en fait joue un double jeu. Ce meurtre apparaît d'autant plus justifié pour Lorenzo du fait de la bestialité du Duc, qui se déchaîne à nouveau en considérant Catherine comme un simple objet de plaisir : « LA Catherine » , " belle parleuse ". Le duc fait aussi preuve d'arrogance : " cela m'a toujours paru très sot, et tout à fait digne d'un Français ". Jusqu'au bout, Alexandre est vulgaire et grossier, blasphème : “j'ai soupé comme trois moines”, :“ce sera cavalier, mais ce sera commode”, empli de préjugés, orgueilleux, véritable caricature de lui-même. Le Duc est en quelque sorte aveuglé par son amour de la débauche et de Lorenzo et ferme les yeux : « Je veux faire semblant de dormir ». Les didascalies annoncent alors le moment inéluctable : "Lorenzo rentre l'épée à la main", la confiance du Duc est telle que même en face du fait accompli, il est très étonné « c'est toi Renzo ? ». Ce meurtre est plus un meurtre intérieur que physique : pas de récit exalté de l'auteur pas de détails sanglants, tout se fait dans la discrétion et le calme, contrastant avec le désir ardent de lorenzo de tuer un tyran Ce meurtre sépare les deux antagonisme de Lorenzo d'une façon brutale et ce dernier espère ainsi s'être débarrassé de Lorenzaccio le débauché pour toujours... Entre alors Scoronconcolo, auxiliaire et faire-valoir de Lorenzo qui l'a aidé dans la préparation de ce meurtre : " Est-ce fait ? " mais sans savoir qu'il aiderait à assassiner le Duc de Florence : "Ah ! mon Dieu ! c'est le duc de Florence ! " .Le duc apparaît plus animal, bestial, qu'humain, et alors qu'on pourrait penser que le meurtre se passe très brièvement, on apprend que le Duc a tout de même lutté : "Regarde, il m' a mordu au doigt. Je garderai jusqu'à la mort cette bague sanglante, inestimable diamant."Sa mort, les yeux fermés, est symbolique de son aveuglement tragique : il n'a jamais vu, depuis le début, le manège de Lorenzo.

Alors même que Lorenzo se prépare à tuer le Duc, il reste un être obéissant à son maître de débauche : il dit « Seigneur » alors même qu'il accomplit son acte purificateur. Jusque dans son meurtre, Lorenzo reste un habile mélange de héros maudit et romantique, notamment par l'expression du lyrisme : " Que la nuit est belle ! Que l'air du ciel est pur ! Respire, respire, cœur navré de joie ! "

Cette libération psychologique est d'autant plus marquée par le rationalisme de Scoronconcolo qui met en valeur la montée spirituelle Lorenzo. Scoronconcolo est le symbole du bon sens, en contraste avec la folie lyrique de Lorenzo :" Le vent va glacer sur votre visage la sueur qui en découle. Venez, seigneur." ou encore : " Son âme se dilate singulièrement. Quant à moi, je prendrai les devants. " Ce n'est qu'après la mort d'Alexandre qu'il se révélera dans son habit de pureté : " Que le vent du soir est doux et embaumé ! Comme les fleurs des prairies s'entrouvrent ! O nature magnifique, ô éternel repos !" Cette scène marque donc l'aboutissement des desseins de Lorenzo. Le meurtre est permis par un Duc insouciant est trop sur de lui. C'est donc sa propre débauche, son orgueil et sa foi naïve qui causeront sa mort...et il se déroule de brièvement et calmement : le combat n'est pas physique entre les deux hommes, mais il est moral... Lorenzo est enfin libéré